lundi 31 décembre 2007

Bon vent 2007, mon best of dans une valisette

Pour mon top 2007, j'ai décidé de voyager léger. Profitant de la valisette cadenassée dont je suis depuis peu l'heureux propriétaire, je l'ai remplie de ce que je garderai (au minimum) de cette foutue année. Donc pas de liste à rallonge, un peu de triche quand même, de la mauvaise foi (ne me demandez PAS comment je ferme la valise), de l'approximatif et des grosses impasses. Et des photos floues et trop sombres. Rien que de plus normal ici.
On va commencer par le haut...




Ah, Cité 14, série suivie dès sa sortie. Ou comment les auteurs Gabus et Reutimann réinventent à la fois le feuilleton et créent un nouveau modèle économique : la BD à 1 euro. La saison 2 sera finie dans les premiers mois de 2008.







AAH... Robert. Son Comicopera lâché sans autre contrainte que sa satisfaction éclipse la concurrence, ramenée à ce qu'elle est : une concurrence conditionnée par la culture du rendement et promise à la perte. Merci Robert.




LCD Soundsystem, Sound Of Silver. Tout le monde le met dans son top (et même numéro 1) ? Je prédisais dès mai que ça serait mon disque de l'année. Pour pleurer, se battre et danser. Pas dans cet ordre.



Année après année, le nom de Joe Henry commence à circuler. C'est un de mes héros personnels à qui j'avais consacré une rétrospective (si, si). Civilians n'est pas son meilleur mais je le prends quand même avec moi (commencez par Tiny Voices, le précédent, ou par Civilians).





La Colère de l'eau : la bande dessinée la plus courte et émouvante de l'année, éditée par l'auteur lui-même, David de Thuin. Le seul dont je prends plusieurs livres puisque...





C'est avec Le Roi des Bourdons (dont la parution a débuté avant 2007, certes, mais ne chipotons pas) que j'ai fait connaissance avec David de Thuin. Je ne m'en suis pas remis.







Le bas maintenant...



Fido face à son destin de Sébastien Lumineau : au début, on pense que son aspect répétitif va nous saouler. Au contraire, on cède d'autant plus. De quoi rire dans l'abri anti atomique.





Aahh, Polly Jean. Il fallait la voir chez Guillaume Durand chanter sans filet. White Chalk reste une des plus belles tentatives de suicide sonore de l'année.






Cela tient de la collectionnite mais va bien plus loin que ça : la série de coffrets consacrés à Miles Davis touche au sublime. Et on aura besoin encore de quelques années pour faire le tour du funk branque d'On The Corner.




Les duettistes de l'absurde Ruppert et Mulot, que j'ai lus après qu'ils ont été mis en avant par l'édition 2007 du festival d'Angoulême apportent de l'intelligence toute fraîche à la bande dessinée française qui n'allait pas cracher dessus.





Par les chemins noirs, la nouvelle série de David B promet beaucoup : histoire, émotions, poésie, action liées par une ville.



Enfin, certainement pas le livre de l'année mais MON livre de l'année. Donc, désolé, celui-là je le garde.


Et puis dans l'ipod : Radiohead, Kate Nash, Black Kids et d'autres.

Et si j'ai la place, je mets aussi Biotope et Ile Bourbon, l'intégrale Death Note, le dernier Blutch (mais il y en a un nouveau en février)...

jeudi 27 décembre 2007

James Brown : "Star Time"


Pour se plonger dans le répertoire fou de Jaaaames Brown, ce coffret de 4CD (à moins de 60 euros, cadeau potentiel donc) constitue la meilleure porte d'entrée possible vu que la discographie du Lion du funk comprend énormément de faux albums, soit des espèces de compilations avec un tube ou deux comblés par des chutes de studio qui n'ont pas grand chose à voir - ceux des années 60 par exemple qui ne faut pas acheter à prix d'or. Surtout, la sélection opérée via ces 71 titres ne souffre d'aucune lacune ou faute de mauvai goût. Déjà, elle passe très vite sur la fin des 70's disco et s'arrête en 84 sur un single enregistré avec Afrika Bambaataa (l'album de 88 avec Full Force, anecdotique et sympathique, aurait néanmoins pu être réprésenté mais le tracklisting n'a pas évolué depuis la première sortie du coffret en 91) .

A part ça, que du bon, des premier singles doo wop - rhyhm'n'blues aux chaudrons funky avec des notes de pochette instructive et le personnel de chaque séance. *


*Il y 15 ans, je m'étais amusé à représenter sur un frise temporelle tous les musiciens qui ont joué avec Jame année par année. Je m'ennuyais dans ma chambre.

James Brown Olympia 1966

mercredi 26 décembre 2007

James Brown

James Brown : Love Power And Peace



Il y a un an et un jour James Brown est mort. Playback lance donc une semaine JB ("a JB week"). L'occasion de se replonger dans la discographie pantagruélique de celui qui se comparait volontiers, niveau production, à Beethoven ou Gershwin plutôt qu'à Curtis Mayfield ou Isaac Hayes.
Sans véritable chronologie, on n'est pas là pour s'endormir.
1 Love Power And Peace

Sorti dans le commerce il y a une quinzaine d'années*, ce live de 1971 est ébouriffant, amazing, les tables de la loi du heavy funk. Indépassable. Et dire que ça s'est passé à l'Olympia !
A la fin de l'année 69, les sidemen de James, ceux qui lui ont permis de transformer des jams en bombes de groove - "Cold Sweat", "Cold Sweat", "Cold Sweat", "Funky Drummer", "Funky Drummer", "Funky Drummer" ! - ont en eu marre de se faire sucer la moelle par un patron tyrannique qui les maltraitait. Le saxophoniste Maceo Parker, le bassiste Charles Sherrel, le guitariste Jimmy Nolen, notamment, se cassent - et reviendront plus tard. James Brown qui a du flair, dispose encore de St Clair Pickney et de Fred Whesley aux cuivres et de l'immense batteur John "Jabo" Starks mais il lui manque une section rythmique digne de ce nom, des moulins à riffs sudoripares. Il recrute alors des jeunots, deux frères, Bootsy (basse) et Catfish Collins, leur fait passer un baptème du feu express... et avant le méga funk électrique. C'est avec cette formation incendiaire (on oubliera pas l'aboyeur et frère de soul Bobby Byrd) que James enregistre "Sex Machine". Et qu'il vient à l'Olympia.
Je reste étonné par le contraste entre les images plutôt sages (voir en dessous) et l'intensité, la furia funky qui sort des baffles. Reliftant selon un tempo maboule (deux batteurs, Starks et un cetain Don Juan "Tiger" Martin !) et la guitare de Catfish (qui s'y connaissait pour dévider des soli bondissants), James Brown est au sommet. Dont il redescendra progressivement.
A voir donc : "It Ain't Funky Now", à l'Olympia parisien.
PS J'allais oublier, ce live aurait dû sortir en 1971 sous la forme d'un triple album. Ce qui n'a pas été le cas. Restent-ils des bandes inédites ? Mystère.
* Merci à Philippe Manoeuvre pour sa chronique justement dithyrambique parue à l'époque.





lundi 24 décembre 2007

Quand les traditions ont du bon : les chants de Noël

Johnny Cash et ses amis (un extrait du Johnny Cash show), James Brown (un montage d'images datant de 1968, avant de "fêter" demain le premier anniversaire de sa mort), Elvis Presley (un extrait de son célèbre 68's show), l'imparable duo, kistch et magique, Big Crosby et David Bowie, avant une curiosité : Kurtis Blow rappant Christmas.
Bonne fêtes comme on dit.

Johnny Cash And Friends - Silent Night, Little Drummer Boy

JAMES BROWN Soulful Christmas

Elvis Presley "Blue Christmas"

Bing Crosby-David Bowie "Little Drummer Boy"

Kurtis Blow - Christmas Rappin' (Top Of The Pops 1980)

vendredi 21 décembre 2007

Edmond François Ratier

Son histoire de Futuropolis présente de l'intérêt (surtout historique), les gags de sa fée Kaka sont amusants. Il n'empêche que pour moi c'est ce Cestac là qu'il faut checker, celui d'Edmond François Ratier, écrivain de polar ridicule qui vit dans le fantasme et le café du coin. Cette "intégrale" (terme un peu pompeux en l'occurence) reprend l'album Ma vie est un roman policier paru naguère chez Futuropolis et Le Chien coiffé, joli volume à l'italienne de la collection X (belle aventure éditoriale dont il reste encore des traces chez les soldeurs). Deux trucs pratiquement introuvables maintenant au potentiel drolatique certifié, une réédition vraiment bienvenue et une piste de cadeau sympathique (pas pour moi, je préviens mes proches, j'ai les éditions originales). Voilà, c'était la parenthèse consumériste du jour.




jeudi 20 décembre 2007

Gus Bofa et la Guerre

Pas la place, plus le temps. Je ne me lancerai pas à l'arrache dans un panégyrique de Gus Bofa, dessinateur écrivain éblouissant. Signalons juste la ressortie de son Livre de la Guerre de Cent ans. Inspiré directement par ce qu'il vit lors de la première guerre mondiale (qu'il fit), Bofa règle son compte à la misère humaine et la chair à canon. Merci aux éditions Cornélius pour leur beau travail. Hop, sous le sapin ! Et allez sur www.gusbofa.com pour en savoir plus.













Que montre le doigt ? Mystère !



mercredi 19 décembre 2007

Le K Dino Buzzati


Trois ans avant sa mort, Dino Buzzati publie son dernier ouvrage (il ne le sait pas) et c’est une bande dessinée (ou un livre illustré vu qu’il n’y a pas vraiment de bulles). Sous-titré "Poema a fumetti" (« poème et bande dessinée ») Orfi aux enfers est un livre très étonnant dans lequel il se révèle comme un dessinateur assez convaincant, entre Guy Pellaert, le Jean-Claude Forest de Barbarella et Chirico. Revisitant le thème d’Orphée, Eurydice et leur descente aux enfers, Buzzati rend hommage à ce qui a diverti ses rétines, de Dali au pop art (la préface de Delphine Gauchet, des amis de Dino Buzzati est très instructive). Bien que son trait ne soit pas exempt de maladresses, on ne peut qu’être frappé par l’intelligence dont il fait preuve (une idée par dessin au minimum). Une curiosité ? Sans nulle doute. Mais plus que ça. Quelques photos baclées pour en donner une idée.













La bulle au-dessus n'est pas vide, c'est juste que je me suis amusé...


lundi 17 décembre 2007

Madeleine du Lundi (et des autres jours aussi) 5

Après The Screaming Blue Messiahs ou Big Audio Dynamite l'entreprise de visite du patrimoine vidéo continue avec les Anglais de EMF. Le clip d"Unbelievable" ne possède rien à part l'énergie de la chanson. Voici des têtes à claques, des jeunots ecstasiés (EMF = "Ectasys Mother Fucker", bravo les crétins) au look pompé anticipant celui de Limp Bizkit. A leur actif, ce morceau, toujours dansant avec ces gimmicks crétins mais irrésistibles. Un tube, un vrai.

EMF UNBELIEVABLE

vendredi 14 décembre 2007

Top Ten l'ultime frontière

Alan Moore est tellement fort qu’il marque même de son empreinte ce qu’il n’a pas touché. Deux ans après sa sortie américaine, le public français a droit à Top Ten – Au-delà de l’ultime frontière, ultime livre (jusqu’à quand) consacré au dixième commissariat de Neopolis. Ecrit par l’auteur de sf Paul Di Filippo et dessiné par Jerry Ordway, il prolonge gentiment ce que Moore a précédemment mis en place : une plateforme pour expérimenter de manière ludique autour des principes de base des séries (et des super-héros). Parce que Neopolis est une ville où, à la fin de la seconde guerre mondiale, ont été réunis les super héros, y être policier signifie donc être confronté à des délinquants aux pouvoirs aussi étranges que les siens. Nivellement par le zarb’. A partir de là, Moore a mis en place des intrigues calquées sur celles des séries télévisées policières à la NYPD Blue (créée par Steven Bocho dont il se réclame apparemment pour Top Ten) qui ont encore plus de reliefs vu les particularités de chaque intervenant : les enquêtes se croisent, les personnages ont une vie privée complexe et amoureuse qui dépasse les affres habituels. Expérimentant de manière brillante autour des rouages des feuilletons télé, il joue avec les mécanismes et les figures de mise dans le paysage des séries. Les deux premiers recueils de Top Ten (aux Etats-Unis - trois en France, épuisés) dessinés par l’excellent Gene Ha représentent ainsi deux saisons tandis qu’un autre se concentre uniquement sur Smax et Toybox, deux membres du 10th Precint – un « spin off » dans les règles – même si on peut déplorer que Zander Cannon, un peu un Wallace Wood du pauvre, ait hérité du crayon. Encore mieux, 49ers raconte les débuts de Neopolis et du futur commissaire du Top Ten dans une atmopshère post-guerre mondiale qui contraste avec ce qui suivra. Avec ce « prequel » dessiné par Gene Ha, Moore s’est livré à ce qu’il affectionne le plus : dresser les arbres généalogiques des super héros, considérer les super héros non comme de simples super héros mais comme des humains aux super pouvoirs qui naissent, vivent et meurent. Les apprenti-scénaristes seront bien conseillés d’aller sur le site de Gene Ha où quelques pages de scénario (pour Top Ten et 49ers) sont disponibles.
Et au fait, que vaut alors Au-delà de l’ultime frontière ? Di Filipo montre assurance et habileté avec les personnages créés par Moore et l’action, qui se situe cinq ans après la série « normale » de Top Ten s’avère prenante et pratiquement aussi riche. Jerry Ordway, le dessinateur, s’en tire bien. Si le monde de Top Ten était déjà sous le crayon de Ha un prétexte à des citations de comics (via l’apparition de leurs personnages), Ordway va plus loin. Il y a même ce bar appelé Clean Line (ligne claire, oui) où apparaissent Tintin, Milou, Fantasio, Freddy Lombard etc.





Et Alan Moore à part ça ? Il prépare la suite de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, publiée l’année prochaine. Bientôt, le père Noël fera de la magie aussi noire que sa barbe.

mercredi 12 décembre 2007

Nos amis de Twin Peaks


Depuis des années, je me rendais dans les rayons DVD des magasins juste pour savoir si Twin Peaks était enfin sorti. Depuis la semaine dernière, l'attente est finie. Quand vous aurez pleuré à la fin du dernier épisode, visitez la galerie de photos prises pendant le tournage par Richard Beymer, celui qui jouait Benjamin Horne. Attention, certaines dévoilent des moments clé. Merci à Udner* pour le plan.


*Signalons que ledit Udner a mis en sommeil son fameux blog drolatique jusqu'en janvier.

Petites annonces de Libé


L’autre jour, j’ai passé une petite annonce dans Libé pour l’anniversaire de ma chérie, quelques phrases un peu fleur bleue comme on peut se le permettre quand on est amoureux. Et puis le monsieur a voulu vérifier mon adresse. Pas seulement pour la facturation, aussi parce que j’allais recevoir un livre compilant des petites annonces parues dans le Libé des seventies (que je n’ai pas connue). « C’était autre chose à l’époque », commenta-t-il approximativement, me faisant sentir un peu connaud avec mes quelques lignes de communiant (que je ne suis pas). Je l’ai reçu.
Se plonger dans ces Petites Annonces parues aux éditions Nouveau Monde, que ça soit en musardant d’un chapitre à l’autre ou en enchaînant conscienceusement (de manière peu digeste) annonce après annonce revient effectivement à voyager dans le temps. Engagement politique et liberté sexuelle sont palpables page après page et nous renvoient à notre relatif manque d’audace et de folie.
Inutile de pleurnicher davantage sur notre sort – on n’a que celui qu’on mérite souvent – mais c’est assez troublant d’imaginer les pages du quotidien s’ouvrir sur « ma femme est à la disposition de tous les mecs de Paris qui veulent se faire dépuceler. De préférence par groupe de copains » ou celle du mec qui invite sa voisine de 60 ans et son chien, excité parce qu'il entend au-dessus de chez lui – « je demande donc à Mme G.S. de répondre à Bernard (le barbu qui a un vélomoteur) de venir chez moi avec Floppi prendre le café. Je ferai tout ce qu'ils voudront ».
Un petit livre divertissant et instructif comme on dit. Un cadeau de Nöel potentiel* ? Allez ici.


* Une idée Playback pour un cadeau qui fout la claque.

lundi 10 décembre 2007

Madeleine du lundi (et des autres jours aussi) 4

Après Big Audio Dynamite, les affreux Zodiac Mindwarp, ou Westworld, l'entreprise de visite du patrimoine vidéo continue avec les Anglais de Screamin' Blue Messiahs. Qui voulaient faire partie des Pierrafeu.

Screaming Blue Messiahs - I Wanna Be A Flintstone

Les Transmusicales (fin)

Malgré la défection de Mark E.Smith de The Fall (qu’on devait entendre brailler sur fond d’electro infectieux avec Von Südenfeld), la prestation pâle de Kate Nash (encore verte la fraise), la prédominance samedi de DJs pas très fins (mais il fallait que ça envoie si j’en crois la réaction du public extatique), le regret que Santogold soit venue sans son groupe… cette 29e édition des Tranmusicales a (re)mis le risque au goût du jour. Alors que l’heure est à la frilosité, le besoin de figures et marques identifiées, le festival rennais a tenté des paris, raté certains, réussi d’autres. Trois jours imprévisibles où l’on n’a pas cessé d’être étonné. Apparemment, le public a assez répondu présent pour que le festival ne soit pas déficitaire (lire ici le papier de Sophian dans Libé).

Derniers clichés avant déstockage.
Je voulais d'ailleurs préciser pourquoi je mettais en ligne ces photos d'une qualité indigne.
Déjà, c'est pour mettre un peu de vie ici. Et puis c'est ma manière de pousser jusqu'à l'absurde notre tendance actuelle à shooter tout le temps n'importe quoi avec son appareil photo, son téléphone portable, etc. Que voit-on le plus lors des concerts ? Les écrans de téléphones mobiles qui brillent dans la semi-obscurité. On regrette presque les briquets*.


Samedi à la Cité : The EX + Getachew Mekuria

Quand des vétérans punk hollandais se mettent au funk éthiopien avec un maître du genre au sax, on aime beaucoup les vieux punk hollandais. Mais on préfère quand ils se taisent (je dis pas ça pour la batteuse).

Dimanche soir 2h Santogold au Parc des Expos


On était beaucoup à s'exciter pour la demoiselle. Malheureusement, sans son groupe de scène (Architecture in Helsinki), avec un cd playback (le DJ se serait fait voler son portable à Barcelone), la prestation à moitié playback à tourné court. Attendons qu'elle revienne (pour se consoler, un bout de concert plus bas).
Rue de Rennes Dimanche 8 h du matin


Et puis tout à coup une demi-douzaine d'heures se sont envolées, l'air frais procure un bien fou, le foie envoie des messages qu'on ne comprendra que plus tard. A l'année prochaine les Trans !
En bonus plus bas, Santogold en live et le clip de Bibi Tanga et le Professeur Inlassable, assez funky.

* A Rennes, on a vu certains lever des allumettes enflammées, très joli.

santogold "L.E.S. Artistes"

It's the earth that moves Video

samedi 8 décembre 2007

En léger différé des Trans (5)


Placé au centre d'un écran cube très graphique, Etienne de Crécy a montré plus d'imagination dans l'installation visuelle de son "live" que dans sa musique, techno badaboum impersonnelle-dodo.

En léger différé des Trans (4)


Avant le phénoménal bordel electro noise de South Central (gros son et énergie), après la techno pop punchy de The Whip (sans chansons hélas), Fujiya & Miyagi a donné une leçon de groove raide, minimal et chuchoté.

En léger différé des Trans (3)


On ne voit rien et c'est normal : agés de 10 et 12 ans (plus un batteur adulte), les Tiny Masters of Today occupent chichement la scène. Malgré une maturité musicale étonnante, il se dégage un fumet gênant de cette opération "jeunes bêtes curieuses".

vendredi 7 décembre 2007

En léger différé des Trans (2)


Frére d'âme de Centrafrique, Bibi Tanga a fait souffler un vent de liberté afro-blues. Du groove spirituel, trop pour l'heure (18h) ? (si le disque possède la même chaleur...)

En léger différé des Trans (1)

Grâce à Séverine qui pilote depuis Paris, des petits instantanés de la première journée des Transmusicales de Rennes, hier donc.



Quoi qu'est-ce-que c'est ? ça ce voit bien : une harpe derrière une guitare. En résidence quatre soirs de suite, les folkeux modernes de Tuung, accompagnés par la harpiste Serafina Steer et le rappeur décalé Buck 65 livrent un spectacle magique pendant lequel les harmonies néo-hippie donnent les larmes aux yeux et la musique mutante et vivante des raisons d'espérer plus de fantaisie de la vie. Ils ont distribué des bonbons au rappel !

mercredi 5 décembre 2007

Bientôt les Trans 07

J'y vais, alléché par des groupes quasi-inconnus (mais je ne vais pas répéter ici ce que j'ai écrit pour la Blogothèque). A partir de vendredi, grâce à ma blogmasteuse préférée, Séverine, je vais rendre compte de manière minimale du festival -photos prises par le téléphone portable, texte tenant sur un SMS.
Premier épisode vendredi si tout va bien.

Pour finir l’année avec Dominique A


C’est toujours tentant quand un artiste fait déballage de sa propre mécanique interne et nous ouvre le dédale de son processus créatif. Les sons cardinaux, petit coffret blanc qui regroupe « réparties sur quatre disques, seize chansons sauvées des eaux, enregistrées à domicile ça et là, comme ci comme ça, entre 1981 et 2005 (…) » Il y a toujours – c’est une évidence, désolé - chez Dominique cette dimension de l’artisan qui se débrouille avec peu. Une fois, j’ai eu la chance d’aller chez lui à Bruxelles et, outre les bouquins qui débordaient de partout – même des placards de la cuisine – je me souviens du matériel très cheap qui lui servait à enregistrer ses démos d’alors. C’était juste avant la sortie du DVD des Bouffes du Nord sur lequel il mit en bonus une dizaine de manquettes.
Sur la première chanson du premier mini-cd, “Agonie d’un soleil” (1981), on entend qu’il n’a pas mué. Sur la dernière du quatrième mini-cd, on sait toutes les mutations qu’il a connues (son groupe John Merrick représenté par “Tous les dimanches”, candidat au mini-tube new fantôme, son association avec Françoiz Breut, etc). Il n’empêche qu’on reconnaît cette manière de chanter fragile et violente. Et puis, au-delà de l’attrait exercé par ces coulisses de l’âme qui nous sont entrouvertes, on entend des chansons mémorables (“L’Azur”, “Décrocher les trains”), des chansons en qui il n’a pas beaucoup cru mais assez tout de même pour les conserver, voire même les enregistrer en douce.

Si je suis si bien informé, c’est que j’ai lu le livret. Ô joie, chaque chanson y est illustrée par Dominique et resituée dans son contexte. « J’ai la faiblesse de penser que ce type d’ébauches récèle des vérités qui n’apparaissent pas dans les chansons quand elles sont mieux peignées, que les choses ne se révèlent que lors des moments volés ».

J’écoute cette dizaine de chansons en boucle ces jours-ci. Et je regrette aussi que Miossec n’ait pas partagé avec Dominique cet amour pour ses maquettes et premiers enregistrements.

mardi 4 décembre 2007

Radiohead, le package

Hier, un mail me prévient : mon coffret d'In Rainbows vient de partir et il vaut mieux que je m'arme de patience. Ce matin, un gros paquet envoyé en colissimo d'une adresse française, a priori rien à voir avec Radiohead. Quand j'ouvre, le design torturé me prouve le contraire.

Quand on ouvre la jolie box qui ressemble à du Futura 2000 dépressif, on trouve les deux disques : le disque "classique" qui s'est téléchargé plus d'un million de fois depuis octobre et l'autre, celui des inédits (moins de 27 minutes pour ceux qui aiment la musique au poids).

A l'intérieur, en plus des deux vinyles qui reprennent les chansons du premier CD et un livret avec les paroles où l'on apprend que Johnny Marr et Kieran Hebden de Fourtet sont remerciés, un cahier de peintures colorées dues à Stanley Donwood (le collaborateur graphique de Radiohead) et/ou au "Doctor Tchok".
Au final, que penser de la musique d'In Rainbows sans faire référence à l'objet et à la démarche ? Je sèche. Ou plutôt c'est du Radiohead, entre Kid A, Amnesiac ou Hail To The Thief - scoop. Parmi leurs multiples talents, les Anglais possèdent celui d'avoir imposé leur différence. Elaborer un discours critique à leur propos semble vain, peu excitant. Je choisis l'option de me taire et d'écouter. Est-ce de la lâcheté ?


Il parle à des dessins qui ne l'entendent pas...







J'en parlais ici alors que sortait le premier live hors DVD de Dominique A.

Des paroles de chansons sur papier produisent toujours un effet étrange. Une musique se dégage qui n’est pas la « vraie », un rythme différent, bancal. La lecture des textes de Dominique A tels que réunis dans le joli livre illustré paru aux éditions Charrette et coordonné par Loïc Dauvilliers est une expérience parallèle, assez troublante pour quelqu’un (comme moi) qui ne connaît pas par cœur ledits textes. Déjà, je me rends compte que, à part un explicite “Je suis une ville”, je n’y comprends pas grand-chose : les sujets bougent dans tous les sens, le sol se dérobe sous les pieds des évidences et au final, sans la voix de Dominique, on est perdu. Ah si, une vraie constante : la fascination pour l’épiderme, les peaux qui se frottent. Une lecture tirée par les mots pourrait même insinuer que Mr A est un obsédé sexuel de première…
En regard de ces mots qui se bousculent, la trentaine d’illustrations bichromes apporte un judicieux et immobile contrepoint, un repos pour l’œil et le cerveau après avoir été bouleversés. Le casting a été dressé (on le sent) avec soin : pas de faute de goût mais un échantillon de créateurs contemporains haut de gamme, de Rabaté à Alfred à Marion Mousse. C’est aussi l’occasion de faire rencontre avec des traits encore peu connus (de moi) : Marc Lizano, Steven Burke, François Ravard et plein d’autres. Sur le site "Comment certains vivent", on apprend le pourquoi du comment - je me comprends. « Des notes… des mots… des traits », comme le résume Loïc Dauvillier. Une jolie idée pour un livre à chérir qu’on peut lire sans ou avec musique, commencer sans jamais finir pour mieux y revenir.
(ci-dessous la couverture du livre, une autre que j'ai trouvée sur le net et un extrait avec l'illustration de François Ravard).