mardi 30 septembre 2008

RIP Macherot

Le week end dernier dans la bulle des journées Chaland de Nérac*, on a plus parlé de la mort de Macherot que celle de Paul Newman (nouvelle qui n'avait pas filtré jusqu'à nos cerveaux). Difficile de lui rendre hommage en quelques lignes. J'évoquerai juste l'émotion qui m'étreint toujours en ouvrant le premier Chaminou, récit noir où humour et cannibalisme font bon ménage. Puis il y a Clifton, Chlorophylle...

Pour en savoir plus, allez sur le blog de l'exégète Raymond pour de passionnantes séquences de lecture ou chez Li-An


*Le fil rouge de la semaine, dont je rendrai compte bien à un moment.

lundi 29 septembre 2008

Jukebox : John & Jehn

Pour se remettre de trois jours fous où sa famille, ses amis artistes et ses exégètes saluèrent la mémoire et l'oeuvre d'Yves Chaland (compte-rendu dans la semaine) le clip de John & Jehn, couple de Français partis à Londres tenter leur chance en pop anglaise première langue. En attendant de revenir sur eux plus longuement.

jeudi 25 septembre 2008

Johnny Cash par Reinhart Kleist


Cette biographie de Johnny Cash est sortie en Allemagne en 2006 quand, entre film et réédition, le Man In Black montrait qu'il avait la peau dure et faisait toujours l'actualité. Deux ans plus tard, le soufflé grand public est quelque peu retombé. Le film de James Mangold, Walk The Line, consacré à Cash, n'a pas eu le succès d'un Ray - alors qu'il lui était pourtant bien supérieur. Aux dernières nouvelles, pas l'ombre d'une ressortie discographique en vue. Cela serait pourtant dommage que l'album de Reinhardt Kleist passe inaperçu.
Avec son noir et blanc très comics, l'auteur allemand raconte avec pas mal de ferveur le parcours de Cash et ce, sans marcher sur les pieds de Walk The Line (qui se focalisait sur l'amour fou entre Cash et June Carter). Si vous voulez connaître cette vie pleine de fureur et que l'autobiographie de Cash (au demeurant très correcte, sortie au Castor Astral) vous fait peur, ce livre représente une bonne opportunité. Un modèle pour les futures bios en bd ?


Images copyright Dargaud-Reinhardt Kleist

Pour voir plus d'images du livre, c'est ici.
Site de l'auteur qui a adapté Lovecraft et Oscar Wilde : http://www.reinhard-kleist.de/indexfr.htm


En bonus, la version originale de "We'll Meet Again" qui clôt A Man Comes Around, dernier album de Cash à être sorti de son vivant. Son auteur, la chanteuse anglaise Vera Lynn, interprète le morceau devant des troupes de soldats pendant la 2e guerre.


mercredi 24 septembre 2008

Les Solutions du Méli Mélo BD de la rentrée

Voici les solutions de ce Méli Mélo BD même pas flou.

Zep


Bouzard


Charles Burns


Ludovic Debeurme


Will Eisner


Jochen Gerner


Peyo


Kazuo Umezu


Manu Larcenet


Massimo Mattioli


Scott McCloud


Todd McFarlane


Moebius


Christian Rossi


Philippe Squarzoni


Rochette

LE CLASSEMENT GENERAL

1 TOTOCHE 10,5 PTS
2 PROVISUS 9 PTS
3 SUR LE POINT DE PARTIR et VASCO 6 PTS
4 JEROM 5 PTS
5 GLORB 4 PTS
6 GEERT 2 PTS
7 LI-AN

Si erreur, manifestez-vous. Prochain Méli Mélo BD dans 15 jours (la semaine prochaine, c'est rock)

mardi 23 septembre 2008

Jukebox : Bloc Party


Un album qui déboule comme ça, à l'improviste à notre époque pleine de rétro-planning, ça a quelque chose de rafraîchissant. Donc le 3e Bloc Party est téléchargeable sur les plateformes payantes (et les autres) avant que les mordus de l'objet soient contentés avec une sortie physique. Les Anglais qui depuis "Banquet" tournent autour du dancefloor continuent, entre coulées de lave, déluges électriques et beats electro.




Ecoutez "Mercury", ça commence comme un remix, ça se poursuit avec des cuivres et une ligne de basse rave avec au bout une mélodie.
Le reste est assez puissant (l'énorme "Ares"), même les chansons lentes ("Signs"). En revanche, très mitigé au sujet de "Talons" - talon, comme l'endroit où ils on trouvé l'inspiration ?- l'autre single où le groupe s'emmêle les crayons.



Mis à part cette scorie, Intimacy prouve que ce groupe n'appartient décidément pas au ventre mou du rock anglais post Libertines...

lundi 22 septembre 2008

Hommage à James Crumley



Pour rendre hommage à l'écrivain James Crumley disparu la semaine dernière, personne n'était à mes yeux plus qualifié que Nicolas Richard, écrivain et traducteur (de Richard Brautigan à Woody Allen en passant Hunter S.Thompson, Philip K.Dick et j'en oublie des énormes) qui a aussi traduit du Crumley, justement (Un pour marquer la cadence, Le Canard siffleur mexicain)
Le voici qui nous donne sa vision de Crumley.

"J'ai été d'abord un lecteur fan, avant de le traduire. J'ai lu, relu et adoré La Danse de l'ours, Fausse piste, Le Dernier baiser".


"Les considérations météo de Crumely sont uniques : quand il parle de l'automne, c'est toujours merveilleux ; l'automne était sa saison préférée : inutile d'espérer des jours meilleurs, il faut goûter les dernières journées de soleil, avant la désolation finale de l'hiver - pour un type du Montana, ce ne sont pas des paroles en l'air. Crumley m'a embarqué dans son ouest farouche, ironique, alcoolisé, défoncé.
"Angry hippie". . . j'ai lu la formule sous sa plume, je ne sais plus où. Pour décrire un de ses personnages, peut-être ? Ou pour se définir lui-même dans sa jeunesse, plutôt. Un hippy en colère, oui, voilà ce qu'était le jeune Jimmy Crumley.

Question traduction, James Crumley m'a fait apprendre plein de choses, grâce à lui je suis entré dans le monde de l'armée, il a fallu que j'aprenne le jargon du gars qui a été sur le terrain, je pense en particulier à son premier roman, sorti en France sur le tard :
Un pour marquer la cadence. Un drôle de livre".



"Crumley a-t-il fait école? Je me demande s'il n'y a pas un peu une paresse française à décréter l'existence d'une "école du Montana". Je ne sais pas, dans la mesure où lui s'inscrivait déjà dans toute une tradition. Ce que je sais, c'est qu'inversement James Crumley doit beaucoup au poète Richard Hugo, qui enseignait le creative writing à l'université de Missoula. Il le reconnaissait à chaque fois que l'occasion se présentait, et en lisant les poèmes de Richard Hugo on retrouve effectivement une sensibilité, une puissance, des paysages qui sont avant tout mentaux, évidemment. . . Tiens, Hugo, voilà un autre gars qu'il faudrait traduire en français!"




"A chaque fois que j'ai rencontré James Crumley, j'ai été fasciné par son regard : un mélange d'étincelles et de reflets humides; il avait toujours l'air de vouloir attendre encore un peu avant de balancer la chute d'une blague graveleuse ou de fondre en larmes".

Merci Nicolas !

jeudi 18 septembre 2008

Frederik Peeters, bien vivant

Sur le blog prévu à cet effet, Frederik Peeters imagine que des motrs célèbres reviennent à la vie. Ici Miles mais il y a aussi Marilyn Monroe, Jane Mansfield, Freddie Mercury, etc.
Merci à Glorb pour le tuyau... Il pourrait d'ailleurs nous donner son panthéon personnel...


Jukebox : TV On The Radio

TV On The Radio, ère nouvelle, troisième album. En quelques années, le groupe est devenu un habitué des référendums de fin d'année (dans l'aile gauche de la scène indie on se plait même à les railler). Qu'importe, je renouvelle ma confiance en ce groupe qui reste un de ceux qui prend le plus de risques tout en restant accessible et prenant. De l'avant-garde digérée qui fait avancer les choses et fournit une bande-son pour rythmer nos existences (enfin, qui veut).

Dear Science, résumé en quelques points.
- On y trouve des tracks funks qui groovent vraiment - et ne sonnent pas comme des intellos chichiteux et raides qui voudraient faire croire qu'ils aiment danser. Non, ici, on sent l'influence de Funkadelic, de l'afro beat et ça sue.
- Les arrangements laissent la place à plus de cuivres (comme les derniers albums que Sitek, le producteur et multi-instrumentiste a produits : Foals, Scarlett Johansson) et de cordes.
- Tunde Adebimpe chante de mieux en mieux et sa voix est de plus en plus mise en avant. Notamment sur la ballade "Family Tree" à la mélodie lacrymale.

Assez de verbiage, voici le clip de "Golden Age", tout frais et assez enivrant.


Les Solutions du Méli Mélo rock de fin août


Enfin le solutions du premier Méli Mélo rock de la rentrée.
Tout de suite dans le vif du sujet.


Led Zeppelin Physical Graffiti

The New York Dolls The New York Dolls

My Bloody Valentine Loveless (renversant disque renversé)

Gram Parsons GP

Bashung Passé le Rio Grande (avec sa belle pochette de Beb Deum, plus mémorable que le disque lui-même)



The Stones Roses The Stone Roses

The Beach Boys Pet Sounds

Talking Heads Naked


Donny Hattaway Everything Is Everything (que seul JEROM a trouvé). Pour celles et ceux qui ne connaissent pas ce grand chanteur soul, le voici in situ, là où il était le meilleur, sur scène.




Siouxsie And The Banshees The Scream

The Kinks Are The Village Green Preservation Society

De La Soul De La Soul Is Dead

Leila Courtesy Of Choice
Bonus : "Time To Blow", extrait du dernier album live au Sonar avec Terry Hall


Gainsbourg L'Homme à tête de chou


The Rapture Out Of The Tracks And Onto The Tracks

Les scores
1 ROM 11 PTS
2 JEROM & TANQUERELLE 9 PTS
4 GLORB 4,5 PTS
5 PROVISUS 4 PTS
6 TOTOCHE 2 PTS (continue, petit !)
Pour les réclamations, vous savez où me trouver...

mercredi 17 septembre 2008

Pink Floyd, Rick Wright et Li-An

Quand j'étais plus jeune et obtus, ça m'aurait arraché la gueule de dire du bien de Pink Floyd. J'ai grandi en adulant l'attitude généreuse et remuante de The Clash, alors un groupe qui finit par enregistrer ses albums sans se voir, ça ne m'attirait pas beaucoup.
Depuis, j'ai un peu changé d'avis, notamment depuis que je suis directeur d'un ouvrage collectif sur le rock où une trentaine d'auteurs bourrés de talent vont retranscrire leur indéfectible passion pour le rock ( sortie prévue chez Flammarion à la rentrée 2009). Li-an a en effet choisi Pink Floyd (et il en montre ici une page avant que le service juridique de l'éditeur ne s'en rende compte) et ça m'a poussé à explorer leur discographie.
...
Et puis j'allais oublier, j'ai rencontré le très sympathique Nick Mason, batteur et passionné de courses d'automobile, à l'occasion de la sortie de son livre de mémoire.






Quelques propos extraits de cette interview...

Il y a pas mal d'humour dans votre livre, ça reflète la vie du groupe ?

Bien sûr, il y a eu des difficultés, des bagarres. Mais quand j’évoque les ruptures ou les disputes, c’était l’histoire d’une semaine ou deux. En dehors de cela, tout se passait plutôt bien. Même quand Roger ou Rick sont partis, la crise n’a duré que 4 semaines. C’est pas comme si on avait vécu que des moments désagréables. Quand on tournait, on s’amusait beaucoup. Et on passait nos vacances ensemble. On le fait toujours.

En lisant vos mémoires, on a l'impression que avez rapidement perdu votre innocence...
Nous savions tellement peu de choses sur le business quand nous avons commencé... Nous n’avions aucun concept, par rapport à ce que nous voulions faire, aucune idée d’où cela pourrait sérieusement nous emmener. Quand j’ai commencé à m’intéresser à la musique, on pensait tous que le rock’n’roll n’allait pas durer plus de deux ans. C’est quelque chose qui concernait seulement les teenagers…J’avais une sorte de plan, si la musique ne marchait pas, je reprenais mes études.

Comment expliquez-vous avec le recul l'importance accordée au visuel par le groupe ?
Il y a toujours eu une fascination de la part du groupe pour tout ce qui était graphique. Ce que tu vois sur scène est tellement important. Dès le début, on a commencé à s’intéresser à ces éléments visuels et cela fonctionnait, cela créait une atmosphère supplémentaire. Au fur et à mesure qu’on avait du succès, c’était normal de continuer. Et à partir du moment où tu as plus de budget, les gens viennent avec des idées fantastiques, des trucs qui n’avaient jamais été faits…

Vos meilleurs souvenirs ?
Ma période préférée, c'est celle de Dark Side Of The Moon, on se sentait au top de la technologie, rien ne nous échappait, on maîtrisait tout ce qui était disponible.


Ci-dessous un extrait de leur fameux Live At The Pompei (live sans spectacteur ) où la vedette n'est pas Richard Wright le clavier mort mais un chien...





Pour celles et ceux qui auraient du mal à supporter (notamment l'ado dont je parlais au début) un peu de rock'n'roll pour se laver les oreilles : Les New York DOOOOOLLLs !

mardi 16 septembre 2008

Le Petit Prince, interview de Joann Sfar


Si son film sur Gainsbourg attise notre curiosité (le tournage doit juste avoir commencé), Le Petit Prince adapté en bande dessinée par Joann Sfar est dans les librairies, après une publication pendant l’été annoncée en grande pompe.
Petite interview.

Reprendre un classique comme Le Petit Prince, est-ce comme pour un musicien reprendre un thème connu ?

Non, parce que tu changes de medium. Tout le but c’est d’expliquer qu’un livre illustré et une bande dessinée sont différents. A force de le répéter depuis des années, faut bien le prouver. Je prends un livre illustré, je le transforme en bande dessinée. Je ne change pas le texte ou très peu mais je change la mise en scène. Il y a la même transformation que si on l’amenait au théâtre. Ce n’est pas comme réinterpréter ce qu’un artiste du même terrain a déjà interprété. Je ne veux pas me substituer à Saint-Exupéry. Si tu entends une chanson de Billie Holiday interprétée par quelqu’un d’autre, tu vas comparer. Là, ce n’est pas possible, je l’ai emmené ailleurs. Je suis ravi de l’avoir fait, c’est un moment vraiment intense. Mais je l’ai fait parce qu'on me l’a demandé, je n’aurais jamais osé tout seul, je n’aurai pas eu l’orgueil. Après quand on te demande, c’est dur de dire non. Faut le faire et bien.


Comment as-tu procédé, notamment vis-à-vis des dessins de Saint-Ex ?

Toute mon idée était de ne jamais entrer en concurrence avec eux, revenir au texte. A tort ou à raison je trouvais que les aquarelles faisaient obstacle au texte. A cause d’elles, les gens pensent que c’est un texte très gentil et enfantin. Alors que c’est très mélancolique. Je fais de l’aquarelle depuis l’enfance grâce à Saint-Ex et Reiser. Justement, là, il ne fallait pas que j’en fasse mais que je montre que je n’étais pas dans la redite. J’ai voulu faire un livre qui soit plus japonais, en fait une synthèse entre le manga, les comics américain et la bd européenne. Il y a les six cases que tu trouves chez Jack Kirby, le côté trippant du manga où tu trippes sur un moment et tu vas dans l’émotion, puis les couleurs à la Tintin. Comme c’est un texte minimaliste, ça me plaisait d’avoir des couleurs faussement simples. Ce qui me plait dans le travail de Brigitte Findakly c’est que la matière, la couleur est aussi simple que dans un Tintin mais les harmonies qu’elle trouve sont hallucinantes, on est toujours dans la brillance, l’étrangeté. Car c’est un livre qu’on a fait à deux. Mais ce n’est pas un gain de temps de faire les couleurs à l’ordinateur, plutôt un choix esthétique, je dirais de narration.


Tu te sens attendu au tournant avec ce Petit Prince ?

Une fois que c’est fini, je reçois plein de lettres d’insultes, certains auteurs me disent : « de quel droit c’est un sacrilège » Les gens de la BD me disent que je suis une pute. Un auteur dont je ne peux pas donner le nom a récemment dit en interview que mon travail relève de l’art dégénéré. C’est la première fois que je passe un an sur un livre, la première fois que je travaille uniquement sur un livre, c’est un livre qui mérite d’être défendu. Je n’ai pas besoin que l’on sache que je suis sincère, c’est mon affaire. Je voudrais juste ne pas tomber dans l’aigreur à la Belmondo ou Delon, du genre « j’ai le public pour moi ». Non, je ne suis pas poujadiste. Je me considère comme un auteur exigeant et intègre, ça m’est arrivé de faire la pute mais c’était au début de ma carrière, j’avais besoin de bouffer, il fallait que je place des scénarios. Par contre, je n’ai pas peur de passer pour un imbécile, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de raconter une histoire faussement intelligente ou torturée. Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de mettre de la méchanceté ou de la dureté dans un récit pour faire acte créateur. Prendre un objet simple que tout le monde semble connaître et en offrir une lecture qui n’en soit ni une trahison ni une œuvre choquante est peut-être une preuve de maturité. Mais ça serait mentir de dire que ces critiques ne sont pas blessantes. Tant que tu travailles, tu n’y penses pas. Après, on verra quelle est la part de vraie honnêteté et (je sais, ça ne se dit pas) de jalousie. Mais il y a un vrai agacement du milieu. Je suis en train de vivre maintenant ce que Bilal vivait quand je commençais ma carrière. C’est toujours quelqu’un que je considère comme intègre et honnête. Et puis à un moment certains ne l’ont plus aimé parce que ça marchait pour lui. Si c’est la seule raison pour laquelle j’agace les gens ce n’est pas très grave.


L’adaptation est très fidèle, sans clin d’œil à ton travail personnel ou autre chose…

Non, Il n’y a pas de clin d’œil, ce n’est pas un livre pour faire le malin. Il n’y a pas de préface, de postface, je n’ai même pas signé à la fin. Normalement, je date tous mes livres en les signant. Là, je n’’ai pas mis mon nom dans la dernière case. J’ai eu une espèce extase sur le petit prince, il y a un côté religieux. Mais la religion sans le petit Jésus. Cela explique comment un mec foisonnant comme moi soit sur un truc et s’y conforme de manière monomaniaque et douloureuse ! Parce qu’il y a eu une vrai traversée du désert, je me suis fait un vrai trip. J’ai lu le Petit Prince quand j’étais gamin en m’identifiant au Petit Prince. Je l’ai relu quand on m’a proposé de le dessiner et je me suis identifié à l’aviateur. Là, il y a eu un glissement assez vertigineux pour que j’aie envie d’y aller.

Tes prochains projets de bd ?

Une histoire de Chagall qui s’appelle Chagall en Russie, un conte yiddish, sauf que c’est Chagall mon héros, pris en 17 entre des communistes et des rabbins. L’autre histoire s’appelle L’Ancien Temps, qui va être un peu mon Bilbo le hobbit. Vu que l’on me met toujours dans des trips religieux, j’ai voulu faire une histoire anti-monothéiste. , je me suis dit « ok, allons-y ». Pas du heroic fantasy mais du Moyen Age, un peu comme Les Dames du Lac de Marion Zimmer Bradley. Les personnages viennent tout droit des tableaux de Vinci ou de Brueghel. Le premier volume va sortir vers le mois de janvier et Chagall au printemps.

(toutes les images sont copyright Gallimard)

Hier soir, pour fêter la sortie du livre, Joann avait convié pour une lecture-spectacle François Morel. Pendant que le comédien lisait avec le talent qu’on lui connaît le texte, Joann dessinait (j’ai fait partie des nombreux qui ont essayé de lui voler son carnet à la fin) et deux musiciens talentueux (clarinette et contrebasse) assuraient la bande son. Difficile de ne pas en sortir ravi. Un extrait. Non, deux.