mardi 6 novembre 2007

We Want Saul (Williams)


Le fait que cet idiot de 50 Cent soit cent fois plus connu et influent que Saul Williams me sidère. Après, je me rappelle dans quel monde on vit. Il n’empêche : il y a de l’injustice à ne pas voir Williams, charismatique et intelligent, devenir ce Martin Luther King qui pourrait lever les foules. Aux Transmusicales de Rennes, il y a presque dix ans maintenant, quelques heures avant qu’il ne donne un concert incroyable et hypnotique (rythmique rock, guitariste et violoncelliste !), j’avais eu la chance de rencontrer cet homme de mots. Je l’avais gentiment charrié sur le titre de son premier album, Amethyst Rockstar, raillant surtout ce « rockstar » qui, malgré le jeu de mot avec améthyste, me semblait bêtement déplacé, un peu Bon Jovi. Il m’avait répondu d’une traite : « tu sais, certains pour être des stars ont besoin de projecteurs. Moi, je suis le projecteur ».
Je m’égare. Révélé par le film Slam, il a sorti deux albums puissants, entre hip hop et rock, avant-garde et groove qui lui ont assuré un début de reconnaissance. 1er novembre, il lâche The Inevitable Rise And Liberation Of Niggy Tardust !, conçu avec Trent Reznor de NIN qu’il considère comme un “grand frère”. Imitant Radiohead, il propose de le télécharger pour 5 dollars ou pour rien (http://www.saulwilliams.com/) “Survivalism Opalhear”, le premier morceau à écouter sur sa page myspace sonne exactement comme l’addition « Saul Williams + Nine Inch Nails ». Ce qui, vu la forme récente de mr Reznor n’est pas non plus très encourageant. Mais je crois en Saul.
www.myspace.com/saulwilliams

Correctif :
Le premier novembre dernier alors que la plupart s’apprêtaient à célébrer la Toussaint ( ?), je piaffais d’impatience en ouvrant mes mails. Car après s’être acquitté de 5 dollars, il fallait attendre cette date fatidique pour télécharger en très bonne qualité The Inevitable Rise And Liberation Of Niggy Tardust ! (on peut aussi le downloader pour rien). Un album qui me fait mentir : la fusion entre la voix de Saul et les guitares rageuses chères à Mr Trent « I need a autobronzant » Reznor, entre son flow hypnotique et les colifichets synthétiques fonctionne, formant un magma sonore qui sert de manière bouillante le militantisme poétique et tenace de Saul. La reprise de "Sunday Bloody Sunday" (oui, de U2) s’avère assez attachante (même si anecdotique sur le fond). Sommets de l’album, “Niggy Tardust” ou “Black History Month”.
Pourtant l’instant pas de vidéo. On se contentera de rappels furieux, d'abord "Lists Of Demand", coup de poing d'il y a deux ans, puis "Coded Language", un des sommets du répertoire poétique de Saul qu'il a interprété ici il y a déjà pas mal de temps sur fond de scary drum'n'bass (celle de DJ Krust, collègue de Roni Size - que font-ils d'ailleurs tous ceux là, ils tournent en boucle ?). On retrouve ensuite "Coded Language" acapella, exécuté lors du Def Poetry Jam avec en guise de présentateur Mos Def.

Enfin, ici
Ici, un extrait de concert tout en crescendo apocalyptique avec Zach La Rocha à la batterie.

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