C’est l’objet cinématographique de la fin d’année. Je le sais, je l’ai vu ce matin en projection de presse (rires). I’m Not There est un film déroutant, un vrai faux biopic arty qui, au final, malgré son concept incroyable, finit par poser la question de sa pertinence même. Comme le disait un collègue, « sur le même sujet Scorsese tenait 4 heures. Là, qu’est-ce que je me suis emmerdé… » Il exagère un peu mais n’est pas non plus dans le faux…
Détaillons…
Le sujet s’appelle Bob Dylan (Robert Zimmerman dans la vraie vie) mais personne ne l’appelle comme ça dans le long (2h15) métrage de Todd Haynes. Le réalisateur de Velvet Goldmine et Far From Heaven a eu cette idée géniale : en partant du principe que Dylan avait eu plusieurs vies, il a créé sept personnages symbolisant chacun une de ses facettes. Racontant dans le dossier de presse comment il a bâti son scénario (avec Oren Moverman) au début des 00’s, il se souvient : « je réalisais à quel point ses changements humains et artistiques caractérisaient sa vie. Le seul moyen d’en rendre compte était d’utiliser le pouvoir de la fiction, de distiller sa vie et son travail en une mosaïque de Dylan et d’histoires différentes. Les sept personnages qui en ont finalement émergé me semblent englober les sujets et les motivations majeurs qui ont déterminé sa vie et son travail, même si la plupart puisent leur source dans les années 60 ».
Détaillons…
Le sujet s’appelle Bob Dylan (Robert Zimmerman dans la vraie vie) mais personne ne l’appelle comme ça dans le long (2h15) métrage de Todd Haynes. Le réalisateur de Velvet Goldmine et Far From Heaven a eu cette idée géniale : en partant du principe que Dylan avait eu plusieurs vies, il a créé sept personnages symbolisant chacun une de ses facettes. Racontant dans le dossier de presse comment il a bâti son scénario (avec Oren Moverman) au début des 00’s, il se souvient : « je réalisais à quel point ses changements humains et artistiques caractérisaient sa vie. Le seul moyen d’en rendre compte était d’utiliser le pouvoir de la fiction, de distiller sa vie et son travail en une mosaïque de Dylan et d’histoires différentes. Les sept personnages qui en ont finalement émergé me semblent englober les sujets et les motivations majeurs qui ont déterminé sa vie et son travail, même si la plupart puisent leur source dans les années 60 ».
Pour animer ce kaléidoscope biographique, il y a donc Woody, gamin noir joué par l’excellent Marcus Carl Franklin (apparemment présent dans le prochain Gondry) fasciné par le songwriter engagé Woody Guthriequi fantasme une vie de hobo. Arthur, le poète d’inspiration ribaldienne, joué par Ben Whishaw. Puis Jack, le Dylan du Greenwich Village et des débuts strictement folk (incarné par Christian Bale) et sa doublure, Robbie l’acteur qui incarne Jack dans un biopic à lui consacré (je fournis l’aspirine) joué lui par Heath Ledger et censé symboliser les hésitations sentimentales du vrai Dylan (de Suze Rotolo, voir la pochette de The Freewheelin' Bob Dylan, à Sarah Lownds de Blood On The Tracks, grosso modo). On reprend s’il vous plaît ! Revoici Christian Bale, jouant le rôle du pasteur John, soit la facette Born Again de Dylan. On n’oubliera pas Jude, le plus beau Dylan de tous, celui des années 65-66 où le porte-parole contre son gré se transforme en rocker proto-punk à lunettes noires qui sème la panique dans les certitudes de tous. Celui-là est interprété de manière incroyable par Cate Blanchett, parfaite. Heu, si, petit oubli, la présence de Richard Gere qui interprète Billy, personnage inspiré par Pat Garrett & Billy The Kid, symbolisant le Dylan outlaw, roots et retiré de l’après Woodstock.
Ceux qui ont croisé la route du vrai Dylan sont tous eux aussi rebaptisés, Joan Baez prend les traits d’Alice Fabian (Julianne Moore), Nico celle de Coco (Michelle Williams de Dawson), etc.
Ceux qui ont croisé la route du vrai Dylan sont tous eux aussi rebaptisés, Joan Baez prend les traits d’Alice Fabian (Julianne Moore), Nico celle de Coco (Michelle Williams de Dawson), etc.
Les épisodes mythiques de la vie de Dylan sont représentées, de l'électrisation scandaleuse au festival de Newport (avec Pete Seeger qui veut réduire au silence la sono) au fameux "Judas" crié par un spectateur anglais qui ne comprend pas non plus la mutation électrique...
Logiquement (?) une bonne partie du film est d’ailleurs calquée sur l’immortel documentaire de DA Pennebaker, Don’t Look Back qui raconte la tournée anglaise de Dylan de 1965 (voir http://playbackboum.blogspot.com/2007/04/la-faute-dylan.html )
I’m Not There passe donc d’un Dylan rebaptisé à un autre dans un grand bordel poétique et imagé. Pour être plus précis le film débute de manière presque conventionnelle, enchaînant les faux témoignages (Kim Gordon en ancienne folkeuse) avant d'adopter une structure de plus en plus éclatée. Pour qui connaît la vie de Dylan (si ce n’est pas le cas, vous allez ramer), I’m Not There constitue un vrai jeu de piste avec la réalité et la fiction (beaucoup de répliques et dialogues sont ainsi de vraies citations millésimées). Un exercice intelligent qui finit tout de même (au bout de 2H15 de chassé-croisé) par laisser un sentiment très partagé…
Et vous croyez que j’allais oublier la musique ? Parce que si I’m Not There propose un plaisir brut, c’est bien par le biais de la trentaine de chansons signées Dylan qu'on y entend. Que ce soit les versions originales ou les nombreuses reprises commandées pour l’occasion à Sonic Youth, Antony and The Johnsons, Cat Power, Calexico… On retrouvera toutes ses covers sur la BO (sortie en novembre) à côté d’autres également inédites. Un casting infernal : Sufjan Stevens, Tom Verlaine, Karen O, Charlotte Gainsbourg (qui joue aussi dans le film), Mark Lanegan, Richie Havens (qu'on voit dans le film), Ramblin’ Jack Elliott. Même Eddie Vedder, le gentil gars de Pearl Jam risque d’être fréquentable. A noter que le disque proposera aussi “I’m Not There”, chanson de Dylan enregistrée avec The Band qu’on aurait dû trouver sur les Basement Tapes officielles mais qui n'eut pas droit à cette honneur. Allègrement piratée depuis, elle est considérée par certains spécialistes comme une de ses meilleures. Cette chanson, qui a astucieusement donné son titre au film (bien joué, Todd Haynes !) va enfin sortir de l’underground.
Sur la page myspace du film, quatre reprises à écouter dont celles de Sufjan Stevens, Cat Power, Jim Jones et Calexico.
I’m Not There passe donc d’un Dylan rebaptisé à un autre dans un grand bordel poétique et imagé. Pour être plus précis le film débute de manière presque conventionnelle, enchaînant les faux témoignages (Kim Gordon en ancienne folkeuse) avant d'adopter une structure de plus en plus éclatée. Pour qui connaît la vie de Dylan (si ce n’est pas le cas, vous allez ramer), I’m Not There constitue un vrai jeu de piste avec la réalité et la fiction (beaucoup de répliques et dialogues sont ainsi de vraies citations millésimées). Un exercice intelligent qui finit tout de même (au bout de 2H15 de chassé-croisé) par laisser un sentiment très partagé…
Et vous croyez que j’allais oublier la musique ? Parce que si I’m Not There propose un plaisir brut, c’est bien par le biais de la trentaine de chansons signées Dylan qu'on y entend. Que ce soit les versions originales ou les nombreuses reprises commandées pour l’occasion à Sonic Youth, Antony and The Johnsons, Cat Power, Calexico… On retrouvera toutes ses covers sur la BO (sortie en novembre) à côté d’autres également inédites. Un casting infernal : Sufjan Stevens, Tom Verlaine, Karen O, Charlotte Gainsbourg (qui joue aussi dans le film), Mark Lanegan, Richie Havens (qu'on voit dans le film), Ramblin’ Jack Elliott. Même Eddie Vedder, le gentil gars de Pearl Jam risque d’être fréquentable. A noter que le disque proposera aussi “I’m Not There”, chanson de Dylan enregistrée avec The Band qu’on aurait dû trouver sur les Basement Tapes officielles mais qui n'eut pas droit à cette honneur. Allègrement piratée depuis, elle est considérée par certains spécialistes comme une de ses meilleures. Cette chanson, qui a astucieusement donné son titre au film (bien joué, Todd Haynes !) va enfin sortir de l’underground.
Sur la page myspace du film, quatre reprises à écouter dont celles de Sufjan Stevens, Cat Power, Jim Jones et Calexico.
Quelques vidéos pour patienter, vu que le film sortira le 5 décembre.
Déjà, la bande annonce officielle, un extrait du film et enfin un montage réalisé par un fan de VRAIES images de Dylan autour de la chanson “I’m Not There”.
1 commentaire:
et le myspace officiel français du film est à cette adresse: www.myspace.com/imnotherelefilm
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