Notre époque est celle des apparences qui cachent les béances, du carton pâte érigé en carapace. D’où la volonté de Benjamin Biolay de faire croire à une version de lui différente de lui-même. Ça a commencé pendant l’été avec une couve de Technikart sur laquelle Biolay, l’air teigneux, proclamait sa détestation de la chanson française. Allusion au livre de Luz, Je déteste la chanson française, livre qui le brocardait gentiment aux côtés de Vincent Delerm, Cali et plein d’autres. Apparemment, si Delerm avait bien pris la chose – au moment de la promotion de son dernier album, tout le monde lui en parlait – apparemment, Biolay a été moins souple. D’où cette posture, cette protestation : « hé moi aussi, je déteste la chanson française ». Je n’ai pas lu ledit Technikart mais j’imagine que Biolay devait s’ingénier à parler d’electro, de groupes de rock branchés ou de compositeurs classieux. J’imagine, hein. Bizarrement donc, il voudrait se démarquer de cette chanson française qui a employé ses services depuis une dizaine d’années, de Salvador à Juliette Gréco. Ça le regarde. Plus bizarrement encore, je sens naître une campagne médiatique pour valider cette pseudo-métamorphose dark. Alors que si on écoute son nouvel album Trash Yéyé (le précédent était plus rock mais le maquillage n’a pas tenu), on entend bien de la chanson française, habilement arrangée, aux textures sonores un peu originales qui donnent certes du relief à l’ensemble mais ne contredisent pas le postulat de base – Biolay fait de la chanson et lui ne peut pas l’accepter. Pourtant il n’y a rien de honteux. Biolay possède un vrai talent de mélodiste ce qui n’empêche pas ses chansons de manquer définitivement d’âme (les sentiments sont glacés). Ça reste son problème, insoluble. Et il peut inclure « pétasse » dans ses paroles ou jouer au serial killer (référence à un album passé), il ne pourra rien y changer.
Attention, rien de personnel, c’est un grand artisan de la chanson. Il faut réécouter par exemple le premier album de Keren Ann pour s’en apercevoir : de la musique sensible et légère, des chansons qui touchent.
Voici le clip de son nouveau single, agréable sans laisser de trace, clip que l’on peut voir surtout pour Julie Gayet.
Attention, rien de personnel, c’est un grand artisan de la chanson. Il faut réécouter par exemple le premier album de Keren Ann pour s’en apercevoir : de la musique sensible et légère, des chansons qui touchent.
Voici le clip de son nouveau single, agréable sans laisser de trace, clip que l’on peut voir surtout pour Julie Gayet.
11 commentaires:
Son gros probléme aussi c'est qu'il n'a pas du tout de voix et c'est trés lasssssssssssant.
je ne parle pas de la coupe de cheveux
Salut Perros. Oui, la voix. Pourquoi ne se contente-t-il pas d'écrire pour les autres ? Tout le monde n'est pas Gainsbourg pour dire les choses perfidement.
Quant à la coupe de cheveux, elle est à l'origine d'un des meilleurs gags du livre de Luz.
Ouai on voit les fesses de la fille !
Bon, moi ça m'a accroché l'oreille ce titre alors que j'étais plutôt indifférent. Mais quel intérêt à dire du mal de Biolay alors que Amazon vient de m'envoyer mon Twin Peaks, que l'album des Chemical est excellent, que tu n'aa pas parlé de Patrick Watson ou des Liars (là je pipeaute un peu, comme y'a pas de fonction recherche sur ton blog...) ? Ça devient dur la rentrée ?
Li-An, petit taquin. Quel intérêt de parler de Biolay (et pas vraiment dire du mal, je suis gentil) ? ça me brûlait le clavier de parler de son "je déteste la chanson française". Et j'ai vraiment rien contre le bonhomme.
Quant à Twin Peaks, tu m'as rappelé à l'ordre, OK. Les Chemical, j'en ai parlé en juillet et Patrick Watson, je suis en train de l'écouter ! Pas encore has been Oslav Boum :)
Je sais que tu as parlé des Brothers, c'est un peu à cause de toi que je l'ai acheté d'ailleurs :-) Quel autre album du groupe tu conseillerais, d'ailleurs...
Et si, là, tu était gentil avec Biolay, tu es bon pour devenir critique dans le Margouillat (enfin, s'il ressort un jour) :-)
(en fait, Twin Peaks est encore chez monsieur le facteur à l'heure d'aujourd'hui. Quelle attente délicieuse :-)).
Ah, pour les Chemical, le mieux serait si tu supportes les best of de l'acheter. Autrement j'ai une tendresse pour Surrender avec Barney Summer sur un titre monumental (Out Of Control).
Quant à Biolay, j'ai un peu de tendresse pour lui - c'est tellement facile de le détester - et en même temps je trouve qu'il cherche les cognes.
Quant à ton facteur, sera-t-il dans un état normal ?
Ah bien, le Best of, je le zieutais justement. Et en effet Surrrender a l'air d'être le mieux côté. Très bien, dès que je gagne un peu d'argent je vais voir ça (bon, mon facteur pas aujourd'hui donc demain si ça marche comme d'hab).
Je ne connais de Biolay que son boulot avec Keren Ann sur ses albums et sur Lady & Bird, petit album ma foi bien sympathique. On retrouve le meme genre d'ambiance dans ce nouveau morceau mais j'accroche pas énorme à sa voix. Par contre c'est marrant, avant de le voir pour la première fois, je lui donnais une tete de minet, moi, à Biolay. Mais en fait non.
Salut Glorb. Pour info, il n'a pas participé au projet Lady & Bird où Keren Ann a déliré avec l'Islandais Bardi Johansson de Bang Gang (j'ai un doute), sacré arrangeur en matière de pop. j'aimais beaucoup Lady and Bird, d'ailleurs.
C'était plutôt de la "nouvelle scène francaise" qu'il s'agissait ? Sinon évidemment ca n'a aucun sens. Je trouve le comm un peu à côté de la plaque. Je comprends l'énervement de Biolay: la plupart des artistes réunis sous cette étiquette ignorent ce que le mot mélodie veut dire. Alors que Biolay est un mélodiste limite maniaque.
Oui, c'était peut-être de la "nouvelle scène" dont il parlait, appellation au sens assez flou. Mélodiste maniaque pourquoi pas, commentaire volontiers à côté de la plaque... Reste un disque dont les qualités n'étouffent pas les tics. La prochaine fois ?
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