jeudi 29 novembre 2007

A la semaine prochaine


Le Spirit

J'étais passé à côté de l'information :Frank Miller adapte The Spirit de Will Eisner (qu'il a pas mal connu). On peut se méfier, pousser déjà des cris d'horreur... Mieux vaut attendre. L'affiche est assez belle (même si on ne reconnait pas trop le personnage). Elle est signé Miller, bien sûr. Coming Soon...

mardi 27 novembre 2007

Elvis et son buzzer


Jusqu’à maintenant, j’étais complètement passé à côté du trentième anniversaire de la mort d’Elvis Presley. Plutôt une bonne chose d’ailleurs, quelle mascarade (dans dix ans, les quarante ans, youpi, apparemment, l’industrie du disque a besoin de ce genre de béquilles). Cependant, depuis une semaine, cet anniversaire morbide m’a rattrapé grâce au livre de Peter Guralnick, Last Train To Memphis (surtitré Le Temps de l’innocence 1935-1948). La sortie de cet ouvrage par le Castor Astral (13 ans après sa publication américaine) est un événement à lui tout seul. Grand biographe de la musique noire et du rock, Gurlanick a rencontré une centaine de témoins, ayant en tête de « raconter l’histoire en temps réel, permettre aux personnages de respirer à leur propre rythme, éviter de les soumettre à des jugements anachroniques ou d’imaginer des signes avant-coureurs… »
Ce qu’il raconte c’est le destin extraordinaire d’un jeune homme américain ordinaire, le destin d’un fan de musique que personne ne voyait devenir chanteur, le destin d’un gamin de 18 ans qui, par les irrépressibles déhanchements qu’il ne pouvait retenir et ses tenues excentriques, a bouleversé la scène de Memphis, puis le circuit country, les Etats-Unis, le monde, etc. Et tout est parti d'un plouc...
Page 258, Guralnick rapporte sa première visite chez RCA, la grosse maison de disques avec laquelle il vient de signer après avoir été lancé par Sun. Elvis y rencontre plusieurs cadres, un buzzer électrique caché dans la main, envoyant des petites décharges à ceux dont il serre la main. Une certaine Anne Fuchino se souvient : « il m’a serré la main avec son buzzer électrique. Je lui ai dit : “chéri, c’est peut-être très branché à Memphis mais ça ne marchera jamais à New York (…) On s’est contenté d’en rire mais il ne l’a jamais ressorti, son buzzer (…) c’était un petit plouc qui apprenait vite ».



Peter Guralnick Last Train To Memphis, 600 pages, Le Castor Astral - le second volume en 2008

Sunrise


« Peter Guralnick nous renvoie aux enregistrements avec des oreilles neuves (…) ». Elvis Costello, dont les propos ont été repris au dos de cette ouvrage à la superbe couverture (une photo datant de 1956 montrant Elvis dans le train pour Memphis) a raison : la lecture de ce livre donne envie d’écouter/réécouter. Surtout les débuts, les quelques années Sun, quand Elvis se cherche et n’est pas cornaqué par le rapace et pseudo-colonel Parker.
La reconstitution par Guralnick de l’enregistrement de “That’s Allright” au studio Sun tenu par Sam Philips (rétropectivement un des moments les plus importants du rock’n’roll, là où rhythm’n’blues et country ont fusionné pour donner ce truc électrisant et sexy) est savoureuse : « soudain, raconta Scotty Moore, Elvis s’est mis à chanter cette chanson. Il sautait partout et faisait l’imbécile. Bill a attrapé sa basse et s’est aussi mis à faire l’idiot. Je me suis mis à jouer à mon tour. La porte de la cabine, il me semble, était ouverte. Sam devait monter une bande ou quelque chose comme cela. Il a sorti sa tête et demandé : “qu’est-ce que vous fabiquez ?”. On a répondu : “on sait pas”. “Eh bien, reprenez, a-t-il déclaré, essayez de vous caler sur le début et recommencez” ».
Il existe dans le commerce un excellent double disque, Sunrise, qui compile tous les enregistrements d’Elvis chez Sun : “That’s Allright”, “Blue Moon” ou “Mystery Train” avec les versions sorties en single sur le premier CD et les autres prises sur le second. Quelque chose d’assez fort et brut s’en dégage toujours. On y entend aussi “My Happiness” et “That’s When Your Heartaches Begin”, les deux faces de l’acétate qu’Elvis vint enregistrer en juillet 53 à ses frais (moins de 4 dollars). S’accompagnant de sa guitare malingre («comme si quelqu’un tapait sur un seau en fer blanc », se souviendra-t-il) il chante d’une voix pure et fragile. Terrible.

King Creole

Ma chanson préférée d’Elvis, c’est grâce à Joe Strummer que je la connais. Il l’avait diffusée lors de son émission diffusée par BBC World et on la retrouve sur la BO de The Future Is Unwritten, le film qui lui a été consacré. Elle s’appelle “Crawfish”, un grand moment de soul, et vient du film King Creole. Voici l’extrait.

Crawfish

lundi 26 novembre 2007

Madeleine du lundi (et des autres jours aussi) 2

Pour continuer cette rubrique régressive initiée avec le clip cartoonesque de Westworld, le nom de Zodiac Mindwarp a rapidement fait l'unanimité. Ce jouissif groupe de hard rock comique a connu ses plus belles (?) l'heure avec "Prime Mover", clip kitsch au salutaire second degré. Gamin, j'ai dû le mater une petite centaine de fois. On peut le dire : ça n'a pas vieilli vu que ça sonnait déjà bien ringard au début des 90's.

Zodiac Mindwarp Prime Mover video

vendredi 23 novembre 2007

Le Boumptéryx


Ce matin, je me suis réveillé avec le mal à la tête (la faute à la Chartreuse verte) et l'envie de relire le "Boumptéryx". Le "Boumptéryx" est un oiseau qui vit sur une île, pond des oeufs explosifs. Héros d'une seule histoire d'une dizaine de pages dans les pages de Spirou, il est l'invention de Franquin, Roba, Jidéhem et Marcel Denis sous le pseudonyme collectif de Ley Kip. Je l'avais découvert dans l'intégrale Franquin éditée par les éditions Rombaldi dans les années 80. Comme elle est chez ma maman, j'étais en mal du Boumptérix... et je n'ai rien trouvé sur le net. Un échec. Oui, il est super ce blog.



Correction du samedi, on peut trouver sur un forum consacré à Franquin cette couverture du journal de Spirou. (merci à Li-an pour sa recherche laser). L'occasion de corriger l'orthographe de ce zoziau ("boumptérYx" et non "boumptérIx").

jeudi 22 novembre 2007

Mauvais goût

Je me dégoûte moi-même : Ce "duo" entre The Killers et Lou Reed exerce auprès de mes oreilles une force hypnotique. Des premiers je me contrefous complètement depuis que j'ai réalisé un travail sur moi-même (entendre de manière inopinée leur premier tube à mouches "Somebody Told Me" me rendait hors de moi). Leur virage "rock adulte à la Springsteen" m'a fait rire et j'escomptais une collaboration avec Timbaland ou Linda Perry (une vraie malfaisante), pas avec Lou Reed. Avec du recul, ce rapprochement n'a rien de surprenant, les uns tentant de piquer un peu de crédibilité au second. Qui, lui, est musicalement un peu largué, vit sur son glorieux passé parce que son présent (un album de méditation et deux chansons extrêmement caricaturales pour une BO, l'une dans le genre électrique et l'autre plus downtempo) n'est plus à la hauteur. Finalement, "Tranquilize", cette alliance qui sur le papier sent doublement l'opportunisme donne un single pompier mais attachant.
PS Je donne mes sources : c'est une brève de Chryde (La Blogothèque) qui m'a informé de ces deux inédits, très dispensables...

The Killers feat. Lou Reed - Tranquilize (Official Video)

mercredi 21 novembre 2007

La France de Serge Bozon


Généralement, bailler lors d’une projection ne constitue pas un très bon signe. En revanche, quand plusieurs jours après la vision d’un film des images restent bloquées dans votre mémoire, c’est plus encourageant. La France de Serge Bozon a provoqué en moi ce genre de sentiments ambigus. C’est clairement du cinéma français exigeant et ambitieux qu’il faut à tout prix saluer. En même temps, le film se déroule sur un tel faux-rythme…
Bozon a eu l’idée d’un film de guerre itinérant. On suit ainsi une troupe de soldats pendant la 1ère guerre mondiale menée par un lieutenant joué par Pascal Greggory (magnétique), troupe que Camille (Sylvie Testud, quelle actrice) intègre, travestie en homme, bien déterminée à retrouver la trace de son mari, perdu au front. Malgré (ou à cause de) ce que ce court résumé pourrait suggérer, il ne faut pas s’attendre à un film haletant. La France évolue comme un bizarre western lunaire pas si loin de Dead Man, où la guerre est présente dans les têtes mais guère sur l’écran, où le vrai héroïsme est une notion (avec justesse) à plusieurs dimensions. Et puis Bozon n’a pas peur de changer de genre en plein film, instaurant des interludes musicaux décalés (la musique est de Fugu) qui conjuguent l’esprit de la pop anglo-saxonne(harmonies vocales) avec une touche intensément française et désuète.
Bien que je n’ai pas les références cinéphiliques qui me permettraient d’argumenter de manière implacable, je conseille vraiment d’aller voir ce film à celles et ceux qui ont envie de cinéma différent et ambitieux. L’image, œuvre de Céline Bozon, est scotchante d’où la rétention rétinesque que j’évoquais plus tôt.

La France bande annonce

mardi 20 novembre 2007

Miles Davis : On The Corner


« Miles fait partie de ces artistes qui ont toujours raison, de ces gens qui ont un instinct très fort, qui les pousse à toujours être là où ça se passe, avant tout le monde. Finalement, ce n'est pas tant qu'il se soit retrouvé à certains moments en avance sur son temps : c'est le seul qui a eu le génie d'être constamment à l'heure. Je m'efforce de n'être pas gogo, mais Miles Davis est tout bêtement le musicien du siècle qui me fascine le plus ». Jackie Berroyer, les Inrockuptibles

La série des coffrets studio de Miles Davis est ce qui s’approche le plus, je crois, de ce fantasme de l’intégrale, d’une vraie Pléiade musicale. Chaque box s’attaque à une période du trompettiste alchimiste pour en dévoiler tous les secrets (ou à peu près) du processus créatif en réunissant les différentes prises, fausses pistes… Les années Coltrane (la période « bleue » si on veut, cf Kind Of Blue), la collaboration avec Gil Evans, le quintette, les débuts des années électriques (Bitches Brew)… dix coffrets sont sortis en tout (sans compter les compléments live dont le monstreux Miles At Montreux et ses vingt disques).
Ok, aucun n’est donné mais ils contiennent tellement de moments précieux. Car chez Miles, la musique est un flux (qui vient de l’intérieur), les à-côtés valent autant que ce qui a été édité sur les disques. Par exemple, sur le coffret Gil Evans (avec Sketches Of Spain), on entend Miles Davis ajouter un solo de “Miles Ahead” sur la bande déjà enregistrée (un « overdub »). Pendant une minute et demie, le timbre de sa trompette s’élève seul, fantomatique, et c’est magnifique.

Je ne vais pas me la jouer trop longtemps : je ne comprends pratiquement rien au jazz comme musique savante. Je sais juste quand il porte en lui de la vie et des émotions, quand il sent l’application et la leçon de solfège. En lisant les livrets touffus de ces coffrets (d'une précision à rendre fou Champollion), j’ai vaguement appris ce qu’était le « jazz modal » et d’autres choses déjà oubliées. Ecouter Miles Davis revient à à assister aux télescopages entre le concept et la force brute, la transcendance et la partition. Un geyser. Et cette comparaison a moins l’air gratuit qu’il ne le semble, surtout quand on aborde les dernières années intéressantes, la première moitié des années 70.

A partir de Bitches Brew, Miles a éclaté la notion de groupe pour constituer une sorte de collectif électrique qu’il dirige en maître. On dit de lui qu’il a inventé le jazz-rock. Pourtant, Bitches Brew, enchevêtrement sonore des plus complexes, ne mérite pas cette étiquette. Aucune étiquette d’ailleurs… Miles ensuite tente d’imiter Sly & The Family Stone ou James Brown, à sa manière, exigeante. C’est ce qu’on entend sur le coffret On The Corner : envoyant chier les puristes du jazz, il fait d’un bassiste funk d’une vingtaine d’années (Michael Henderson) son bras droit et se concentre sur un groove à la fois physique et abstrait, sec et chaud. Le point de rencontre entre Fela, Can et James Brown, approximativement. A côté les années Warner des 80’s ont autant de saveur qu’un thé tiède d’entreprise. A noter que les morceaux d'On The Corner, de Big Fun et Get Up With It (les albums originaux correspondant aux sessions du coffret On The Corner, c'est pourtant simple à comprendre) sont réunis sur le dernier CD.

Dans son autobiographie, Miles écrivait (ou dictait à Quincy Troupe) :
"Ce que je jouais sur On The Corner n'avait pas d'étiquette, même si certains pensaient que c'était funk faute de savoir l'appeler. C'était en fait la combinaison de certains concepts de Paul Buckmaster, Sly Stone, James Brown et Karl-Heinz Stockhausen, et de certains concepts que j'avais absorbés dans la musique d'Ornette (Coleman) aussi bien que dans la mienne. Cette musique traitait d'espace, de libre association d'idées musicales à une sorte de noyau rythmique et de traits de basse".

Quand je le disais que je n'y comprenais rien... D'ailleurs, un jour, j'écoutais un live de ces années-là (73-74) et je m'étonnais de ne pas y entendre Miles. Pratiquement à la fin, je me suis rendu compte que c'était lui, utilisant une pédale wha-wha, qui produisait ce bizarre son de guitare qui parcourait tous les disques.


PS Pour ceux qui ont peur du premier pas, le mieux (et moins couteux) est sans doute de s’attaquer à Dark Magus, double live de 1974 titanesque – du funk apocalyptique, démentiel, industriel, pas moins.

miles davis electric 73 montreux part 3

electric miles part II

miles davis electric 73 montreux part 1

lundi 19 novembre 2007

Madeleine du lundi (et des autres jours aussi) : Westworld

Quand j’avais 15 ans, je n’achetais pas de disques, j’enregistrais des clips sur cassettes vidéo, notamment celui « de la semaine » qui ouvrait les Enfants du rock (les cassettes existent toujours et doivent être chez ma mère). Heureusement avec y****** ou d******** c’est pratiquement comme si je pouvais piocher dans cette précieuse et surannée collection. Pour entamer cette rubrique hebdomadaire et régressive, un groupe qui n’a pratiquement rien fait d’autre : Westworld, un trio formé par une chanteuse américaine et deux britanniques. Avec leur air de groupe cartoon – préfigurant les affreux de Big Soul – ces trois là ont défriché sans le vouloir un truc, du rock avec des machines. Je ne vais pas mentir, « Sonic Boom Boy » a pas mal vieilli. Mais le clip reste rigolo et frais. Surtout, cette chanson, aussi basique soit-elle, fait partie de mes gènes.

http://www.myspace.com/westworldbeatboxrnr

Westworld-Sonic Boom Boy

jeudi 15 novembre 2007

Koma avancé




La série Koma est intrigante : parce qu’elle met en scène une gamine appelée Addidas (« mais pas comme les chaussures » sert de gimmick) et des monstres pas trop effrayants, on peut croire qu’elle est d’abord destinée aux enfants. Derrière les couleurs gaies, l’imaginaire enfantin, on découvre une série poétique mais parfois dure (l’avant-dernier tome évoquait avec réalisme une scène de torture), à la fois légère et dramatique. En cinq albums (le dernier s’appelle Le Duel), l’intrigue s’est étoffée et le mystère pas du tout dissipé. Addidas tombe dans le coma pour un oui pour un non, il existe le monde d’au-dessous et celui d’en dessous, des machines pour régler les humains, des gentils monstres. Quelque part entre Philémon, Matrix revu par Caro et Jeunet et Little Nemo, Pierre Wazem (scénario) et Frédérik Peeters (dessin) font exister un univers tendre et complexe qui oscille entre réalité sordide et onirisme profond (Wazem a eu cette idée géniale de personnages qui changent de visage à chaque image, voir les planches ci-dessus). Il faut saluer l’excellente forme de Peeters dont le dessin, sur le 5e volume particulièrement, rebondit, plein de vie, magistral.

A part s'ils changent d'avis, il ne reste plus aux auteurs qu’un dernier album pour conclure tout ça en donnant quelques réponses (ou l’impression de répondre aux principales interrogations). Une dernière ligne droite difficile à négocier (je viens de voir l'avis d'un lecteur sur le site de la Fnac, il se plaint que Le Duel soit de transition).

mercredi 14 novembre 2007

Once, jolie guimauve


Expédié en trois lignes dans Libé et réduit à son pitch, Once ne mérite peut-être pas des éloges invraisemblables mais un peu de respect – le film s’ouvre quand même sur un musicien de rue qui interprète à pleins poumons du Van Morrison. Centré sur la rencontre à Dublin entre ce mec et une jeune tchèque qui vend des fleurs, Once est un gentil film musical qui se distingue surtout par son aspect naturel. Les scènes tournées en public dans les rues de Dublin l’ont été sans autorisation, si bien que les deux acteurs principaux évoluent non pas parmi des figurants mais parmi de vrais passants. Le manque de moyens, au lieu d’être un frein, amène de l’air : le spectateur n’a pas devant lui un long-métrage professionnel sans vie, plutôt une histoire qui naît (presque) en direct.

Aussi, les acteurs principaux sont des débutants complets mais des musiciens accomplis. Glen Hansard, leader du groupe The Frames, composait les chansons de la BO quand le réalisateur John Carney a eu la bonne idée de lui proposer le rôle. « Intialement, je pensais choisir un acteur qui savait à moitié chanter. Rapidement, j’ai compris que je ferais l’inverse : prendre un bon chanteur qui savait à peine jouer la comédie ». Résultat : Hansard n’a aucun tic d’acteur comme Marketa Irglova, jeune pianiste tchèque qui n’était jamais passée devant la caméra. La scène du magasin de musique, les deux entamant devant nous leur première chanson en commun, s’avère criante de vérité. Comme la scène de soirée, filmée chez Glen Hansard avec ses potes, sa mère, etc.
Ces gens ont vécu une belle histoire qui ne s’est pas achevée au moment du tournage. Invités au festival de Sundance l'année dernière, ils ont compris au fil des jours (et au fur et à mesure que les réactions enthousiastes leur parvenaient) qu’il valait mieux retarder leur vol du retour parce qu’ils allaient avoir un prix. Et puis Glen et Marketa qui ont aussi un projet musical (The Swell Season, pas génial) sont vraiment tombés amoureux, malgré ou à cause de leur différence d’âge.
Once n’est pas très rock’n’roll et si vous ne supportez pas les ballades folk crève-cœur un peu guimauve, vous allez avoir envie de gerber. Il faut cependant reconnaître que Hansard a une sacrée voix, Irglova aussi (il suffit de voir plus bas leur prestation dans la neige). Moi, même si je joue au dur, j’ai un cœur tendre donc ces bluettes me touchent les cordes sensibles. J’ai honte, c’est comme ça. Ici, un extrait de leur showcase au Réservoir (Paris), showcase qu'ils avaient conclu par une reprise de “Cactus” des Pixies !

Glen Hansard Live at Sundance!

Vic Chesnutt


Hier la fosse de la Cigale (Paris) était remplie de rangées de fauteuils - on savait qu’on ne danserait pas. L’événement était de taille : Vic Chesnutt venait présenter les chansons de son dernier album (j’étais passé complètement à côté) North Star Deserter sorti chez Constellation, austère et brillante maison canadienne. Comme en studio, il était accompagné par les artificiers noisy de Siver Mt. Zion (contrebasse-batterie-guitare+violon) et Guy Picciotto, guitariste de l’excellent groupe hardcore Fugazi. Installé sur sa chaise roulante, Chesnutt (qui fut découvert par Michael Stipe) possède non seulement une drôle de gouaille mais une voix qui dérape de manière émouvante, entre les anges et le croassement. C’est aussi un des plus précieux (donc méconnus) songwriters américains, le seul qui a été à la fois repris par Madonna (en duo avec son beau-frère, Joe Henry) ou The Smashing Pumpkins (quand les citrouilles n’avaient pas été vidées) sur un tribute caricatif, Sweet Relief. Muni de sa petite guitare, Chesnutt a été royal et les autres, s’effaçant ou au contraire, partant dans des envolées splendides (“Splendid”, d’ailleurs), ont servi de manière impeccable ses chansons, comme la reprise de Nina Simone (« putain, des applaudissements pour Nina Simone », exhortait-il tout en précisant "même si c'était un asshole" ou quelque chose comme ça) ou celle, inattendue et pourtant mémorable, de “Ruby Tuesday”. Et puis il finit seul par “Over”, conclusion lucide et fragile.


Comme le disait WillSheff d’ Okkervil River (en première partie) : ‘entre l’enfer et le paradis ».
Vic Chesnutt joue ce soir à Rèze (44) et demain à Rouen.

**************BONUS**********
Hélène est allée au concert de Lille, voici sa photo.

Vic Chesnutt :

"Debriefing" à la Laiterie de Strasbourg le 11 novembre.

Warm - Vic Chesnutt @Laiterie, 11/11/2007

Vic Chesnutt

"Splendid" à la Laiterie le 11 novembre.

lundi 12 novembre 2007

De Villiers



Je n’ai pas l’habitude de faire la voiture balai (même dans les soirées). Avec six mois de retard, je viens pourtant de lire Ma Mère était une très belle femme de la dessinatrice sud-africaine Karlien de Villiers paru aux éditions "ça et là". J’en avais entendu parler chez Appollo (qui lui-même peut-être…) Depuis que Trondheim, David B et Satrapi ont donné avec talent dans le genre autobiographique, on a pu être saoulé par toute la cohorte d’ouvrages auto-complaisants, égocentriques ou larmoyants qui ont suivi. Entre ceux qui n’ont rien à raconter et d’autres qui le font mal, il y avait de quoi dégoûter a priori de toute tentative dans ce sens. Ce qui n’empêche pas de saluer, à l’inverse, un livre comme Ma Mère était une très belle femme qui échappe à la mollesse du tout-venant autobiographique par sa dureté. L’auteur nous plonge dans l’histoire de sa famille avec beaucoup de rigueur et de recul, montrant comment un couple peut se disloquer et nuire à ses enfants sans s’en rendre compte. Et puis il y a l’épaisseur du contexte, l’apartheid reflété par les yeux d’un enfant blanc afrikaner. Ça ne constitue pas du tout le sujet principal (qui reste l’histoire familiale) mais ça donne une force supplémentaire au récit, surtout à nos yeux d’européens. Voir ici et là des extraits d'un de ses carnets.

vendredi 9 novembre 2007

Jukebox : The Wombats

Parfois, on a besoin de ça : un single, un refrain, un gimmick, un refrain, des roulements de batterie, des paroles astucieuses. "Let's Dance To Joy Division" ne passera peut-être pas l'hiver (peut-être que si), pour l'instant il faut profiter de cette petite boule d'énergie d'indie rock sans prétention qui arrive après la bataille. Never mind. Quant à l'album, bien qu'il soit moins fulgurant, il est aussi décomplexé. Ici et du son.

The Wombats - Let's Dance to Joy Division

jeudi 8 novembre 2007

Sébastien Tellier


On peut écouter ici un extrait du prochain album de Sébastien Tellier, “Sexual Sportswear”. Un long trip instrumental synthétique qui a l’avantage de ne donner AUCUN indice sur la direction qu’il va prendre sur son prochain album, d’ailleurs produit par Guy-Man, moitié de Daft Punk. A part son contenu sexuel (l'album devrait s'appeler Sexuality).

Ce qu’il y a bien chez Tellier c’est, au-delà de la qualité intrinsèque de sa musique, qu’il ne rentre dans aucun moule. Après son irruption en hirsute disciple de Robert Wyatt avec L’Incroyable vérité (enregistré sans batterie) il avait choisi la contradiction avec le bariolé et pop Politics, enregistré avec Tony Allen et Quentin Dupieux (un disque contenant un gemme : “La Ritournelle”, sans doute un des morceaux fulgurances des années 00). Après, il figura dans le Non Film de Dupieux, revisita son répertoire avec un pianiste (Sessions), retrouva Dupieux pour le film Steak dont il avait co-composé la BO...
Quelles surprises nous réserve il ? On ne peut rien déduire de ce “Sexual Sportswear”. Une dernière chose : le remix de Sebastian, dans le style hâché/fracturé est assez irrésistible.

Deux vidéos pour finir, d'abord un extrait d'un étonnant spectacle donné avec l'artiste Xavier Veilhan, ça commence par une ritournelle bien connue pour partir en expérimentation scénique... Puis la vidéo de "Broadway" (et son duo avec Christophe sur "La Dolce Vita" qu'il avait repris seul sur Sessions).
***********DERNIERE MINUTE****************************************************
C'est dingue, on me dit* que Sexuality sent l'amour synthétique, l'electro pop old-school, que Sébastien y joue au crooner, renouvelle le duo Christophe/Jarre des années 70 (avec lui c'est Guy-Man de Daft Punk), qu'un morceau s'appelle "Divine" et sonne très Beach Boys, qu'on y entend des halètements et des mélodies, des gimmicks et des beats, que le single reflète finalement peu l'album. Sortie mi-février.
* Faut pas être curieux comme ça.

Super 1 | Sebastien Tellier meets Xavier Veilhan

Sebastien Tellier - Broadway

mercredi 7 novembre 2007

2 albums de 2008


Hé oui, on se projette déjà. Vu que 2007, pas encore finie (certes) n’a pas été sur beaucoup de plans une année fabuleuse, on commence à y penser. A la suite. Déjà, le 21 janvier marquera le retour de la Cat (de moins en moins) sauvage avec son deuxième album de reprises. Affirmation approximative : il contiendra deux auto-reprises (“Metal Heart”, “Song To Bobby”) si bien que le skeud ne s’appellera pas The Covers Record 2 mais Jukebox. Au menu, des covers de Dylan et de James Brown mais pas les morceaux les plus connus : “Lost Someone”, single de Mr Dynamite de 1961 (avec sur l’original ce guitariste que j’aime beaucoup, Les Buie) en version fluette et “I Believe In You” de Dylan. Et aussi d’entrée le “(Theme From) ‘New York, New York’”, du Hank Williams ou du Billie Holiday (“Don’t Explain”). Le clou de cet album, enregistré avec The Dirty Delta Blues (Judas Bauer etc.), sera selon moi le catchy “Aretha, Sing One For Me” dont on peut écouter ici l’original (grâce à Garrincha de la Blogothèque). Celles et ceux qui n’ont pas été sensibles au virage poli de The Greatest devraient rester de marbre, les autres (j’en fais partie) cèderont devant la voix, cette soul gentiment old-school, les ballades crève-cœur comme on dit.
Pour patienter (et je ne suis pas le seul, hein, mr Dumez ?) on peut écouter ici une autre cover de Dylan, “Stuck Inside Of The Mobile With The Memphis Blues Again” contribution à la BO de I’m Not There, le faux biopic de Todd Haynes. Car, oui, Dylan fait partie des obsessions de Chan Marshall. Quand je l’avais rencontrée pour The Greatest lors d’une agréable interview, il y a deux moments où elle avait été vraiment très passionnée : quand elle m’a décrit presque amoureusement son petit-déjeuner et lorsqu’on a parlé de Dylan qui jouait le soir même à Paris.

Citation : «Je l’ai vu huit fois depuis que j’ai quinze ans. Pour rire, j’ai demandé s’il pouvait me faire jouer dans des petits endroits près des salles où Dylan donne des concerts, dans des petits théâtres, sur le trottoir d’en face, n’importe où, pourvu que je puisse le suivre. Oui, j’ai aimé chacun de ses shows. Ce que je préfère dans le film de Scorcese (No Direction Home), ce sont les interviews récentes de Dylan. Je ne sais pas qui était avec lui mais c’est quelqu’un avec qui il se sent bien. Dylan ressemble à un gars normal, on le voit juste comme il est, il parle tranquillement »
Ps : on peut raisonnablement exprimer des doutes sur cette pochette...

mardi 6 novembre 2007

Spirou, Chaland, Yann et Schwartz


Pour tous les amateurs d’Yves Chaland, à l'oeuvre toujours culte et de manière générale pour les lecteurs de bande dessinée, la nouvelle est d’importance : Spirou va définitivement entrer dans l’âge adulte. Je fais simplement allusion à la sortie l’année prochaine (normalement) d’un épisode de la série Spirou & Fantasio sur fond d’occupation allemande, scénarisé par Yann et dessiné par Olivier Schwartz.
En demandant à des auteurs comme Dodier (Jérôme K Jérome Bloche) de s’approprier les fameux personnages*, les éditions Dupuis ont entamé une tentative de déniaisement qui n’est pas sans me déplaire. Avec le tandem Yann-Schwartz, elles vont plus loin puisqu’on y verra Spirou cirer littéralement les bottes de nazis ! Le regret tient au timing : cette histoire aurait pu sortir il y a près de vingt ans, dessinée par Yves Chaland pour le cinquantenaire de Spirou (en 1988). Le créateur du Jeune Albert et Yann avaient en effet bien avancé sur ce même projet lorsque un changement à la tête de Dupuis mit fin un terme à ce rêve (pour laisser champ libre à Tome et Janry, des artistes avec un « a » minuscule en comparaison). On retrouve la genèse de cet épisode avorté (Le Groom vert-de-gris), dans Les Inachevés de Chaland, beau coffret datant maintenant de 1993, au prix pas donné mais il le mérite (c'était le cadeau de Nöel de l’année dernière d'un dessinateur pas trop "ligne claire").

Chaland aura vu ses projets de reprise de Spirou interrompus trois fois, la première datant de 1982, Spirou au Bocongo publié pendant un an en strips dans le journal de Spirou avant d’être injustement interrompu. Il faut dire que la publication simultanée d’épisodes signés Chaland, Tome et Janry et enfin par Nic Broca et Cauvin devait perdre un peu les jeunes lecteurs.
Ce Spirou « bénéficiera » de quatre éditions pirates avant d’en avoir une vraie, une belle, avec les deux volumes de Cœurs d’acier, dont l’un était inédit (Spirou et Fantasio n’y sont pas nommés pour des raisons de droit). Cœurs d’acier, depuis, a enfin été adoubé et figure, bien que l’histoire soit restée inachevée, dans un album hors-série de Spirou chez Dupuis (ainsi que dans l'intrégrale de Chaland), deuxième volume non compris. A la relecture, on retrouve l’ironie chère à Chaland dans ce magnifique Spirou en bichromie où les à-côtés (une indigestion, etc. ) prennent le pas sur l’action principale.

Revenons à Spirou au service des nazis (mais bien sûr résistant caché). Yann a apparemment ressorti le scénario mis au point avec Chaland. Au vu des premières planches dévoilées sur le site http://www.expressbd.com/ , même si ça ne sera pas du Chaland, Olivier Schwartz (interviewé en avril par l’excellent site De Klarelijn International, consacré comme son nom l’indique à « la ligne claire »), assure quand même grave (même si ça ne sera pas du Chaland… dont les fans seront bien avisés, si ce n’est pas encore le cas, de fréquenter cet endroit).
J'allais presqu'oublier que le premier Spirou de Yann est actuellement publié par le journal du même nom, dessiné par Tarrin : Le Tombeau des Champignac, en album à la fin du mois... Gasp !
*N’ayant pas lu cet album, je n’en dirai rien.

We Want Saul (Williams)


Le fait que cet idiot de 50 Cent soit cent fois plus connu et influent que Saul Williams me sidère. Après, je me rappelle dans quel monde on vit. Il n’empêche : il y a de l’injustice à ne pas voir Williams, charismatique et intelligent, devenir ce Martin Luther King qui pourrait lever les foules. Aux Transmusicales de Rennes, il y a presque dix ans maintenant, quelques heures avant qu’il ne donne un concert incroyable et hypnotique (rythmique rock, guitariste et violoncelliste !), j’avais eu la chance de rencontrer cet homme de mots. Je l’avais gentiment charrié sur le titre de son premier album, Amethyst Rockstar, raillant surtout ce « rockstar » qui, malgré le jeu de mot avec améthyste, me semblait bêtement déplacé, un peu Bon Jovi. Il m’avait répondu d’une traite : « tu sais, certains pour être des stars ont besoin de projecteurs. Moi, je suis le projecteur ».
Je m’égare. Révélé par le film Slam, il a sorti deux albums puissants, entre hip hop et rock, avant-garde et groove qui lui ont assuré un début de reconnaissance. 1er novembre, il lâche The Inevitable Rise And Liberation Of Niggy Tardust !, conçu avec Trent Reznor de NIN qu’il considère comme un “grand frère”. Imitant Radiohead, il propose de le télécharger pour 5 dollars ou pour rien (http://www.saulwilliams.com/) “Survivalism Opalhear”, le premier morceau à écouter sur sa page myspace sonne exactement comme l’addition « Saul Williams + Nine Inch Nails ». Ce qui, vu la forme récente de mr Reznor n’est pas non plus très encourageant. Mais je crois en Saul.
www.myspace.com/saulwilliams

Correctif :
Le premier novembre dernier alors que la plupart s’apprêtaient à célébrer la Toussaint ( ?), je piaffais d’impatience en ouvrant mes mails. Car après s’être acquitté de 5 dollars, il fallait attendre cette date fatidique pour télécharger en très bonne qualité The Inevitable Rise And Liberation Of Niggy Tardust ! (on peut aussi le downloader pour rien). Un album qui me fait mentir : la fusion entre la voix de Saul et les guitares rageuses chères à Mr Trent « I need a autobronzant » Reznor, entre son flow hypnotique et les colifichets synthétiques fonctionne, formant un magma sonore qui sert de manière bouillante le militantisme poétique et tenace de Saul. La reprise de "Sunday Bloody Sunday" (oui, de U2) s’avère assez attachante (même si anecdotique sur le fond). Sommets de l’album, “Niggy Tardust” ou “Black History Month”.
Pourtant l’instant pas de vidéo. On se contentera de rappels furieux, d'abord "Lists Of Demand", coup de poing d'il y a deux ans, puis "Coded Language", un des sommets du répertoire poétique de Saul qu'il a interprété ici il y a déjà pas mal de temps sur fond de scary drum'n'bass (celle de DJ Krust, collègue de Roni Size - que font-ils d'ailleurs tous ceux là, ils tournent en boucle ?). On retrouve ensuite "Coded Language" acapella, exécuté lors du Def Poetry Jam avec en guise de présentateur Mos Def.

Enfin, ici
Ici, un extrait de concert tout en crescendo apocalyptique avec Zach La Rocha à la batterie.

Saul Williams - List of Demands

Def Poetry Jam - Saul Williams (Coded Language)

vendredi 2 novembre 2007

Pietrolino, la déception


Depuis la sortie en français du dernier Harry Potter, il est assez réjouissant de croiser dans la rue des gamin(e)s qui se baladent avec leur exemplaire OUVERT. Une belle impatience. On ne pourra pas les imiter avec Pietrolino, album de Jodorowsky et de Boiscommun et qui vient de sortir chez les Humanos. Déjà, gros handicap, le format ne s’y prête pas. Surtout, le récit souffre d’un tel manque de densité que lui consacrer plus de dix minutes tient du record (mon seul élément de comparaison est privé : c’est le temps que, séparément, mon amie et moi avons pris pour le « lire »). Pourtant, l’histoire d’un mime dédiée (et destinée) au Mime Marceau aurait dû inspirer le grand Jodo qui s’y connaît en écran de fumée ésotérique. Las, l’histoire, mlalgré son contexte historique fort (celui de la 2e guerre mondiale et de l’occupation nazie) tient sur un quart de nappe et là où La Femme du Magicien écrite par Jerôme Charyn et dessinée par Boucq (par exemple) saisissait par le parfum étrange qui se dégageait, c’est principalement l’ennui qui règne dans ce premier tome vite torché à l’intrigue simpliste. Le dessin de Boiscommun, à mes yeux maladroit, caricatural et presque laid, n’arrange rien…
Ce qui est frustrant, c’est qu’il y a plus à dire de la génèse du livre que du livre soi-même. En effet, Jodorowsky avait écrit le scénario pour le Mime Marceau qui devait le transformer en spectacle. Faute de financement, il ne sera jamais monté et l’histoire de Pietrolino a dormi pendant une dizaine d’années avant d’être proposé à Olivier Boiscommun.


Ici pour voir des images du livres.

jeudi 1 novembre 2007

Jukebox : Mando Diao


Coup de cœur de pure pop, comme elle s’écrit et se chante dans l’Angleterre mythifiée (de The Kinks à The Coral, en passant par les Beatles ou The La’s). D’accord, les cinq de Mando Diao sont suédois mais ils maîtrisent ça comme une première langue. Arrangements aux petits oignons, concision, des mélodies fortes et des paroles qui font résonance au Brian Wilson de “I Just Wasn’t Made For These Times”. Je ne peux déjà plus me passer de cet attachant album, Never Seen The Light Of The Day. Qui n’est pas leur premier mais il vaut mieux profiter directement de cette fontaine de jouvence pop.

Plus bas, la vidéo du premier single, entre vidéo de surf et Pierre La Police, ici d'autres titres enchanteurs à écouter. Plus, pour ceux qui se sentent l'âme de fans en puissance, ici le quartier général de leurs fans français.

Mando Diao - If I Don't Live Today...