jeudi 19 novembre 2009

Oiry, Motörhead et les Pieds Nickelés

Et ça y est, Nous sommes Motörhead est dans les librairies avec son format impressionnant - -quasi celui d'un 33 tours - sa couverture de Blanquet et son sticker "100 pages de bandes dessinées énervées". Imaginez que le Métal Hurlant du début des eighties revienne avec, au volant, une autre génération... hé bien, c'est ça, du trait sale et méchant (Olivier Texier d'entrée zombie punk), de l'humour, des histoires de motards qui aiment le rock lourd, etc.

Mon Top 5 perso :
- l'histoire de Sébastien Lumineau -mise en couleurs par Laurence Croix, tendre et drôle (mais respectant tout de même le cahier des charges)
- L'histoire dessinée par Brüno sur scénario d'Appollo qui exploite à merveille les dimensions XXL du bouquin.



- L'histoire de La Crainte et Stéphane Oiry qui sent fort l'adolescence et la bière tiède
- Celle de Morgan Navarro le pyromane
- Celle de JC Menu - le Lockgroove Comix Hors-les-murs n°2 !

Mais il y a aussi Tanquerelle en plein trip Jack Kirby, Ruppert et Mulot qui s'amuse avec le batteur, Jean Bourguignon, etc. Sans oublier Riad Sattouf qui se fend, en fin de volume, de courtes notules biographiques. Un exemple, celle consacrée à Anouk Ricard (qui est aussi présente) :
"Cette trash goddess provoque des orgasmes oculaires pendant ses concerts où elle s'agite sur scène comme un pantin fou".
Et tout le reste est à l'avenant.

On peut en voir plus
ici et participer à un concours ...

Mais ça ne s'arrête pas là, Oiry (qui a co-dirigé Nous Sommes Motorheäd avec Appollo) redonne vie aux Pieds Nickelés qui, je pense, s'entendraient bien avec Lemmy.

Avec Trap, Oiry a eu cette judicieuse idée, partant du principe que ces personnages ont les mêmes préoccupations et les mêmes problèmes (de logement, de bouffe, etc.). Le premier tome vient juste de sortir er fonctionne très bien. De l'humour "couillon" comme le dit Stéphane dans un sujet que lui a consacré le JT de TF1.

lundi 16 novembre 2009

Performance de Fredo Viola



Fredo Viola à la galerie 12 Mail le 2 novembre dernier.

vendredi 13 novembre 2009

Ce soir les Soniques


Les Soniques est un livre-somme dont on a parfois envie d'apprendre toutes les phrases (aujourd'hui : "les chanteurs sont des peintres parlant, comme les peintres sont des chanteurs muets"), un livre où soufflent la puissance du verbe et la vision d'esprits forts. Ses deux auteurs, Caius Locus (alias le musicien Kid Loco) et Niccolo Riccardo (Nicolas Richard, traducteur de Crumley, Allen, Brautigan, Hunter S.Thompson et des dialogues in french du dernier Tarantino, respect) ont entrepris une œuvre colossale qui terrasse les petits traités en vigueur. Voici en effet la musique traitée avec le sérieux qui lui convient par deux manieurs de langue comme on en connait peu - leur style, baroque, évoque chez un critique américain le Dictionnaire des Idées reçues de Flaubert réécrit par Lester Bangs.

Mêlant échanges épistolaires, aphorismes et théories drolatiques,
Les Soniques sollicite le cerveau en profondeur et apporte un éclairage plein pot sur le milieu de la musique d'aujourd'hui de manière à peine codée - il suffit parfois de trouver à qui renvoie telle ou telle initiale...
D'autres en ayant mieux parlé que je ne pourrai le faire, je vous invite à lire ce texte magnifique de Claro. Et à regarder cette bande annonce de la conférence Sonique qui a lieu ce soir au Palais de Tokyo.




Les Soniques - Niccolo Ricardo & Caius Locus éditions Inculte 688 pages 29 euros

Hier, Mano Solo à l'Olympia


Oui, celui que certains ont rangé de manière un peu dégueu dans un coin, avec l'étiquette "chanteur sidaïque" sur la tête avant de ne plus l'écouter. Celui que des gazettes comme Libération préfèrent ignorer parce qu'il vaut mieux parler d'artistes plus présentables et inoffensifs... Hé bien, il est toujours vivant et chante mieux que jamais. Il s'est trouvé un groupe impeccable (l'ex-Mano Negra Daniel Jamet à la guitare, Fabrice Gratien à la trompette et aux claviers et l'accordéoniste Régis Gizavo, tous les trois envoient du bois) avec qui il s'entend bien (et ça s'entend sur Rentrer au port, son nouvel album).
Hier soir concert à l'Olympia, blindée d'un public jeune et enthousiaste, une prestation de plus de deux heures terminée par un rappel avec Mano seul à la guitare, Mano à fleur de peau, engueulant les spectateurs qui tapent dans leurs mains car ils sont à contretemps, les autres qui le filment avec leur portable, celui-là qui chante avant lui les paroles. Lui peut tout se permettre, c'est un artiste, pas un prestataire de service.
Deux prestations télévisées, deux chansons du nouvel album. J'aurais adoré vous faire partager la lumineuse "Chaque Matin" mais il vous faudra l'écouter sur disque ou ailleurs.









Le site de Mano Solo

mardi 10 novembre 2009

Mea Culpa : Terry Gilliam

Il y a quelques mois je m'enthousiasmais à la vue des premières images de The Imaginarium of Doctor Parnassus, le prochain Terry Gilliam qui promettait d'être à la auteur (enfin !) de celui à qui on doit Brazil ou Le Baron de Munchausen.

Hélas, depuis, j'ai vu le film (demain dans les salles - c'est pour ça, je préviens).

Bien sûr, Gilliam a des circonstances atténuantes -comme depuis la bérézina de son Don Quichotte (problèmes de météo, de santé de Jean Rochefort, etc). Cette fois-ci, il a carrément en cours de route perdu son acteur principal Heath Ledger, parti faire de la capoeira avec River Phoenix. Qu'il ait pu mener à bout ce long-métrage tient donc du miracle mais aussi du rafistolage - Johnny Depp, Colin Farrell et Jude Law sont venus remplacer Ledger et grâce à une astuce on avale le mic-mac.

Hélas, le mal est plus profond.

Dans le dossier de presse, mr Gilliam - pour qui j'ai une admiration sans borne et c'est justement pour ça que je me montre exigeant -se félicite d'avoir écrit le scénario, son premier depuis longtemps, blablabla. Quelle réussite ! Une histoire de pacte faustien bateau saupoudrée d'un onirisme gras que les effets spéciaux un peu trop visibles (et pas éblouissants) n'allègent pas.

Bien sûr, il y a Tom Waits et d'autres acteurs déjà vus chez Gilliam.
Bien sûr, il y a Tom Waits, à l'aise dans son rôle de tentateur satanique.
Bien sûr, il y a Tom Waits.

Mais ça ne suffit pas : je suis sorti de cette heure et demi comme essoré par tant de gâchis. Mr Gilliam a semble-t-il perdu la faculté de donner à ses personnages un peu d'âme. Devant cette histoire écrite avec des grumeaux, on ne ressent pas une émotion. Et que personne ne dise que je suis qu'un cynique ayant perdu son âme d'enfant... ce film n'est qu'une baudruche photoshopée pleine de trous d'air. Tideland, bien que malsain (mais c'est dans le roman adapté) avait redonné de l'espoir. Il semble malheureusement que quelque chose se soit cassé à l'époque de Don Quichotte.




Pour finir sur une note plus positive, la bande annonce du live de Tom Waits, Glitter & Doom. Sur le 2e cd, on l'entend raconter ses histoires et c'est hilarant. On se sent même plus intelligent après l'avoir écouté.

mardi 3 novembre 2009

Jukebox : The Drums



Au départ, c'est le genre de morceau trop dans l'air du temps. Puis la seconde écoute et les dizaines d'autres font réviser le jugement. Le mini-album se révèle moins percutant mais très convaincant dans son style "les garçons de plage font du post punk le sourire aux lèvres". Ce qui est dingue, c'est que l'on peut télécharger dans la joie et la plus grande des légalités (pas taper, Hadopi, couché) ici.