mercredi 31 octobre 2007

Monsieur Jean


Une fois n’est pas coutume, let’s go to the théâtre. Hier, alors que je devais me rendre à l’Olympia parisien voir Miossec, je suis finalement (à défaut d’avoir le don d’ubiquité) allé un peu plus loin au Théâtre de la Madeleine. Jean Rochefort s’y produit depuis le 16 octobre, accompagné par l’accordéoniste Lionel Suarez. Le spectacle s’appelle Entre autres, ce qui permet une certaine liberté. Dans une mise en scène maligne et un ordre faussement bordélique, Rochefort (qui déclare avoir eu envie de monter ce show parce qu’il "n’aime pas voir les journées raccourcir en automne" ) saut de considérations nostalgiques et autobiographiques à la lecture de textes (de Jean Yanne à Primo Levi), chante du Bobby Lapointe ou du Trénet, imite des animaux (moment tordant, l’imitation du champinzé avec « toucher de testicules »). Passant du très drôle au très émouvant avec une facilité déconcertante, Entre Autres, enluminé par les interventions et respirations musicales de Lionel Suarez offre quelque chose d’unique, quelque chose que seul un comédien motivé uniquement par le plaisir peut concevoir.

Quelques vidéos pour égayer tout ça. D'abord, un film publicitaire réalisé par Delphine Gleize plutôt rigolo. Ensuite, un extrait de Comment réussir quand on est con et pleurnichard, film réalisé par Michel Audiard dont Rochefort parle dans le spectacle et enfin un extrait de concert de Vincent Delerm avec ledit Jean chantant "Félicie aussi".

Pourquoi ca marche? Un film inédit avec Jean Rochefort

Jean Rochefort - Mon truc c'était le tuba

(16) Jean Rochefort - Felicie

21st Century Boys (2)


Le suspense concernant la parution de 21st Century Boys, la conclusion de la série 20th Century Boys, ne date pas d'hier. Pour l'heure, aucune news de l'éditeur français Panini, aucune annonce de sortie prochaine (on ne sait même pas s'ils ont acquis les droits)... En revanche, un vrai dilemme se présente à moi : des amis m'ont prêté, tout en me prenant pour un fou, le premier volume, en version originale japonaise, de 21st Century Boys. Mon désir d'en savoir plus, bien que je ne lise pas la langue, va-t-il prendre le pas sur la raison - qui voudrait que j'attende la traduction au lieu de déflorer une partie du suspense tout en passant à côté de toute les subtilités de l'histoire ?

Je n'en sais toujours rien. Juste un indice : en feuilletant rapidement, j'ai aperçu beaucoup de personnages croisés (certains morts) - ça sent l'overdose de flashbacks. Ce qui ne choquera personne : arrivés là, tous les lecteurs sont blindés niveau sauts temporels, etc.

mardi 30 octobre 2007

Libertines et Bloc Party


C'est une coutume que seuls les groupes anglais perpétuent : lâcher des singles inédits comme ça, des singles qui n'annoncent pas un futur album, qui ne proposent rien que quatre nouvelles minutes. Ainsi, en va-t-il d'une de mes chansons préférées des Libertines, "Don't Look Back Into Sun" qu'on retrouve d'ailleurs sur le best of superflu des Libertines (car compilant simplement les deux albums), opportunément en magasin ces jours-ci. Il y a deux ans Rough Trade préparait d'ailleurs un DVD des Libertines qui me semble avoir définitivement rejoint les limbes(alors que certains échantillons mettaient presque les larmes aux yeux... je suis trop sensible et j'ai adoré les Libertines, pour moi le groupe anglais parfait des dix dernières années). Imaginez un double album des Libertines rempli de versions inédites, de démos, ça aurait eu dela gueule...

Bref, voici le nouveau single de Bloc Party, très dance, usant des effets sonores (déformation de la voix) prisés dans l'entreprise Britney Spears (je suis en train de l'écouter, de la pop génétiquement modifiée qui me donne envie d'écouter Nick Drake ou Johnny Cash tellement ça n'a pas d'apparence humaine). "Flux", donc : claviers rétro, trame héroïque, clip nostalgico-ringard à base de monstres japonais à la "Spectroman". Un pari raté sans doute. On ne pourra pas reprocher à Bloc Party de ne pas réserver de surprises...

Bloc Party -

vendredi 26 octobre 2007

The Hives en noir, blanc et en interview




C’était début septembre, durant les premiers matchs de poule de la coupe du monde de rugby (un moyen mnémotechnique comme un autre), The Hives était à Paris pour le tour de promo habituel. J’avais rendez-vous à 11h du matin et je devais écouter le disque à 10 h pour essayer de poser des questions pas trop bateau. Bien sûr, l’employée américaine d’Universal qui se baladait avec l’album sur son portable s’est réveillée à 10h50, l’interview a commencé dix minutes et quatre chansons plus tard.
Pas très grave. Dès la première écoute, j’ai senti que les Suédois, loués par l’Amérique d’Outkast (André 3000 aurait composé “Hey Ya” en sortant d’un de leurs concerts) et de Timbaland, avaient (consciemment ou non) pris en compte cet intérêt. Quelques morceaux de The Black And White Album sentent le faux punk rock à la MTV – ce qui est plutôt honteux pour un groupe comme The Hives qui représentait jusque-là une sorte d’orthodoxie garage’n’roll – mais on retrouve aussi cette propension à pondre des hymnes débiles et jouissifs (le single “Tick Tick Boom”), donc on passe l’éponge. On notera la présence d’un autre fan bling bling, Pharrell Williams, qui produit deux titres, dont le discoïde et sympathique “T.H.E. H.I.V.E.S“ Comme m’a dit un des deux guitaristes en partant se faire photographier avec le reste de la troupe, « tu verras, c’est un album à écouter en buvant des bières ». (Il était dix heures du matin et lui était à l'Evian comme le reste du groupe)

Passons maintenant à l’interview avec Pelle Almqvist, chanteur à la bonne bouille, et Chris Dangerous, batteur moins fou que la moyenne. Les deux sont couchés SUR le lit et m’invitent à les rejoindre pour que mon micro capte mieux. C’est parti.

Je viens d’écouter le morceau disco produit par Pharrell… Un moyen de toucher un autre public ?

Pelle : C’était très amusant à faire. Nous avions décidé avant d’enregistrer cet album que nous nous permettrions d’aller dans toutes les directions qui nous attiraient. Et donc un peu dans le disco. Il y a assez de rock sur ce disque de toute façon. Et nous n’avons pas le devoir vis-à-vis de nos fans de rester les mêmes. Ou alors on serait les mêmes depuis 1993 et personne ne s’amuserait.

Chris : Nous voulions nous détacher des genres. Ce morceau est un peu comme “Miss You” des Stones, ça reste une belle chanson. Et puis ce n’est pas comme si on avait enregistré avec les Bee Gees ! Non, nous n’avons pas pensé à faire ça pour toucher un nouveau public : nous avons toujours considéré que notre musique était pour tous.

Travailler avec Pharell, c’était comment ?

Pelle : Très amusant et ça nous a aidés avec le reste. Depuis, on écrit plus… quitte à jeter plus vite nos idées à la poubelle. En même temps, le problème est différent, tout ce qu’on écrit est bon. On ne peut rien jeter car nous avons une très haute opinion de nous-mêmes ! (je ne peux pas restranscrire l’ironie de cette phrase, je confirme donc : il plaisante. Au moins à moitié)


Comment expliquez-vous cette fascination qu’exerce votre musique sur la scène hip hop américaine ?

Pelle : Ce n’est pas très surprenant, finalement. On a compris pourquoi : si tu joues un morceau hip hop à la guitare électrique et deux fois plus rapidement, ça sonne comme The Hives. Prends les riffs de Dr Dre ! Depuis longtemps, la plupart de nos idées de production viennent du hip hop.

Chris : Un point commun entre les prod’ hip hop et notre musique est sans doute la simplicité. On n’aime pas mettre beaucoup de choses dans notre musique, on préfère quatre ou cinq éléments. C’est comme ça qu’on apprécie les autres groupes de rock : Ramones, AC/DC.

Pelle : La musique est meilleure quand elle est minimale, qu’il y a peu d’ingrédients. Comme pour faire de meilleurs cookies.

L’idée centrale de The Hives reste le fun… (je sais, ce n'est pas une question)

Chris : oui, ce qui nous importe est de divertir les gens.

Pelle : C’est bien si tu peux glisser dans ton rock’n’roll des idées, de l’intelligence, mais le fun prime. Si tu fais juste des trucs intelligents, ça ne va pas fonctionner.

Appeler son album The Black And White Album, ce n’est qu’un gag ?

Pelle : Je ne sais pas. Beaucoup de choses qu’on fait semblent drôles aux gens de l’extérieur alors que, à nous, elles ne nous font pas rire. Ça peut sembler absurde ou ridicule, pourtant nous sommes totalement sérieux. Ce titre collait juste au disque parce qu’il n’y aucun compromis. Et puis c’est l’album dont la pochette est en noir et blanc…

Porter un costume, ça fait partie de l’identité de The Hives.

Chris : Ça fait aussi partie de notre préparation avant de monter sur scène : se changer et être prêt. C’est comme sortir de la cabine téléphonique en tenue de Superman. Nous nous sentons différents.

Pelle : On s’habille comme ça depuis tellement longtemps qu’on ne peut pas mettre des fringues normales.

Apparemment, vous kiffez grave la vibe avec Jack White ? (mais non, c’est pas la vraie question…) ?

Chris : oui, nous avons beaucoup de choses en commun avec les White Stripes.

Pelle : Déjà le dress-code et les sons de guitare. La première fois qu’on s’est rencontrés c’était évident qu’on avait plein de choses en commun. Comme si on se connaissait déjà. On a grandi tous dans une ville industrielle et on aime le rock’n’roll.

Et avec Maroon 5 avec qui vous allez partir en tournée ? (rappelons que Maroon 5 est un ramassis de nuisibles. Une vision de l’enfer ? Imaginez un "duo" de ces popeux chewing gum au goût écoeurant avec James Blunt l’infâme romantique à trois neurones)

Chris : Pour le dernier album, la tournée était trop facile. On montait sur scène et les gens nous applaudissaient. A nos débuts, on allait jouer dans n’importe quel endroit qui voulait bien de nous. On aime quand notre présence emmerde les gens : si à la fin du concert, tu as gagné 50 personnes à ta musique, c’est terrible. Maintenant, on va jouer dans des stades devant 50 000 personnes. Une chose amusante.

Vous avez signé avec une major du disque il y a trois ans, comment ça se passe ?

Pelle : Pour nous, même si on travaille avec une major, on s’amuse encore plus qu’avant.

Chris : oui, il n’y a pas de bullshit, ils veulent faire de l’argent, nous on veut sortir des disques.

Pelle : C’est une relation de travail, ils veulent vendre le plus de disques possible et on ne voit aucune objection à ça. En fait, sur un petit label, les choses sont encore plus compliquées. Il y a aussi des inconvénients, ils vont se consacrer à notre disque que quelques semaines avant de passer à autre chose, comme les Pussycat Dolls !

http://www.myspace.com/thehives


Ici le clip de “Tick Tick Boom” : http://www.youtube.com/watch?v=xRNwueXuAPY



Ici, http://www.youtube.com/watch?v=tu4XawBelwg, enregistré pour la télévision suédoise, un medley de leurs chansons préférées des dernières années. Outre les leurs, celles de leurs potes (des Hellacopters ou des White Stripes), quelques surprises : un morceau de Saul Williams d’entrée, “Hey Ya” pas loin… Dix minutes terribles.








mercredi 24 octobre 2007

Paroles sans papiers




Un ouvrage qui prend le double risque d’être collectif et animé de bonnes intentions, ça sent souvent la catastrophe. Mais il y a la place pour des exceptions. Avec Paroles sans papiers, on ne peut pas rester de marbre et faire comme si c’était un livre comme les autres. D’ailleurs, à mon avis, il échappe à toute démarche critique… Initié par Alfred et David Chauvel, préfacé par Emmanuelle Béart avec une introduction édifiante de José Munoz (longtemps « sans papiers de luxe »), il s’articule autour d’une suite de témoignages de vraies personnes en détresse et donc sans papiers, originaires du Congo ou de Tchétchénie, mis en images par Mattotti, Gipi, Jouvray, Pedrosa, Kokor, Pierre Place, F.Peeters et Alfred. Grâce à cette idée simple mais efficace, ce livre militant nous met le nez sur des situations réelles et dramatiques, des vécus que, le cul dans son fauteuil, on a du mal à imaginer. Conçu comme un « manifeste pour une autre politique », ce livre tombe bien pour rappeler à ceux qui raisonnent déjà en terme de statistiques…
Ci-dessus, une page dessinée par Brüno contant la vie de Mariem, Sénégalaise de 32 ans et esclave des temps modernes.




99 F, hors promo

Ça fait partie de mes petis plaisirs de pervers : aller voir un film juste avant qu’il s’apprête à quitter les écrans, bien après que le cirque promotionnel a démonté son chapiteau.
Acteur français le plus « bankable » + livre sulfureux écrit par un écrivain constamment à la mode + réalisateur au style « coup de poing dans les burnes »… La sortie de 99 f, le film, était un événement, tous les médias le prétendaient, Jean Dujardin et Frédéric Beigbeder étaient sur toutes les télés, Jan Kounen pas loin, on allait voir ce qu’on allait voir.

Hier, quelques semaines après cet ouragan médiatique, juste avant que 99 F ne soit plus à l’affiche de mon cinéma de quartier, je me suis payé la séance de 13 heures. En entrant, j’ai dit bonjour à l’assistance qui se limitait à une dame à lunettes (d’autres personnes sont arrivées plus tard mais je ne les ai pas saluées). Et puis le film, donc. N’ayant pas lu le livre, je ne parlerai donc pas de l’adaptation mais simplement de ce que j’ai vu : un film démonstratif sur la prise de conscience d’un publicitaire qui, au final, veut détruire le système qui l’a construit. Diantre, quel profondeur. Vampirisant le langage graphique de la publicité, Jan Kounen développe pendant deux heures une idée qu’un David Fincher avait exploitée le temps de la scène « Ikéa » de Fight Club et en faire un long clip vidéo (super, Vitalic en bande-son). Un clip portant un message : avec 10% de l’argent mis dans la pub, on pourrait faire baisser de moitié le nombre d’humains souffrant de la faim dans le monde… Si ce film voulait dénoncer, il est trop long et maladroit pour parvenir à son but. Combien d’argent d’ailleurs mis dans ce long-métrage déjà périmé ?
Précision : je n'avais pas payé ma place, je l'ai gagné dans une boîte de Vache qui rit...

mardi 23 octobre 2007

Twin Peaks 2




Alerté par RV Love qui harcèle toutes les boutiques depuis septembre, je peux annoncer avec fierté la date de sortie du restant des épisodes de Twin Peaks en DVD : le 9 décembre. Oui, le 9 décembre, alors que les spectateurs des Transmusicales de Rennes (dont l'édition 2007 sera juste terminée) se remettront de leur overdose de musique, sortiront les deux (je dis bien DEUX) coffrets de la saison 2. Noël sera étrange cette année.
"Anniiiie, wheres's Annie ?".

lundi 22 octobre 2007

Joli clip

Oui, voici un joli film d'animation pour le groupe scandinave Efterklang. Problématique : un clip peut-il être réussi quand il éclipse son support musical ? Car la chanson, entre du Mùm et I'm From Barcelona*, ne fait pas le poids. Il vaudrait mieux d'ailleurs pour apprécier la vidéo écouter la BO d'Assault On Preccinct 13 de Carpenter ou celle de Requiem For A Dream, le contraste serait saisissant.
* Moi, je suis des Vosges, c'est pas pour ça que je monte une chorale de gens qui chantent faux... C'est vrai qu'ils sont agaçants avec leur éternelle joie de vivre, ces faux Barcelonais...

Efterklang Mirador

French Cowboy


Certains groupes se séparent et tous leurs membres se dispersent pour toucher à autre chose ou entreprendre des projets solos. D’autres groupes se séparent et continuent pourtant ensemble, sous un autre nom. Avec les Little Rabbits, délurés et drôles rockers nantais séparés depuis deux ans, la situation est un peu plus compliquée. Une partie a joué sur la tournée métamorphose de Katerine, une autre (presque la même) revient sous le nom de French Cowboy, projet lancé par Federico Pelligrini (l’ex chanteur des Rabbits) qui a eu une fringale de chansons folk chantées en anglais.

Il y a plus d’un an, Federico était sorti du bois avec Bang !, album récréatif enregistré avec Helena Noguerra. Maquillé pour de rire comme du Bonnie & Clyde (Dillinger Girl & Baby Face Nelson), leur duo sans chichis battait selon moi l’association par corrrespondance Isobell Campbell/Mark Lanegan (même si on aime l’ex Belle & Sebastian et la voix d’outre-tombe de Lanegan, tout ça manquait de chaleur).
Bref, le premier album de French Cowboy (où on retrouve dans des versions différentes certaines chansons de Dillinger Girl & Baby Face Nelson) est là, entre emprunt joyeusement anecdotique à Gainsbourg (“La Ballade de Baby Face Nelson) et ballade crève-cœur (“Happy As Can Be”), parfum western et “Hymne à la Baise”. Provoque une légère dépendance.


A écouter sur :
www.myspace.com/thefrenchcowboy

Autrement deux vidéos, l’une auto-filmée par Federico, la veille du premier concert de French Cowboy à l’occasion d’un festival de surf. Et l’autre, le premier épisode d’une série sur les Colocataires.

Birth of a French Cowboy

Les Colocataires épisode 1

vendredi 19 octobre 2007

Le Mystère de Cloomber


Comme hier je me suis éclaté comme un con le crane sur un coin de ma bibliothèque, pissant rouge sang, j’ai oublié Le Mystère de Cloomber, juste fini. Quant il s’agit de Conan Doyle, les aventures de Sherlock Holmes font de l’ombre à tout le reste. Et pourtant, ce qui existe à côté n'a rien de bâclé ou inepte. Réédité cette année par les éditions des Ombres, Le Mystère de Cloomber date de 1889, soit deux ans après Une étude en rouge où Holmes fait son apparition. Classique dans son intrigue fantastique - un ancien général des Indes vit retranché avec sa famille dans un coin perdu d’Ecosse, craignant une mystérieuse menace – ce mystère est cependant levé sur un rythme particulier et assez lent. Doyle s’y plait à camper une atmosphère brumeuse et à faire monter la sauce jusqu’au dénouement. Là où un Jean Ray, plus tard, aurait résumé ça en 80 pages, Doyle prend le temps et ça lui réussit. Pourtant, en 1928 au moment de publier sa propre intégrale, il laissa de côté Le Mystère de Cloomber parce qu’il s’en était inspiré pour Le Signe des quatre !

Signalons que, dans la même collection des « classiques de l’aventure et du mystère », il y a du Stevenson, du Jules Verne, du Poe, entre autres narrateurs attirés par le noir.

jeudi 18 octobre 2007

Fear Of The Dark*

J’aimerais bien être à Rome dimanche prochain car y sera projeté (au RomeFilmFest) en avant-première mondiale Peur(s) du noir, film d’animation collectif qui promet beaucoup. Sous la direction artistique d’Etienne Robial (déjà, un gage de qualité), un collectif d’auteurs a planché sur le thème de l’obscurité, du noir qui fait peur. Six dessinateurs ont prêté leur trait :Blutch, Charles Burns, Lorenzo Mattotti, Richard Mc Guire (par ailleurs bassiste de Liquid Liquid, vous visualisez la basse de “White Lines » ? c’est lui – la classe), Marie Caillou et Pierre Di Sciullo. En renfort pour le scénario : Michel Pirus, Romain Sclocombe et Jerry Kramsky. En attendant le 13 février (date de sortie officielle), vous pouvez voir la bande annonce du film et des dessins sur le site http://www.primalinea.com/pdn/

En dessous, la première version de la bande annonce, quand Dupuy et Berberian étaient encore impliqués dans le projet.


* j'essaye de rameuter les fans d'Iron Maiden, je sais, c'est grossier...

PEUR(S) DU NOIR - TEASER

Robert Wyatt


Je m’en voudrais d’oublier ce merveilleux Comicopera. Pas que j’ai des choses originales à dire sur ce nouveau Wyatt. Libération a ainsi publié un très bel article de Philippe Azoury (http://www.liberation.fr/culture/283151.FR.php )
J’ajouterai juste que, lorsque les oreilles sont fatiguées de trop de tension, de rythme ou d’électricité, cet album tombe bien. Les sonorités paisibles de ce faux opéra enregistré en famille qui contient sans doute parmi les chansons les plus « pop » de tout le répertoire de l’ex-Soft Machine ( la jolie reprise d’Anja Garbarek en guise d’introduction oreiller, un mignon duo avec Monica Vasconcelos ou “A Beautiful Place”) agissent comme un baume réparateur. Qui pourrait chanter la guerre ou Che Guevara avec autant de grâce et de liberté ? Il y a aussi la petite ritournelle jazzy “Be Serious”, plus des moments surprenants, une troisième partie qui nous emmène ailleurs, etc.

Une petite vidéo, son interprétation de "Shipbuilding", chanson de Costello que Wyatt s'est approprié de manière définitive.

robert wyatt shipbuilding

mercredi 17 octobre 2007

Biotope 2




Je voulais me la péter avec une petite interview par mail d’Appollo, le scénariste de Biotope (entre autres) et puis j’ai tardé à envoyer mes questions, il s’est installé en Angola, mes questions ont dû se perdre… Bref, avec du retard parlons un peu de Biotope 2, clôture d’un dyptique de science-fiction où l’écologie devient le moteur de terroristes. Avec son enquête sur un meurtre commis à l’intérieur d’une planète-laboratoire, le premier volume pouvait rappeler un peu Outland, un film regardable avec Sean Connery, adapté avec force en bande dessinée par Steranko (dans mon esprit, c’est un sacré compliment). Appollo et Brüno menaient le lecteur par le bout du nez de page en page jusqu’à ce qu’on se rende que le livre était fini et qu’on se posait plein de questions brûlantes (le cliffhanger, comme on dit). Le second marque un changement : un personnage devient narrateur, l’ambiance devient encore plus étrange. La rupture surprend tant d’un volume à l’autre que de prime abord on peut être déçu ; pourtant, une fois la pression retombée, on s’aperçoit de l’originalité des thèmes développés et de la force de l’intrigue.

Sur le blog de Brüno, on peut voir quelques planches de ce Biotope 2 et, ô joie, des échantillons de son prochain projet avec Appollo, Commando Colonial.
http://bruno.thielleux.free.fr/blog/

On peut suivre les pérégrinations d’Appollo en Angola sur son blog (listé à côté mais je le remets) : http://appollogue.blogspot.com/

Ici, on peut savoir ce qu’en pense Li-an (mais il est ami avec les auteurs, faut lui faire confiance de manière mesurée) :
http://li.an.free.fr/blog/index.php?2007/09/15/343-biotope1-appollo-bruno-dargaud

Et ici, on peut lire en ligne l’excellent Outland, publié dans Métal Hurlant au début des années 80.
http://www.geocities.com/Area51/Nebula/8650/out1.html

mardi 16 octobre 2007

I'm Not There

C’est l’objet cinématographique de la fin d’année. Je le sais, je l’ai vu ce matin en projection de presse (rires). I’m Not There est un film déroutant, un vrai faux biopic arty qui, au final, malgré son concept incroyable, finit par poser la question de sa pertinence même. Comme le disait un collègue, « sur le même sujet Scorsese tenait 4 heures. Là, qu’est-ce que je me suis emmerdé… » Il exagère un peu mais n’est pas non plus dans le faux…
Détaillons…

Le sujet s’appelle Bob Dylan (Robert Zimmerman dans la vraie vie) mais personne ne l’appelle comme ça dans le long (2h15) métrage de Todd Haynes. Le réalisateur de Velvet Goldmine et Far From Heaven a eu cette idée géniale : en partant du principe que Dylan avait eu plusieurs vies, il a créé sept personnages symbolisant chacun une de ses facettes. Racontant dans le dossier de presse comment il a bâti son scénario (avec Oren Moverman) au début des 00’s, il se souvient : « je réalisais à quel point ses changements humains et artistiques caractérisaient sa vie. Le seul moyen d’en rendre compte était d’utiliser le pouvoir de la fiction, de distiller sa vie et son travail en une mosaïque de Dylan et d’histoires différentes. Les sept personnages qui en ont finalement émergé me semblent englober les sujets et les motivations majeurs qui ont déterminé sa vie et son travail, même si la plupart puisent leur source dans les années 60 ».
Pour animer ce kaléidoscope biographique, il y a donc Woody, gamin noir joué par l’excellent Marcus Carl Franklin (apparemment présent dans le prochain Gondry) fasciné par le songwriter engagé Woody Guthriequi fantasme une vie de hobo. Arthur, le poète d’inspiration ribaldienne, joué par Ben Whishaw. Puis Jack, le Dylan du Greenwich Village et des débuts strictement folk (incarné par Christian Bale) et sa doublure, Robbie l’acteur qui incarne Jack dans un biopic à lui consacré (je fournis l’aspirine) joué lui par Heath Ledger et censé symboliser les hésitations sentimentales du vrai Dylan (de Suze Rotolo, voir la pochette de The Freewheelin' Bob Dylan, à Sarah Lownds de Blood On The Tracks, grosso modo). On reprend s’il vous plaît ! Revoici Christian Bale, jouant le rôle du pasteur John, soit la facette Born Again de Dylan. On n’oubliera pas Jude, le plus beau Dylan de tous, celui des années 65-66 où le porte-parole contre son gré se transforme en rocker proto-punk à lunettes noires qui sème la panique dans les certitudes de tous. Celui-là est interprété de manière incroyable par Cate Blanchett, parfaite. Heu, si, petit oubli, la présence de Richard Gere qui interprète Billy, personnage inspiré par Pat Garrett & Billy The Kid, symbolisant le Dylan outlaw, roots et retiré de l’après Woodstock.
Ceux qui ont croisé la route du vrai Dylan sont tous eux aussi rebaptisés, Joan Baez prend les traits d’Alice Fabian (Julianne Moore), Nico celle de Coco (Michelle Williams de Dawson), etc.
Les épisodes mythiques de la vie de Dylan sont représentées, de l'électrisation scandaleuse au festival de Newport (avec Pete Seeger qui veut réduire au silence la sono) au fameux "Judas" crié par un spectateur anglais qui ne comprend pas non plus la mutation électrique...
Logiquement (?) une bonne partie du film est d’ailleurs calquée sur l’immortel documentaire de DA Pennebaker, Don’t Look Back qui raconte la tournée anglaise de Dylan de 1965 (voir http://playbackboum.blogspot.com/2007/04/la-faute-dylan.html )

I’m Not There passe donc d’un Dylan rebaptisé à un autre dans un grand bordel poétique et imagé. Pour être plus précis le film débute de manière presque conventionnelle, enchaînant les faux témoignages (Kim Gordon en ancienne folkeuse) avant d'adopter une structure de plus en plus éclatée. Pour qui connaît la vie de Dylan (si ce n’est pas le cas, vous allez ramer), I’m Not There constitue un vrai jeu de piste avec la réalité et la fiction (beaucoup de répliques et dialogues sont ainsi de vraies citations millésimées). Un exercice intelligent qui finit tout de même (au bout de 2H15 de chassé-croisé) par laisser un sentiment très partagé…

Et vous croyez que j’allais oublier la musique ? Parce que si I’m Not There propose un plaisir brut, c’est bien par le biais de la trentaine de chansons signées Dylan qu'on y entend. Que ce soit les versions originales ou les nombreuses reprises commandées pour l’occasion à Sonic Youth, Antony and The Johnsons, Cat Power, Calexico… On retrouvera toutes ses covers sur la BO (sortie en novembre) à côté d’autres également inédites. Un casting infernal : Sufjan Stevens, Tom Verlaine, Karen O, Charlotte Gainsbourg (qui joue aussi dans le film), Mark Lanegan, Richie Havens (qu'on voit dans le film), Ramblin’ Jack Elliott. Même Eddie Vedder, le gentil gars de Pearl Jam risque d’être fréquentable. A noter que le disque proposera aussi “I’m Not There”, chanson de Dylan enregistrée avec The Band qu’on aurait dû trouver sur les Basement Tapes officielles mais qui n'eut pas droit à cette honneur. Allègrement piratée depuis, elle est considérée par certains spécialistes comme une de ses meilleures. Cette chanson, qui a astucieusement donné son titre au film (bien joué, Todd Haynes !) va enfin sortir de l’underground.
Sur la page myspace du film, quatre reprises à écouter dont celles de Sufjan Stevens, Cat Power, Jim Jones et Calexico.

Quelques vidéos pour patienter, vu que le film sortira le 5 décembre.

Déjà, la bande annonce officielle, un extrait du film et enfin un montage réalisé par un fan de VRAIES images de Dylan autour de la chanson “I’m Not There”.

I'M NOT THERE - Trailer

I'm Not There Movie Clip

I'm Not There Unofficial Teaser

lundi 15 octobre 2007

Gucci par Lynch

Une fois n'est pas coutume, une publicité fait l'événement. L'équation est la suivante : Lynch + Blondie = (plus ou moins) Gucci. Quand l'art se met au service du commerce... ou que le commerce fait semblant d'être de l'art ?
Comme ce qu'accomplit Lynch depuis Inland Empire (compris), je ne sais trop en penser.
Petit jeu pour finir, qui a dit le 1er octobre prochain, s'adressant publiquement à Lynch :
"J'aime chez vous cette façon d'aller contraindre le réel pour aller chercher, derrière, une vérité" ?
Ps Merci à Udner pour le tuyau

Commercial Gucci by Gucci - David Lynch

jeudi 11 octobre 2007

Black Kids



Voici un groupe qui se transmet comme un virus. Mardi dernier, la petite Anglaise Kate Nash citait Black Kids en premier de ses derniers coups de cœur. Surprise (pour moi, en tout cas) : sur leur myspace, quatre chansons à télécharger, quatre tubes indie-pop comme on n’en avait pas entendu depuis The Spinto Band avec notamment “I’m Not Gonna Teach Your Boyfriend How To Dance With You“ La voix du chanteur surfe un peu sur celle de Robert Smith jeune, on a droit à des mélodies, des chœurs, des gimmicks, un chorus de guitare. Il va falloir surveiller. Pour le moment, on peut se contenter de brailler à tue-tête.

Déjà, rdv sur :
(dans mon enthousiasme, j'ai copié/collé le lien comme un sagouin, c'est réparé)

BD express




Yoann-Trondheim Fennec

Trondheim qui s’était plus ou moins attaqué à tous les genres (polar, histoire moyen-âgeuse, heroic fantasy, etc.) n’avait pas encore donné dans le genre animalier. Si, si*. Dans une démarche anthropomorphique inverse à celle de Lapinot, il a scénarisé Fennec, dessiné par Yoann, soit les aventures d’un fennec qui lutte contre les serpents et toutes les espèces, occupées comme lui à survivre. Ces gags en demi-pages servis avec un humour souvent cruel, parfois avec des repliques à côté de la plaque (« ah oui ? et quoi comme malédiction ? – Euh, par exemple la commande à distance de votre télé ne marchera plus jamais », décalage facile et pas très efficace) rendent la chaîne alimentaire tout de même assez drôle.


* Non, non ?

Jules Feiffer




« Je suis… un ancien disciple de Will Eisner (j’ai écrit certaines histoires du Spirit), j’ai été cartoonist pour Playboy, j’ai été scénariste au cinéma pour Altman (Popeye) et Alain Resnais. Qui suis-je ? » A cette question, peu d’entre nous sauraient vraiment répondre. D’où la pertinence de Je ne suis pas n’importe qui !, recueil d’histoires dessinées par Jules Feiffer (Futuropolis). Des petits contes absurdes qui traitent de la solitude, la célébrité, le patriotisme, à chaque fois de manière intelligente. Un joli livre où on peut admirer aussi le trait de Feiffer entre Gébé et Sempé. Traduction de Cavanna et sortie en parallèle du roman Harry, salaud avec les femmes chez Joëlle Losfeld.

Winshluss & Cizo




Winshluss & Cizo : Wizz & Buzz 2 (Delcourt).


Le retour des deux héros de la bd actuellement les plus idiots (ils ne pourraient pas battre Désiré Gogueneau et son ami Tampon Desjardin, mais Schlingo est mort). Des gags crados et hilarants qui, publiés dans Picsou Magazine, forment notre jeunesse à rire de tout.

Dan le sac vs Scroobius Pip

Parfois, avec mon amie, on finit la soirée en regardant MTV2, ("120 minutes") et c'est une éternelle surprise. Palanquées de groupes au nom improbables, clips plus ou moins inspirés... bref, très souvent des découvertes que la fatigue et l'alcool embellissent. Il y a plusieurs mois, on était tombé sur ce clip improbable où un mec aux allures de Borat affirmait péremptoirement ce qu'il ne fallait pas faire en matière de mode, de consommation, de musique. Le texte était hilarant, la prod' electro hip hop efficace. En feuilletant sur un magazine, je retombe sur le nom Dan le Sac vs Scroobius Pip. Signé sur Lex, label anglais fureteur (anciennement la branche hip hop de Warp), ces gars-là promettent, même si le single le plus récent est moins drôle.

Dan Le Sac vs Scroobius Pip 'Thou Shalt Always Kill'

mercredi 10 octobre 2007

Mignola et Leiber





Leiber-Caykin-Mignola : Le Cycle des épées (Delcourt)

Il y avait eu dans le temps une première édition française chez Zenda, depuis longtemps épuisée, le livre est sorti il y a quelques semaines mais vaut toujours le coup…

Quand on pense à Mignola, c’est immédiatement son personnage fétiche, Hellboy, qui sort de la boîte. En 1991, trois avant de créer son enquêteur rouge comme l’enfer, le dessinateur a mis en images l’univers magique et burné du Cycle des épées signé Fritz Leiber. Considéré à juste titre comme un des godfathers de l’heroic fantasy, Leiber y anime deux personnages, le grand Fafhrd, guerrier aux allures de viking, et le plus malin Souricier Gris, voleur de profession. Fêtards un peu inconscients, ces deux-là se rencontrent à Lankhmar, une sacrée ville de brigands, avant de parcourir le monde ensemble, toujours prêts à se jeter dans l’aventure pour connaître l’ivresse et de nouvelles maîtresses. A la base, les récits de leurs aventures prennent la forme de bouquets de nouvelles publiées sur plusieurs décennies.
On comprend ce qui a botté le père de Helllboy dans cette adaptation (avec Howard Chaykin ici au scénario mais qui avait dessiné une précédente version dans les année 70) : le mélange entre noirceur et gaudriole, fantastique et tragi-comique. Il y a dans ce petit pavé, boosté par une nouvelle couverture, une variété de tons qui rend la lecture plaisante. Et puis le dessin de Mignola, grand metteur en scène d’ombres et de lumière.

mardi 9 octobre 2007

Dominique 1/2


Dominique A Sur nos forces motrices

Un album live, quelle drôle d’idée. Un héritage du passé, une facilité, un truc pour remplir une case, des attentes, finir un contrat ? Dans de rares cas, ça se justifie vraiment. Avec Dominique A par exemple : chaque tournée le voit partir avec un groupe bouleversé, un répertoire changé. Pour celle de Tout sera comme avant, il s’était ingénié à reconstruire ses morceaux, gardant les mélodies vocales pour bâtir autour des arrangements soufflants (avec les cuivres de Daniel Paboeuf et beaucoup de percussions). C’était un assez fabuleux numéro de voltige – je me souviens d’un Olympia en apesanteur.
Après un DVD live en solo aux Bouffes du Nord (gorgé d’inédits sonores), voici donc Sur nos forces motrices, immortalisation de la tournée de L’Horizon et de son groupe actuel (le précédent renforcé par Olivier Mellano). Avec quelqu’un d’aussi exigeant que Dominique, le disque ne peut se contenter de refléter de manière brute une seule prestation. Quatre concerts ont ainsi été enregistrés, analysés, nettoyés de l’interaction avec le public. « Souvent de très bons concerts font de très mauvais enregistrements. Parce que le public capte surtout le côté physique, la musique passant au second plan », écrit-il dans la plaquette de présentation de Sur nos forces motrices. Un parti pris assez radical qui nuit peut-être à la version du “Courage des oiseaux". Sur les concerts de cette tournée que j’ai vus, “Le Courage… " était transformé en lame de fond, un tube assez dansant. Au milieu du morceau, le groupe avait instauré un break, un crescendo qui pendant deux minutes provoquait une sorte de gentille hystérie. Dans le magazine KR Homestudio, Dominique explique avoir écourté la version de Sur nos forces motrices via un montage parce que «musicalement ça n’avait aucun intérêt ». Personnellement, je déplore un peu que ce qui a été le sommet des concerts devienne sur disque un truc qui file trop vite, sacrifié à la musicalité. Mais le raisonnement de Dominique se justifie aussi (et il fait ce qu’il veut avec ses disques).A part ça, tout le reste est admirable, du “Commerce de l’eau“ à “Tout sera comme avant”, de “L’Amour” à “L’Horizon”.


Dominique 2/2


L'actualité de mister Dominique ne s'arrête pas là...

En novembre, il y aura un coffret de ses premières démos datant de ces années où sa voix n’avait pas encore mué. Rappelez vous la scène de Peau de cochon (le film de Katerine), où Dominique réécoute une de ces chansons, un moment savoureux. A la fin de l’année, après un livre aux éditions Textuel qui a l’air d’être ras-la-gueule de documents rares, sortira aussi aux éditions Charrette un recueil des textes de Dominique (un florilège comme on dit) illustrés par un aéropage de dessinateurs qu’on aime bien (avec d’autres que j’avoue ne pas connaître) : Obion, Marion Mousse, Jean-Philippe Peyraud, Christophe Gaultier, Rabaté… Au vu des épreuves, le résultat, belle bichromie, a la classe. Ci-dessous, deux vidéos, l’une d’un concert à Lausanne (“Bowling”) et une qui n’a presque rien à voir, montage assez intrigant.


Plus de renseignements et de sons sur :



Dominique A - Live at Le Romandie - Lausanne

My brain

dimanche 7 octobre 2007

Coming out

Pas pu m'empêcher (voir la vidéo plus bas, postée par un samaritain rapide). Malgré le logo TF1, la joie du "Président", un "en avant" possible. La beauté du jeu, des gestes, la percée incroyable de Michalak, son geste intelligent pour trouver un coéquipier.

Essai de Jauzion France - All Blacks

vendredi 5 octobre 2007

Jukebox : Dave Gahan


Dave Gahan est plutôt quelqu'un de sympathique. L'année dernière, aux Eurockéennes de Belfort, le soir où la France avait battu le Brésil en quarts de finale de coupe du monde de foot, il avait salué sur scène la victoire, geste d'autant plus méritant que son équipe venait de se faire sortir sans gloire par le Portugal...



Voici le clip de "Kingdom", premier single de son deuxième album solo, Hourglass, beaucoup plus convaincant que le premier, très FM et insignifiant.

Sortie le 22 octobre, on en reparlera. Peut-être.

Dave Gahan - Kingdom

jeudi 4 octobre 2007

Patrick Neate : Twelve Bar Blues


J’avais parlé de ce livre dans la fastidieuse série de mes livres de vacances, il est temps d’en remettre une couche vu qu’il est maintenant disponible et toujours réussi…

Avec son nom emprunté à la trame harmonique la plus utilisée par les jazzmen, Twelve Bar Blues ne ment pas sur ce qu’il est : un hommage au jazz, à l’âme que saxophonistes, trompettistes, etc. ont transmis à des millions de pistes sonores. Le livre s’ouvre ainsi sur l’enfance de Lech Holden, cornettiste fictif à qui Neate prête un destin tragique et une amitié furtive avec Armstrong – pas l’homme sur la lune mais celui à la la trompette et à la voix... ah, cette voix, "We have all the time in the world for love..."

Je m'égare.
Rectificatif, Twelve Bar Blues démarre en Afrique, dans le Pays de la Lune sur les destins croisés et entremêlés de Zike, le chanteur à la voix envoûtante, et Mutela, sorcier. Arrivent ensuite et en alternance Lech, sa sœur, Tongo le chef de village et Mussa (autre sorcier), une anglaise « couleur café au lait » qui a arrêté de gagner sa vie comme call-girl, une chercheuse américaine, … Ces personnages ne se croisent rarement dans ce livre choral bien ficelé. Neate nous balade d’une époque à l’autre dans une quête de l’âme noire qui court sur deux siècles, et mêle humour et poésie. Neate, qui anime la soirée Book Slam (littérature, spoken word…) aurait pu y aller molo avec les métaphores mais son récit, au parfum d’un Bird éclaté, est assez enivrant. Et donne envie d’écouter des cuivres, de la soul, du blues...

mercredi 3 octobre 2007

Death Note, en vrai

L'information circule depuis hier : en Belgique, à côté de deux cuisses humaines et d'un tronc trouvés dans un parc, deux feuilles de papier ont été déposées. Portant le même message : "Je suis Kira", en japonais, une des phrases qu'on lit parfois dans la série Death Note - Kira étant l'utilisateur de ce fameux cahier de la mort. J'ai cru au début que c'était un canular, malheureusement non.
Voici donc le serial killer amateurs de mangas ! Inutile de dire que ce fait divers cauchemardesque risque de réactiver les clichés les plus rétrogrades dans la tête de ceux qui ont peur de l'inconnu...
Aïe, aïe, aïe...
Enfin, la chanson des Beatles "Helter Skelter" est, elle, toujours en vente, malgré Charles Manson.

mardi 2 octobre 2007

Fétichistes !


La collection Fétiche de chez Gallimard s’attaque comme Ex-Libris (Delcourt) et d’autres aux adaptations, principalement d’œuvres pour la jeunesse – ce qui ne sous-tend pas qu’elles soient puériles, simplement il vaut mieux avoir une âme d’enfant pour les apprécier. Les deux premières sorties donnent le ton, malin et léger. Rabaté a adapté un livre de l’écrivain Dick King-Smith Harry est fou. King-Smith, surtout connu pour avoir créé Babe le cochon berger, a commencé à écrire assez tardivement, à l’âge d’être grand-père. Rabaté, récemment auteur d’une drolatique fable familiale et religieuse (La Marie en plastique avec David Prudhomme au dessin) paraît s’éclater en s’emparant une nouvelle fois d’un famille, anglaise en l’occurrence. L’arrivée d’un perroquet constitue le prétexte à une histoire poétique et amusante que Rabaté sert parfaitement, jouant des couleurs pour dépeindre cette Angleterre qu’on voit à travers les yeux d’Harry et de ses animaux. Un livre qu’on peut offrir sans problème à de jeunes lecteurs.
Le choix du Roman de Renart, illustré naguère par le grand Benjamin Rabier et déjà adapté en bd, est lui moins innocent. Ces fables animalères satiriques restent aussi réjouissantes que troublantes (à qui donner raison : Renart/Goupil ou Ysengrin ?) Bruno Heitz qui aime jouer avec l’imbécillité de ses personnages (pas tous non plus) s’en donne à cœur joie avec les larcins de Renart, la stupidité d’Ysengrin. Seul reproche : ce premier tome se lit trop rapidement.

lundi 1 octobre 2007

Chris Ware




Hum. Ça va pas être facile. Le dessinateur Chris Ware n’est pas quelqu’un qu’on cerne en deux ou trois phrases. Son « œuvre » non plus, elle qui explose littéralement les formats – le recueil ACME qui vient de sortir en édition française fait 23,5 cm sur 38,5 – et met souvent mal à l’aise. On pourrait présenter Ware comme un misanthrope, il n’intenterait sûrement pas de procès. La solitude de l’individu, les problèmes de communication constituent en effet quelques-uns des thèmes majeurs de ses livres comme la relation parents-enfants. Le trait précis, presque ligne claire, de Ware et les couleurs assez chaudes qu’ils emploient sont des pièges. Derrière les apparences de naïveté – renforcées par ses héros récurrents : Jimmy Corrigan, Rrusty Brown, Big Tex – se cachent des trappes remplies d’humour noir et de cruauté. Ware détourne aussi les codes des vieilles publicités, ACME (nom générique aux publications périodiques, passons) s’ouvre ainsi sur une page de lots réservés aux hommes politiques. Exemple : desc chaussures de sport à gagner en échange de l’ "asservissement de seulement 500 de vos enfants".
Intellos, grinçants, les livres de Ware jouissent aussi d’une liberté formelle assez inouïe (d’où ce goût pour le format non calibré), héritée de l’aïeul Winstor Mc Kay. Double niveau de lecture, profusion de cases, agencement très spécial : Ware ne se refuse rien.
Après, il s’avère presque impossible pour les lecteurs de ne pas prendre de la distance par rapport à ce qu’il propose, cet alliage froid de virtuosité graphique et d’inhumanité. Je ne suis pas sûr, d’ailleurs, d’avoir fini Jimmy Corrigan (récompensé à Angoulême il y a quelques années). En revanche, j’avais achevé le numéro 16 d’Acme (et en anglais) – peut-être que trop d’un coup nuit à l’intensité du propos ?

Le travail de Ware reste cependant salutaire, un laboratoire qui ferait constamment portes ouvertes, une preuve parmi d’autres que le medium bande dessinée est loin d’être figé.

Les images ci-dessus sont copyright Delcourt/Chris Ware , of course.

Kate Nash


C’est la Lewis Hamilton de la pop anglaise : inconnue il y a quelques mois, elle a vendu plusieurs millions de son premier album. Kate Nash fait partie de la génération Lily Allen – myspace – blabla. Une fille de 20 ans qui ressemble à votre voisine de 20 ans, qui n’a pas sa langue dans sa poche (en même temps, je ne connais personne à qui c’est arrivé), règle ses histoires amoureuses à coup de chansons aussi venimeuses qu’entraînantes. Avant de revenir bientôt sur son cas («sortie » française début novembre), le clip de son premier tube, assez représentatif niveau entrain de ce qu’elle propose. Produit ou pas produit, sa musique sonne fraîche et je l’écoute en alternance avec le dernier PJ Harvey.

Kate Nash -Foundations