vendredi 29 juin 2007

L'inconnu de Bazooka


Si depuis Michel Gondry, Seb Janiak, H5 et plein d’autres, il y a un vivier de vidéastes et clippeurs français très originaux, les ancêtres de tous ceux là, plus punk et dérangeants, étaient bien les membres du collectif graphique Bazooka. Utilisation de photos découpées, esthétique froide, clinique, détournement du quotidien… au milieu des années 70, Bazooka a été un virus qui, après avoir été transmis par des publications propres et underground (ce n’est pas sale), a contaminé la presse de l’époque (Actuel, Libé ou Métal Hurlant), l’esthétique collective de l’époque (pochette pour Elvis Costello…)
Le groupe formé par Christian Chapiron (Kiki Picasso), Olivia « Télé » Clavel, Lulu Larsen, Jean Rouzaud et Bernard Vidal vivra quelques années avant de splitter, comme les Sex Pistols mais avec moins de souffre. Il y a deux ans, Le Seuil a sorti une anthologie de Bazooka qui se focalisait sur Un Regard Moderne, la revue financée par Libé. Manquait à l’appel Jean Rouzaud, dont le livre niait pratiquement l’existence, tout en lui reconnaissant d’avoir été un « membre fondateur ».
Loin de moi l’idée de me mêler des divers rancunes, griefs et conflits d’amitié entre ex-Bazooka mais il semble légitime que Rouzaud ait eu envie de donner sa version des faits, rapidement, et surtout re-montrer son travail de l’époque et ses contributions au Regard Moderne. Sur-titré « 30 ans de punk graphique », L’inconnu de Bazooka, joli livre aux éditions Ragage, lui permet ainsi de faire coup double : quelques pages introductives pour mettre les choses au point et ensuite un échantillon de ses talents. Car Rouzaud n’a pas qu’un style il se balade entre comics et réalisme photographique, montage et démontage. Les pages qu’il a livrées à Libération restent trente ans plus tard magnifiques. L’ensemble accuse d’ailleurs guère le poids des ans – quand les idées sont là…

Rien sur Jean Rouzaud sur le net (à moins que je me trompe et je serai ravi de me tromper)


Pour un petit rappel (en anglais) sur Bazooka :


http://users.pandora.be/a141615/bazooka_framed.html

Les ex-Bazooka (sans Rouzaud) ont réactivé Le Regard Moderne...qui s'avère moins avant-gardiste qu'auparavant mais mérite le coup d'oeil :



Voir aussi : http://undreground.canalblog.com/ et http://collegenoyal.canalblog.com/ (site sur la résidence de Kiki Picasso dans un collège).

mercredi 27 juin 2007

En bref - Vidange


Le troisième numéro de Cité 14 est sorti, toujours un euro pour le plaisir d’un feuilleton bien branlé. Bientôt, la dépendance….

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Donc, Frantico a stoppé net les élans de Nico Shark pour ne pas tomber dans la routine. Dans l’interview donnée à Ecrans (http://www.ecrans.fr/spip.php?article1597 ) il nie avoir reçu des menaces, parle cependant de deux attaques subies par le serveur Zanorg.
Kek, de son côté, webmaster de Zanorg, confirme les attaques (sans en expliquer les origines) et indique, en parlant de Frantico, « il aurait reçu des menaces, et donc préfere arrêter tout ça. Mais j'en sais pas beaucoup plus que vous à vrai dire ». Voir http://blog.zanorg.com/ à l’entrée du 19 juin.
Pour ceux qui avaient manqué la quarantaine de planches de Nico Shark, on les trouve ici : http://petch-musik.midiblogs.com/ Tout n’y est pas drôle mais il y avait quelque chose de salutaire dans la démarche.
Depuis, un rigolo a lancé le blog du faux Frantico qui reprend les gags du premier blog (celui de 2005). Ouais mec, sur le net, on ne manque pas d’idées révolutionnaires.
http://faux-frantico.blogspot.com/

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Si vous aimez Rickie Lee Jones, chanteuse américaine folk-jazz plutôt estimable, elle va dégringoler dans votre panthéon personnel. La voilà qui fait les poches de ses fans en leur proposant de mettre leur nom dans les remerciements de son prochain album… contre un don de 50 dollars. Rajoutez en 50 et vous l’aurez dédicacé.
Comme nulle part sur son site il est précisé que cet argent ira à une organisation caritative, on peut en conclure qu’elle se fout ouvertement de la gueule de ses fans. Un exemple pour la jeunesse…

http://rickieleejones.com/donation-live-cd.htm

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Enfin, un nouveau magazine de BD qui s’appelle Cargo Zone, 116 pages pour 5,50 euros. En couverture le retour de Lucien de Margerin (Lucien qui a vieilli, est devenu père, etc), le début du prochain album de Cabanes. Et (ça c’est inexplicable) des histoires déjà parues de Zep et Dupuy Berberian (Monsieur Jean). Comme il est bimestriel, il faudra attendre fin août pour savoir si ce Cargo va couler ou non. Je préfèrerais qu’il reste à flots mais en même temps j’ai eu l’impression d’avoir été pris pour une moitié de pigeon. Cette courte histoire de Monsieur Jean me disait tellement quelque chose…

Les disques de l'été - Outsider 2 : Studio





Un groupe qui décide de répondre au nom de Studio, on se dit qu’il pourrait faire un effort. Pourquoi pas Burger, Live, Door ou Heart, hein ? Non, les Suédois de Studio ne sont pas les rois du brainstorming. Ce qu’ils préfèrent c’est de bidouiller dans leur home-studio des morceaux aux gueules de jams psyché-dub, ce que eux résument par un croisement entre l’afro-beat et la pop.
Je ne mens jamais et ce n’est pas maintenant que ça va commencer. Croyez moi donc : West Coast, espèce de compilation de singles épars, est un disque gigantesque, assez hors du temps et hors des modes (mais parfait pour chiller en été). Imaginez un groove digne des plus belles (les premières) heure de Madchester, des bonnes grosses basses reggaïsantes, des chorus de guitare qui n’en finissent pas sans donner envie qu’on leur pète des cordes, le ressac de la musique ambient. De la douce musique de tripés, assez originale pour capter l’attention sans tomber dans le couper-coller permanent ou l’expérimentation débridée débile. Certains morceaux sont chantés (comme “Westside” ou “Self Service”, le plus catchy de tous) mais la plupart sont instrumentaux, planants mais remuants. Un disque qui aurait pu sortir chez Factory Records. Ah, il s'appelle West Coast.

http://www.myspace.com/sstudio




PS Non, le Prince ne sera sans doute pas un des disques de l'été.

mardi 26 juin 2007

Les disques de l’été (4) : Prince


Ça fait longtemps qu’un disque de Prince ne provoque plus l’événement. Après une décennie faste, on s’est habitué depuis l’incident du Black Album à la redescente de celui qui a eu les mains en or. Certes, il donne toujours des concerts incroyables (les veinards de Londoniens et pas mal de fans français le vérifieront en août). A part ça, faut s’habituer à être déçu ou alors content qu’il répète ses vieilles recettes. Les deux derniers étaient passables, faisaient illusion deux semaines avant de rejoindre le bataillon de tous ces disques sacrifiés depuis le triple Emancipation. Que sauver depuis ? Crystal Ball (qui contenait surtout des vieilles raretés piratées à mort) et The Rainbow Children. A part ça…
Mi-juillet prochain, Planet Earth. En exclusivité, les impressions de mon indic Bob le Dingue sur les 10 titres :
« un album très efficace, le plus pop depuis longtemps. Un son très FM, inspiré par ce qui marche (j’ai pensé aux infâmes The Killers ou U2 le temps d’un riff, celui de “Guitar”), une resucée de “I Could Never Take The Place Of Your Man” (“The One U Wanna C”), “Pop Life” joué à la moitié de sa vitesse (“Future Baby Mama”), l’habituelle ballade jazzy trompette bouchée (“Somewhere On Earth”), un rap funky à la “Mr Cab Driver” (“Mr Goodnight”), une envolée rock dramatique un peu à la Queen (le morceau d’ouverture). Il y a aussi un morceau disco très efficace mais complètement impersonnel, “Chelsea Rodgers”) »
Merci, Bob. Mention spéciale à la pochette, bien laide. Il lui faut vraiment un directeur artistique...

lundi 25 juin 2007

encore du Steak


J'ai oublié de signaler la sortie de la BO de Steak, conçue par le trio Sébastien Tellier-Mr Oizio-SebastiAn. Plutôt drôle et intéressante même s'il vaut mieux avoir apprécié le film avant de se jeter dessus

Harry Dickson, Harry Dickson







L’autre jour, j’ai cru halluciner dans une librairie : il y avait un présentoir avec des rééditions d’Harry Dickson. Ceux de Jean Ray.

[Si comme Sfar (qui s'en est un peu inspiré pour le professeur Bell), Nicollet, Jean-Pierre Mocky (qui a adapté un roman de Ray avec Bourvil) et plein d'autres, vous êtes déjà adeptes, passez votre chemin].


Je passe ma vie avec Harry Dickson (et Jean Ray). Littéralement : quand ma mère était enceinte (de moi) elle dévorait ses aventures. Présenté comme le « Sherlock Holmes américain », Dickson met la pâtée au héros de Conan Doyle. Pourtant, à l’origine, il n’en est que le décalque, la solution imaginée par des éditeurs peu imaginatifs pour ne pas avoir d’ennuis avec les ayant-droit de Conan Doyle à cause de leurs pirates.
Dans les années 30, des fascicules bon marchés, publiés en allemand, en néerlandais et enfin traduits en français, content les exploits de ce détective implacable qui fume (mais pas d’opium comme Sherlock) et castagne beaucoup, secondé par le jeune Tom Wills.
Le Belge Jean Ray, chargé de traduire et d’adapter les histoires d’Harry Dickson trouvent qu’elles sont trop pauvres et décide de les réécrire en gardant comme point de départ l’illustration de couverture. De 1931 à 1938 (ou 1929 à 1940, personne n'est sûr), il écrira une centaine d’épisodes. La légende, étayée par les souvenirs de Ray, prétend qu’il avait besoin d’une nuit pour en boucler un.

Dans les enquêtes d’Harry Dickson, il y a des êtres falots qui cachent des destins effroyables, des maisons qui abritent des souterrains ou des murs coulissants, des êtres maléfiques dont on ne voit que les yeux, des morts de peur, des jeux d’identité, des rebondissements, des créatures venues d’îles méconnues, des adorateurs… Conçue comme de la littérature de gare et un peu considérée comme alimentaire par Ray, la série des Harry Dickson a conservé pas mal de ses charmes mystérieux et de son suspense. Les éditions du Cri rééditent cette année une sélection de 20 enquêtes, reproduisant en fac similé les illustrations des fascicules originaux. Heureuse initiative même si pas complètement nette (certains volumes, ceux qui reprennent une seule histoire, portent la mention mensongère « roman » ) et un peu chère (6,50 le livre de poche). Ça permettra cependant à certains de choper le virus transmis par ce maître du fantastique qu’était Jean Ray, mort en 1964, écrivain à la vie fascinante, faite de mythes et de vérités.




Les dix volumes sortis par Librio pendant les années 90 sont encore trouvables et plus avantageux. Sur priceminister, ebay et autres, on trouve les mythiques éditions Marabout ou Néo. Faut pas me lancer sur le sujet, je suis inarrêtable.

Un article signé Hervé Louinet sur la genèse
http://www.imaginaire.ca/DHD-DicksonStory.htm

Un site très complet sur Raymond de Kremer alias Jean Ray, John Flanders.
http://www.noosfere.com/heberg/jeanray/






Il y a aussi des adaptations en bande dessinée, j'avoue n'y avoir jamais posé les yeux, le dessin me rebutant un peu.

dimanche 24 juin 2007

Berlin


C’est pas parce que tous les autres applaudissent que ça va m’empêcher de faire ma tête de con. Hier soir, j’étais au Palais des Congrès de Paris pour une représentation de Berlin par Lou Reed et je ne pouvais pas manquer ça. Vrai four commercial à sa sortie en 1973, Berlin est le vrai chef d’œuvre post-Velvet de l’Américain, bien loin devant Transformer, habile formatage glam-rock de la décadence new-yorkaise. Berlin fait partie des disques qui racontent des histoires, où les chansons s’enchaînent avec sens et limpidité. L’histoire est triste, déconstruction glaciale d’un couple qui culmine avec « Sad Song » et pas loin avant « The Kids » et ses vrais pleurs d’enfant (le producteur Bob Ezrin aurait enregistré ses vrais enfants en train de pleurer l’absence, provoquée, de leur mère).

Pour reproduire en intégralité Berlin et ses arrangements baroques, Lou Reed a de bons accompagnateurs : le guitariste Steve Hunter (qui jouait sur le disque), le contrebassiste Rob Wasserman, un chœur de dix jeunes filles, des cordes, des cuivres, un batteur compétent (Tony Thunder Smith). Bon, il a aussi la mauvaise idée de ramener Fernando Saunders, bassiste qui se prend pour un chanteur à qui on devrait réserver le même sort que le barde d’Astérix.
Le seul problème vient de Lou Reed lui-même. Il est incapable de chanter ses propres chansons sans modifier les accentuations, le rythme des phrases, la dramaturgie générale de classiques. Donc, oui, je lui reproche de changer parce qu’il n’ajoute rien. On croirait avoir affaire à un prof d’art new-yorkais en train de faire un master class… Hier, je n’ai jamais éprouvé de grand frisson alors que rien qu’en réécoutant Berlin le disque, je suis dans tous mes états. [Si vous regardez le DVD du Velvet Underground reformé en 1993, c’est évident : le maillon faible c’est Lou Reed, insupportable, autosuffisant, complaisant].
Apparemment, cette incapacité à chanter juste (car le bougre chante mal de son ton théâtral) n’a gêné personne. Nous vivions une célébration, qu’importe que les solos soient longs, que Lou Reed plaque des accords inutiles, massacre « Oh Jim » transformé en un truc pseudo-funky…
Au rappel, « Sweet Jane », « Satellite Of Love » et « Walk On The Wild Side », mini best of pour les gogos. Niveau musique, c’était plutôt beau mais, à quoi bon avoir juste une belle coquille ?


Ultime précision : j'adorerais avoir pleuré de joie, je serais allé lui baiser les pieds s'il avait été grandiose, à la hauteur de son talent passé. Mais ça n'a pas été.

vendredi 22 juin 2007

Un bon Steak


On a l’habitude de considérer Tarantino comme un cinéphile. Mais en fait lui qui a ingurgité quantités de séries B ou Z, est plutôt une autruche coprophage. Qui a vu Death Proof, la première partie de la double affiche Grindhouse (l’autre est réalisée par Robert Rodriguez) en conviendra : Tarantino, à force de références, private jokes et autres héritages débiles, a perdu la force de son cinéma. Kill Bill faisait illusion malgré la prolifération de citations ; Death Proof qui n'est malheureusement pas à l'épreuve de la bêtise, boit la tasse. Sorte de road-movie sans scénario, mal rafistolé pour faire fauché, de buddy movie féminin où tout est gratuit (strip-tease, carambolages, morts, etc.) sauf la place de ciné, Death Proof dresse un triste constat. Quiconque est capable de perdre du temps à monter cette demi-merde manque singulièrement d’idées. Seule trouvaille : réhabiliter la chartreuse verte.
A côté de Death Proof, Steak est incroyablement plus intéressant, novateur et personnel. J’avais eu la chance il y a quelques années d’assister à une projection au Max Linder de son premier long (moyen ?) métrage, le Non Film, sorte de grand bordel minimaliste tourné en Espagne avec caméra tremblante et bandes d’acteurs-potes, Sébastien Tellier en tête. Une manière de dépenser le fric gagné avec Flat Eric selon Quentin Dupieux, plus connu comme musicien sous le nom de Mr Oizo. Selon Libé, Arte aurait acheté les droits d’une version raccourcie du Non Film, il ne faudra pas louper cet objet visuel déconcertant.
Par rapport au Non Film, Steak a une gueule de vrai long-métrage, un scénario, de vrais acteurs. Mais ça reste signé Quentin Dupieux, on retrouve sa patte que ça soit dans le scénario un peu délirant et la réalisation (goût pour les plans-séquences, pour un cinéma qui s’efface). Puis il y a Eric et Ramzy qui font autre chose que leur numéro de duettistes habituels. Une des bonnes idées de Dupieux est de s’être appuyé sur leur nom (d’abord pour monter le film) pour essayer de déconstruire, avec leur assentiment, leur couple qui évolue ici loin de la Tour Montparnasse infernale
On ne rit pas aux éclats pendant Steak. Si certaines répliques resteront peut-être dans l’inconscient des ados (« tu crains à l’infini »), le film navigue dans un entre-deux absurde, critique de nos courses aux modes. Ça fonctionne et l’intrigue, malgré quelques trous d’air, ne s’étiole pas. J’espère franchement que Dupieux pourra refaire plein d’autres films.


Des bouts de bande-annonces ici :

mercredi 20 juin 2007

Fido




La lecture de Une vingtaine (aux éditions Requins Marteaux), recueil d’autant d’histoires parues dans Ferraille (et ailleurs ?) m’avait laissé sceptique. Mais dans cet album compilation , bilan hétéroclite, de Sébastien Lumineau (alias Imius) il se passait définitivement quelque chose. Fido face à son destin (Fido ayant déjà, apparemment été aperçu dans d’autres albums aux éditions des Taupes de l’Espace) fonctionne sur la répétition, le running gag. Un chien se cogne à un lampadaire, court après un chat qui se cogne aussi au lampadaire, arrive un autre chien, plus gros mais pas plus malin (oui, il se cogne aussi au lampadaire) et une chienne coquette qui n’oublie cependant pas de se cogner contre ce putain de lampadaire.


Des gags sans texte à part « wouah wouah », « bing » et « bong » et ce dès les pages de garde. Au début, les pages se ressemblent et laissent froid. Puis avec les variantes, l’effet de répétition devient plus fou, plus jubilatoire. Au final, ce qui pouvait tourner à l’exercice un peu gratuit et contraint s’avère vraiment drôle. Pour aimer rire en crescendo.



Fido face à son destin (éditions Delcourt, collection Shampooing).
Les images sont © Sébastien Lumineau – Delcourt.

Dicentim


Jacques Kamb n’est pas très connu, son héros Dicentim davantage. Kamb, c’est un petit maître, un dessinateur qui dessine sans prétention depuis des décennies mais avec une aisance que beaucoup lui envieraient. Des personnages à gros nez, couillons, des gags idiots mais marrants. Si comme moi vous lisiez Dicentim dans Pif Gadget ou Couik l’oiseau, on trouve sur Dailymotion des morceaux du film Le monde secret de Jacques Kamb de Jean-Luc Müller où Kamb se raconte avec les gentillesse et modestie de l’artisan. Puis on le voit dessiner avec allant et limpidité.
http://www.dailymotion.com/video/x21pu0_kamb-chap-4-dicentim-le-petit-franc

La planche ci-dessus a été empruntée au site http://dicentim.over-blog.com/ véritable bible sur Kamb.

lundi 18 juin 2007

Chaud et craquant


Véritable phénomène indie des programmes télé pour adultes, les dessins animés d’Adult Swim ont l’air d’être aussi fauchés qu’absurdes et délirants. Pour donner un échantillon, il y a les aventures d’une boule de viande, d’un cornet de frite et d’un soda (Aqua Teen Hunger Force). Les gens d’Adult Swim sont jeunes et adorent la musique. Il y a deux ans, l’album de Danger Mouse (moitié de Gnarls Barkley, pote d’Albarn, etc.) et de MF Doom accueillait ainsi quelques personnages de séries signées Adult Swim. Puis se sont enchaînées les compilations d’inédits pour le site d’Adult Swim : Chrome Children 1 et 2, avec les artistes du label de hip hop open Stones Throw (dont le génial Madlib) et Definitive Swim qui mettait en vedette les artistes d’un autre label de hip hop aussi pointu et indispensable, Def Jux (El-P, Mr Lif, Cannibal Ox)… Nouveauté : la compilation Warm And Scratchy, première incursion dans le rock. Certains trichent (The Good The Bad And The Queen, le super-groupe de Damon Albarn, refourgue une version acoustique de “The Bunting Song”) TV On The Radio offre un inédit un peu bancal mais sympathique (mis en images, d’ailleurs). The Rapture est présent et ne triche pas comme les Canadiens de Broken Social Scene et leur excellent “Canada vs America” ou Liars. Des bonnes surprises (Jesu !), des trucs insignifiants mais au final largement de quoi y trouver son compte. Download, donc.


http://www.adultswim.com/williams/music/warmandscratchy/

vendredi 15 juin 2007

Black Lodge


Enfin. la première saison de Twin Peaks sera disponible en France avec commentaires et tout l'armada de bonus. La série de Lynch est depuis au moins cinq ans la raison majeure pour laquelle je visite les rayonsDVD des grands commerces. Après une première annonce (juillet), un moment de mou (TP avait disparu des plannings) TF1 Vidéo l'affirme : le 6 septembre sera la bonne date pour le premier DVD qui contiendra également le pilote d'une heure et demie.
Si vous ne connaissez pas Twin Peaks, sachez qu'une porte va s'ouvrir et jamais ne va se refermer. Personnellement, je l'ai vu six foiset jamais je ne m'en lasse. La profusion de détails, les informations subliminales, les fausses pistes, les mondes qui s'enchevêtrent, noirs ou rouges, tout ceci se lit de manière presque infinie. L'intrigue principale reste " qui a tué Laura Palmer ? ", bien sûr. Mais une fois que la réponse aété donnée, on s'enfonce plus profondément dans l'univers de Lynch (et Mark Frost, son bras droit sur l'affaire). Une série fondatrice. Et ne croyez pas ceux qui vous disent qu'elle a mal vieilli, méprisez les plutôt.

jeudi 14 juin 2007

Black is Back



Hier soir concert privé de Frank Black au Paris Paris, petit club branché parisien où je n’avais mis les pieds. Frank Black devant 150 personnes, un truc comme ça, suant à grosses gouttes le micro à la main, hurlant ses chansons. Frank Black sans guitare (c’est rare) : c’est un mec au look de vieux punk californien qui s’en occupait. Un concert sympathique et brut avec un mauvais groupe jouant fort des bonnes chansons (en final “Rockafeller Skank” de Fatboy Slim !) Le bassiste à crête avait un sale son, la voix de Frank Black dérapait souvent et le batteur n’était (vraiment) pas Topper Headon. Une prestation bas du front qui m’a quand même donné le frisson quand ils ont commencé “Freedom Rock” que je venais d’avoir dans la tête une seconde avant. Car, oui, Frank a joué de vieilles chansons (mais pas des Pixies, malheureux) et aussi des nouvelles.

Rappel des faits :


1 Le dernier album studio de Frank Black date d’à peine un an, il était double, s’appelait Fast Man Raider Man et avait été enregistré à Nashville d’où sa coloration country-folk-soul.




2 Depuis, pour Nöel, est sorti Christmass, une compilation de live et de studio avec un DVD (concert pauvrement filmé).



3 Ce mois-ci, c’est l’heure du best of de Frank Black, 93-03. Pourquoi s’arrêter en 2003 et zapper les derniers albums, pas les pires en plus ? Selon Frank Black, simplement parce qu’autrement la compilation aurait été trop longue. Et 10 ans d’activité, ça sonne rond… Faut savoir que l’idée du best of vient aussi de son nouveau manager.


4 Sur ce best of, il y a tout de même une dizaine de très bonnes chansons, la suite de Trompe Le Monde en gros : “Los Angeles”, “Freedom Rock”, “Headache“ etc. Et aussi un inédit : “Threshold Apprenhension”, morceau le plus électrique et direct qu’il ait enregistré depuis plusieurs années.



5 En Cd bonus du best of, un live sympathique enregistré l’année dernière avec un autre groupe que celui d’hier. Curiosité : le tracklisting de ce live change selon les continents. Pour ceux qui auraient envie d’agrandir leur collection, il y a matière donc.


6 Si vous connaissez tous les morceaux du best of sauf l’inédit “Threshold Apprenhension”, attendez septembre et Bluefinger, le nouvel album où il figurera.


7 Ce prochain album sera crédité à Black Francis, comme si Frank Black redevenait celui qui faisait partie des Pixies. Ce n’est bien sûr qu’une astuce marketing un peu tirée par les cheveux. L’album sera vendu par la maison de disques comme « proche des Pixies » mais c’est de la couille.


8 On le sait : il n'y aura plus d'album des Pixies (problèmes d'inspiration et juridiques). Tant mieux.



9 Je continue à bien l’aimer, ce gars


http://www.frankblack.net/

mercredi 13 juin 2007

Les disques de l’été : outsider (1)


Il n’y a pas longtemps, le nom de Boris Eltsin est revenu dans le fil de la conversation parce qu’un président de la république est arrivé un peu éméché à une conférence de presse (ses partisans ont encore leur aveuglement en invoquant une indigestion ou l’essoufflement, bravo les couillons). Il y a aussi Someone Still Loves You, Boris Yeltsin, groupe de Missouri (Springfield exactement), look informe d’étudiants middle class, absence de prétention et don pour la pop artisanal, entre Elliott Smith et The Shins. Leur premier album était autoproduit, a surfé sur les MP3 blogs comme Clap Your Hands Say Yeah et puis il a été remastérisé et bénéficie d’une meilleure distribution. Ça ne change rien au fait qu’il y a une petite demi-heure de musique un peu fragile et pas formatée où les mecs ne se font pas chier à observer des structures classiques de pop song pour river leurs mélodies dans le crâne de leurs auditeurs… Non, eux jouent (jouaient plutôt parce que leur petite entreprise va vite devenir plus intéressée) pour leur plaisir et contre l’ennui. Si bien que cette dizaine de chansons possède une fraîcheur difficilement périssable. On verra pour la suite ; pour l’heure de la pop bio pas trafiquée, ça se chérit.

http://www.myspace.com/boris

dimanche 10 juin 2007

Colère


Il y a peu je parlais ici de l’excellente série Le Roi des Bourdons, éditée en six petits volumes par son auteur lui-même David De Thuin. Sur son site (http://www.systeme-david.com/) il vend aussi pour le prix de 7,50 euros (le port étant offert) La Colère dans l’eau, petit livre de 32 pages bichromes. Un livre court mais coup de poing (pour une fois, je ne dirai même pas deux mots sur l’intrigue) qui vous remue les tripes comme peu de livres (dessinés ou pas) y parviennent. Franchement, je vous encourage à le lire, c’est un grand auteur dont il s’agit, un auteur qui n’hésite pas à traiter les sujets qui font peur sans noyer le poisson (dans La Colère dans l’eau aucune case n’est superflue).
Pour revenir au Roi des Bourdons, David de Thuin vient d’annoncer qu’il y aura une seconde édition mais pas d’intégrale, pour « privilégier le côte feuilletonesque et l’aspect comix » et s’opposer à « cette mode des intégrales de la bd capitaliste ». Quelqu’un de bien, donc. Il promet d’ailleurs un projet « proche de celui des Roi des Bourdons mais d’allure plus cheap et d’un prix plus abordable ».


PS le dessin ici est copyright David De Thuin, c'est la carte postale incluse avec La Colère dans l'eau quand on l'achète sur son site...

jeudi 7 juin 2007

Death Is A Star




Il a été repéré par son blog (http://www.stanislasgros.com/) Conséquence : Stanislas Gros sort son premier album dans le monde réel, une adaptation initiée par Jean-David Morvan (directeur de la collection Ex-Libris) des Derniers jours d’un condamné de Victor Hugo. Ce texte, écrit en 1829, est un plaidoyer pour la suppression de la peine de mort, mettant en scène un personnage dont on ne sait presque rien, ce qu’on lui reproche, ce qu’il a commis, s’il est coupable. Dans la préface de son livre (les pages de gardes de la bande dessinée en reproduisent judicieusement un extrait) Hugo l’explique, il a voulu « se borner (…) à plaider la cause d’un condamné quelconque, pour une crime quelconque ». Forcément, ça donne un livre dessiné qui ne l’est pas du tout – quelconque. Avec son trait à l’humeur sombre et son inventivité dans la mise en page, Stanislas Gros a pris le texte et le sujet (pas évident) à bras le corps. Ça aurait pu être étouffant de parler d’un condamné anonyme, voire une prison ; lui s’est libéré des contraintes grâce à des astuces graphiques qui ne paraissent jamais forcées et un scénario qui ne connaît pas de temps mort sans dévier de son objectif dénonciateur. Sa version présente ainsi une noire limpidité et renforce le manifeste initial. Impressionnant et coup de poing. A noter que sur son blog, il racontait l’histoire d’une prisonnière. Mais elle n’a pas été condamnée.

PS “Death Is A Star” est cette chanson bizarre, gratouillée et presque murmurée, qui clôt Combat Rock. La dernière chanson de The Clash avec Strummer ET Jones, donc. Au fil du temps, je suis de plus en plus fasciné par les chansons de The Clash décalées, celles qui côtoient les moments de bravoure. Je pense à “If Music Could Talk“ ou “Version City“ sur Sandinista. Et “Death Is A Star”. On n’en parle jamais de celles-là.

mardi 5 juin 2007

Les disques de l’été (3)



C’est le match corbeau de l’été, pour s’habiller en noir et crever de chaud pendant la prochaine canicule (programmée pour le 17 juillet). En même temps, les deux adversaires sont bien trop pop pour être respectés par les gothiques (qui écoutent des groupes plus underground et moins accessibles, s’ils sont bien constitués).
Les Américains d’Interpol vont en effet tenter de rester le leader, avec leur troisième album Our Love To Admire, du secteur de la new new wave et ne pas se laisser déborder par les Anglais d’Editors (qui, eux, lâchent leur deuxième). Les premiers ignorent la musique des seconds (ou le prétendent) tandis que les seconds connaissent bien les autres (en tant que spectateurs). C’est un match truqué : personne ne devrait gagner, même si Interpol garde un coup d’avance niveau notoriété. Chaque groupe a un chanteur à la voix bien identifiable qui évolue dans le même registre (du Ian Curtis light), chaque groupe met en avant à coup de tournoiements de guitare cristallins et autres riffs semi-hypnotiques un lyrisme à fleur de peau, entre spleen et tension. Davantage portés vers les concerts (contrairement à Interpol qui, en bon groupe new-yorkais, fait sur scène le boulot sans trop suer), Editors a pour lui un punch, une énergie qui manque parfois à Interpol. En live, Tom Smith endosse sans tricher le rôle du chanteur survolté proche de l’épilepsie. An End Has A Start pue en fait le deuil (le premier single évoque « les fumeurs devant les portes de l’hôpital ») et se termine par une déchirante ballade guitare-piano en souvenir d’un ami disparu. Leur faisabilité pop et le tempo de leurs morceaux (dansant, par endroits) les éloignent cependant d’une noirceur trop plombante.
De son côté, Interpol maîtrise sa palette (guitares lumineuses dans le noir, lignes de basse costaudes et chant distancié) avec de plus en plus de soin, d'ampleur, de déliés, alternant downtempo mortifères et coups de fièvres.

Alors, comme dans l'Ecole de fans, tout le monde a gagné ? Mon côté fleur bleue me fait aimer presque à égalité ses faux jumeaux. Mais il n'y aura qu'un (vrai) gagnant...


Sur http://www.myspace.com/editorsmusic/ on peut entendre “Smokers Outside The Hopital Doors” et on peut voir le clip sur http://www.editorsofficial.com/. Dans la section musique, http://www.editorsofficial.com/music.html/ sont visibles les clips des singles du premier album.

Sur http://www.myspace.com/interpol on peut entendre le nouveau single d’Interpol, “The Heinrich Maneuver” au titre en forme de gag (selon Paul Banks) comme sur le site officiel : http://www.interpolnyc.com/

On peut aussi laisser sa chance au groupe de Caen Kim Novak (beau nom), meilleur héritier français de cette veine dark-pop : http://www.myspace.com/kimnovakk

lundi 4 juin 2007

Isabelle


Attention, classique de la BD franco-belge de l’époque Spirou. Et pourtant… D’Isabelle, je n’avais pas gardé un souvenir très clair. Du même dessinateur, je devais préférer quand j’étais gamin Tif et Tondu, plus remuant, plus viril. Et voilà que les éditions du Lombard planifie une intégrale en trois volumes d’Isabelle et je viens de fermer le premier avec un ravissement enfantin. Isabelle est donc une petite fille à qui il arrive des choses un peu extraordinaires et magiques : le personnage d’un tableau est vivant, elle croise un capitaine (Haddock sans l’alcoolisme et les injures) qui exauce tout souhait à partir du moment où il a le hoquet, sa « correspondante » ne vient pas d’Angleterre mais du pays des fées. Datant du milieu des années 70, dessinées par Will et scénarisées par Delporte et Macherot, ses aventures baignent dans une gentille naïveté tout en essayant de renverser les clichés en vigueur chez les bien pensants de l’époque (« romanichel » = voleur, « hippie » = dangereux marginal). Puis arrive à la rescousse pour accompagner Delporte et Will (Macherot étant malade), un certain Franquin. Et là, l’ambiance se détériore légèrement, la sorcière Calendula sévit, il y a « l’île dont on ne revient pas », des démons, de l'humour un peu plus noir. Isabelle et ses amis finissent toujours par s’en sortir mais le ton limite mièvre des débuts est loin, la patte de Franquin se reconnaît entre les lignes. Au diapason, le dessin de Will prend de l’épaisseur et lui s’éclate à la mise en scène (ses sorcières sont vénéneuses, ouh). A redécouvrir, franchement. Suite en septembre...

dimanche 3 juin 2007

Wanted : Joseph Arthur



Parfois, quand on écoute beaucoup de musique qui n’a rien à voir, on se lève un dimanche avec un bout de mélodie, une empreinte vocale imprimée dans la mémoire et quelques mots, quelques paroles transformées en « yaourt » perso. Ce matin, j’avais ça « on my owwwn », l’impression de chœurs sur une voix d’homme un peu mélancolique et en même temps plein de force. Le but du jeu est alors de trouver d’où ça vient, vite, avant de devenir fou.
Ce matin, j’étais content, la connexion a eu lieu au bout de cinq minutes, c’est “Nothing To Hide“ de Joseph Arthur que j’avais dans la caboche en faisant de la vaisselle pour le petit-déj.
Signé par Peter Gabriel au milieu des années 90 sur son label Real World, l’Américain Joseph Arthur est arrivé en musique comme on fait irruption dans une soirée où l’on est pas vraiment invité : avec panache, personnalité, culot et l’air d’être né avec sa guitare. Pour son premier album, il donnait des showcases dans les supermarchés culturels, je l’avais vu à Bordeaux. Une copine était arrivée à la bourre et avait manqué la courte prestation. En revanche, elle s’était fait draguer (elle me l’avait raconté cinq minutes plus tard) par un grand chevelu qui parlait anglais. Bien sûr, c’était Joseph Arthur.
A la fois classique dans ses références de songwriters (Dylan, Springsteen) et porté vers la singularité (utilisation de pédales pour s’auto-sampler, notamment en live), Arthur, touche-à-tout, évolue loin d’un Ryan Adams et autres tacherons du néo-folk qui dupliquent sans y toucher des recettes qui ont quarante ans d’âge. Et puis lui, comme Conor Oberst de Bright Eyes (qui ne fait pas partie des tacherons précités) donne l’impression de mettre sa vie en jeu sur chaque chanson…
Bien sûr, à partir de 2002, il s’est fait lourder. Deux ans plus tard, Our Shadows Will Remain, composé d’un alliage guitares-machines, a quand même eu droit à une vraie distribution. Mais c’était sa dernière chance sur une major. De toute façon, il se débrouille très bien tout seul via son label Lonely Astronauts Records. L’année dernière, Nuclear Daydream (qui s’ouvre par ce “Nothing To Hide“ que j’avais donc en tête) était une merveille, assez classique mais prenant au cœur. Cette année, il revient avec Let’s Just Be, album plus « stonien » enregistré avec un groupe de rock orthodoxe. Comme s’il était un caméléon, ce costume lui va pas mal.
Je n’ai pas tout dit, il est aussi peintre dans un style abstrait influencé par Basquiat, son blog ressemble à de la poésie improvisée…

Tout ça vous pouvez le constater par vous-mêmes sur son site http://www.josepharthur.com/.

Sur son myspace, (http://www.myspace.com/josepharthur) il y a deux extraits du nouvel album, “Diamond Ring” (face rock) et “Take Me Home” (ballade acoustique qui sonne comme du Sparklehorse)…
Et puis il faut écouter et même télécharger “ A River Blue” enregistré avec des centaines d’enfants ougandais orphelins ou dont les parents ont été déportés dans des camps. C’est gratuit et après on peut donner de l’argent.
http://www.ariverblue.org/

vendredi 1 juin 2007

Les disques de l’été (2)


Ce sont de vrais outsiders qui réussissent l’exploit de se répéter tout en donnant l’impression qu’ils se renouvellent – ce qui est la vérité. Oui, les Chemical Brothers sortent leur sixième album en douze ans. Dans leur discographie, un disque chasse le précédent avant d’être éclipsé par le prochain, ça marche comme ça et ça marche avec moi. Après Push The Button et son énorme single qui collait au cerveau avec son sample de musique marocaine (“Galvanize” rappé par Q-Tip), We Are The Night. Qui sonne moins explosif qu’Exit Planet Dust de 95 mais contient quand même assez d’énergie, de psychédélisme soft et d’esprit de transe pour représenter une bonne dose (d’adrénaline et d’onirisme) à s’injecter dans les jambes et la tête. Comme d’hab’ – bis repetita – des invités, toujours choisis avec soin (les Klaxons, le rappeur Fatlip de Pharcyde pour une chanson sur le saumon, le chanteur de Midlake et le folkeux Willy Mason, chiant sur ses propres disques et pour une fois séduisant) qui épicent la formule. Le disque devait sortir dans 15 jours, finalement c’est retardé pour des raisons d’art work (what ?). Pour patienter, “Do It Again”, le nouveau single qui sonne comme du Prince s’il avait vingt ans en 2007, chanté par Ali Love, un inconnu qui enregistrait dans le studio à côté…en deux versions :

Repiqué sur une radio anglaise avec des photos en fond visuel
http://www.youtube.com/watch?v=P4VICW9mcuk

Sur le site officiel, le clip officiel, plutôt rigolo. Ça parle d’un gamin qui ne veut pas qu’on lui arrache une dent…
http://www.thechemicalbrothers.com/home/

« Here We Go !»