mardi 27 février 2007

Fiat Luz


Voilà, chose promise, chose bue. Ce gars est vraiment drôle... J'aime pas la chanson française, aux éditions Höebeke.

lundi 26 février 2007

Merde alors

Merde, je me suis gouré, j’ai merdé dans le transfert de la pièce jointe. Bref, l’extrait de J’aime pas la chanson française, le nouveau bouquin de Luz, devra attendre demain. Dans ce livre (qui sort aux éditions Höebeke maintenant, bientôt, incessamment), le dessinateur se défoule, assommant de son coup de crayon tous ceux qu’on pourra considérer comme des nuisibles de la chanson française. Cette dernière notion sera à appréciée par chacun, si bien que certaines victimes vous seront peut-être sympathiques. Mais, en règle générale, Luz tape juste. De toute façon, il se révèle assez drôle pour qu’on se moque de ne pas partager (c’est rare) son acrimonie envers certains. Vu que je connais un peu le zouave (même si on ne se voit pas tous les deux jours non plus, hein), je devrais m’efforcer d’éviter le copinage. Mais ce type me ferait rire même si je ne le connaissais pas (d’ailleurs, avant, je riais pareil). Qu’il s’attaque aux Mégret, au monde de la musique ou au salon de l’agriculture, il enchaîne les gags. Quand il se lance dans un format plus long, il faut avouer que c’est moins réussi. Lui c’est un joke man, une machine à fous rires qui fonctionne à la dinguerie née dans le quotidien. Dans J’aime pas la chanson française, il imagine la crémaillère dans son immeuble de Jeanne Cherhal (et il faut le voir à côté du Soldat Rose manger du taboulé), Benjamin Biolay se sécher les cheveux, Vincent Delerm en pleine prise de conscience, Mort Shuman chez Drucker. Je m’en veux de déflorer, j’arrête. A lire avec le déjà ancien Claudiquant sur le dance floor (mêmes éditions) où Luz expose ce qui l’excite en musique et le pousse sur le dance floor. Moins frontalement comique mais tout aussi réjouissant. Demain, promis, un extrait (volé, faut pas lui en parler).

vendredi 23 février 2007

Peur à ces francs ?


Ce n’est pas moi qui me lancerai dans l’apologie du rap français actuel. Entre tics hérités des aînés US et toc, sectarisme culturel et codes pour initiés, appauvrissement de la langue et le manque d’idées musicales, le genre s’est asséché avec les années. A part les grandes figures comme Joey Starr, quelques exceptions comme la Caution, pas grand-chose de passionnant et d’excitant. Et le prochain IAM ne risque pas d’y changer quelque chose. Raison de plus pour aller sur le site du rappeur toulousain Tchad Unpoe. Il propose, en téléchargement gratuit, un album complet, Musique de France. Entreprise gonflée : il reprend quelques éléments les plus piquants et militants du patrimoine de la chanson hexagonale. “Le Déserteur”, “Le Sabre et le goupillon” de Ferré, du Brel, du Brassens, du Nougaro et même du Renaud. Proche (en tout cas dans sa tête) du mouvement zapatiste, il a choisi des textes qui n’étaient pas évidents mais avaient et gardent du sens. Comme les instrus sur lequel il rappe sortent des machines de producteurs plutôt underground et américains (Madlib, J.Dilla…) la collusion a du chien. J’ai une préférence pour “J’entends des voix off” de Gainsbourg et ses jeux sonores, pas vraiment militant mais ludique. Grâce à l’intégrale des textes de Gainsbourg (selon les déclarations SACEM) sortie il y a plus d’un an aux éditions Bartillat (une bible), je me rends compte que cette chanson fait partie de Rock Around The Bunker.
En tout cas, voilà un rappeur ambitieux et aux idées rafraîchissantes.

mercredi 21 février 2007

Poor Lonesome

Sfar et Trondheim sont des malins : chacun possède sa collection où il fait un peu ce qu’il fait (Bayou pour le premier chez Gallimard, Shampooing pour le second chez Delcourt) dont publier les livres de l’autre. La veille du jour où le jugement de l’affaire Charlie Hebdo sera connu (le 14 mars, quelque chose comme ça), Sfar livrera sa version du procès (chez Shampooing, donc) en plus de 200 pages. Un jour, toute son œuvre tiendra dans une énorme clé USB, ça sera génial – mais on aura plus le plaisir de toucher le papier, bouh. Ces jours-ci, Sfar a réédité (chez Bayou) l’incroyable ALIEEN, censée être une BD pour enfants extra-terrestres trouvée dans le jardin de Trondheim. Bien sûr, c’est ce dernier qui s’est défoulé dans des histoires cruelles et sans paroles où de mignons personnages à la Teletubbies ont les yeux crevés. On peut parler de réédition parce que ALIEEN avait été publié une première fois aux éditions Bréal Jeunesse, sorte de premier laboratoire éditorial de Sfar (selon ses propres mots, il a peu joué avec leur argent). Mais ces deux collections ne se limitent pas à des renvois d’amitié, non. Dans Shampooing (on ne parlera pas d’Ile Bourbon, évoqué plus tôt) Trondheim s’intéresse aux bd blogueurs. Virginie, une histoire qui sent la colle Cléopâtre est franchement niais mais Le Journal d’un remplaçant de Martin Vidberg, sur le quotidien d’un prof remplaçant, vaut pour son témoignage. D’autres sorties sont alléchantes comme Un été top secret que je vais devoir aller voler. Avec Bayou, Sfar s’est vite constitué une équipe d’auteurs qui ont de la personnalité, des histoires à raconter avec à chaque fois un ton bien à eux. Aya de Marguerite Abouet et Clément Oubrerie, Capucin de Florence de Dupré la Tour, Chaque Chose de Julien Neel, voici une liste de jolis albums, de ceux que perso j’ai plaisir à manier, feuilleter, lire-relire… Et puis il y a Morgan Navarro, sans doute le plus rock d’entre tous, créateur de Flipper le Flippé (éditions Requins Marteaux). Navarro est un peu l’héritier tendre de Tramber et Jano, le duo de Métal Hurlant qui animait Kebra le rat. Dans Flipper le flippé, la filiation est évidente, moins dans Skateboard et Vahinés, et un peu plus dans le récent Cowboy Moustache. Navarro dessine les chanteurs de country californiens à grande barbe moins bien que les dauphins mais les aventures de son groupe de potes timides ont quelque chose d’à la fois enfantin et pas du tout. Il a dédié son album aux Queens Of A Stone Age, ce qui augmente le trouble. Voici au-dessus la quatrième page... j'ai oublié, les couleurs sont surprenantes.

vendredi 16 février 2007

So Long, Marianne

« Qui c’est cette fille là ? », vous vous demandez (peut-être). Ou alors vous l’avez reconnue… Marianne Faithfull. Cette vulgaire capture d’écran la montre en train de chanter au plein milieu du "Rock and Roll Circus", génial caprice des Rolling Stones organisé en décembre 68. En presque quarante ans, Marianne a morflé, sa voix a pris une épaisseur proportionnelle à celle de ses maux. Sexe, drogue et blablabla… Sa vie, ses amants sont connus. Ça fait d’elle une légende vivante, une de celles qui ont survécu aux sixties folles, aux vampires, au creux de la vague, aux années 80’s, etc. L’année dernière, en octobre, l’Anglaise a dû annuler en catastrophe sa nouvelle tournée. Heureusement, son cancer du sein a été détecté très rapidement si bien que la voici d’attaque. De mars à mai, elle donne une vingtaine de concerts (dont deux en France : le 15 mars à la Comète à Chalons en Champagne et le 27 du même mois à la Cité de la Musique à Paris), en formation acoustique. La très bonne nouvelle est que Fernando Saunders ne sera pas de la partie. Ce bassiste qui a aussi joué avec Lou Reed s’est piqué de devenir chanteur. Lors des derniers passages de Marianne Faithfull, il jouait seul en première partie et c’était grotesque. Pendant qu’il interprétait ses interminables chansons au romantisme niais (toutes à base de « love », « lover », parfois les deux dans le titre), les sièges du Casino de Paris créaient une sorte de contre-rythme en se relevant (tout le monde dehors, en attendant que Saunders, digne du barde d’Astérix, se taise enfin). Bon, il faut aller voir cette grande dame avant qu’elle se taise un jour à jamais. Elle promet d’ailleurs que sa voix sera mise en valeur comme jamais. Il y a des légendes qu’il ne faut pas laisser passer.
PS Le DVD du « Rock’n’roll Circus » des Stones est disponible depuis deux ans, ça demeure un régal incroyable, la manifestation d’une liberté et d’une complicité qu’on ne verra plus entre des artistes. Avec les Who complètement délirés, Lennon rigolo et “Sympathy For The Devil” et “Salt Of The Earth“ des Stones en final… Imaginez ça avec des artistes actuels s'avèrerait impossible.
PS 2 On entend Marianne chanter avec le groupe français Ulysse sur la BO du film Truands. A checker sur la page myspace. Un titre atmopshérique agréable
http://www.myspace.com/ulysseland


www.mariannefaithfull.org.uk

mercredi 14 février 2007

Appollo

Qui c’est cet Appollo (non, pas Apollon) ? Un scénariste qui se fait remarquer grâce à deux histoires qui n’ont rien à voir. Parce que Lewis Trondheim lui a prêté son crayon à l’humour tordu, Ile Bourbon 1730 (collection Shampooing, éditions Delcourt) éclipsera peut-être Biotope (collection Poisson Pilote, éditions Dargaud). Si j’ai adoré la première (un récit avec des pirates, des esclaves évadés et des gros cons d’esclavagistes, tout ça sur 200 pages en noir et blanc et petit format) l’autre m’a peut-être encore plus estomaqué. Rappelons la principale contrainte des albums Poisson Pilote : 48 pages et basta, la suite au prochain numéro. Ça n’a pas empêché plein d’auteurs (comme Trondheim, Blain, David B et quantité d’autres) de s’épanouir grâce à cette collection initiée par Guy Vidal, grand monsieur de Pilote disparu. Appollo et le dessinateur Brüno n’arrivent pas, eux, faire oublier cette limite de pagination. Mais c’est leur faute : à la lecture de la dernière page, on bout déjà d’un suspense futur. Stop. Rewind. Play. Avec Biotope, on retrouve le plaisir de la série, celle qui capte en quelques planches et plonge dans un grand désarroi quand elle s’arrête en plein vol. Il s’agit ici d’une enquête, d’une planète, de trois flics au rôle ambigu (le commissaire fume comme un pompier, c’est vraiment criminel d’encourager la jeunesse…). De la science-fiction s’il faut mettre des mots. Vivement la suite.
Je serais un vrai chien de l'espace si je ne revenais pas sur Ile Bourbon 1730. L’action prend place à la Réunion (dont le premier nom était Bourbon, ouaip, on en apprend des choses avec ces petits mickeys, incroyable) et s’inscrit dans la véritable histoire de l’île. Vous vous souvenez de toutes ces bds historiques et à costume qui fleurissaient comme de la mauvaise herbe à la fin des années 80 (l’héritage des magazines Vécu/Circus) ? Hé bien, ça n’a rien à voir.

PS A propos de Biotope, certains lecteurs/critiques ont mis en avant (je l’ai lu) l’audace scénaristique suivante : elle met en scène trois enquêteurs (donc les trois héros) et ces trois personnages ont à la peau noire ! Fichtre, quel culot, effectivement... ce genre de remarque idiote ne s'invente pas. Malheureusement.

mardi 13 février 2007

Happy Monday

Erreur du lundi matin. J’ai failli chialer au petit déj’. La raison de mon émoi : la lecture d’Un Homme est mort, bande dessiné de Kris et Etienne Davodeau. On n’est pas obligé d’aimer le trait de celui-ci qui nivelle un peu ses personnages (il faut de l’attention pour les différencier). Mais l’histoire vaut qu’on persévère. Brest, 1950. La ville bretonne se reconstruit après la guerre mais les habitants crèvent la faim. Une délégation constituée notamment d’une députée communiste essaye d’obtenir « du pain et du lait » de la mairie. Dans un climat très contestataire, une manif est organisée pour protester contre l’arrestation de la députée. Sous la pression d’un secrétaire d’état, le maire prend alors un arrêté anti-daté pour réprimer la manif. Les premiers rangs, formés des responsables syndicaux, essuient des tirs à balle réelle et un homme, simple militant, Edouard Mazé, est tué. Le réalisateur de documentaire René Vautier (Afrique 50, apparemment le premier film anticolonialiste) revient à Brest pour capturer sur bobine les événements. Le voilà donc qu’il part filmer, recueillir les témoignages, figer pour l’éternité les visages des militants, des simples gens. Sauf qu’il ne dispose pas de micro. Au moment du montage, il a l’idée d’enregistrer, en guise de commentaire, un poème de Paul Eluard : “Un homme est mort”. Ce film sera ensuite projeté aux gens de Brest (sous la formule du cinéma ambulant) des centaines de fois. Jusqu’à ce qu’il soit détruit. De ce film militant devenu culte, il ne reste plus rien. A part ce livre, celui de mon grave petit-déjeuner, livre qui est dédié à son histoire, vraie de bout en bout (mise à part les astuces fictionnelles obligatoires). Je ne lui ai sans doute pas rendu justice. En tout cas, ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps (peut-être le dernier Taniguchi) d’être ému comme ça. Un homme est mort constitue un sacré bout de mémoire vivante, un petit bout au regard de l’ensemble de l’histoire humaine, mais un bout qu’il fallait conserver. Bravo donc aux auteurs pour s’être acquitté de cette tâche d’utilité publique. Une dizaine de pages, après la bande dessinée, fournit d’éclairants témoignages et documents, en plus d'un retour sur sa conception. A part ça, je n'achèterai pas l'édition noir et blanc du 5e Chat du Rabbin. Faut pas déconner, j'ai pas une bibliothèque de 50 m2 et ça serait du luxe superflu, très.

dimanche 11 février 2007

Système sans faille


Au moment où la blogosphère s’écharpe sur le nouveau Arcade Fire (les premières fuites l’ont propulsé sur certaines plateforme d’échange il y a déjà quelques semaines), on ne parle pas de la sortie d’un disque aussi événementiel, s’il ne l’est pas plus. Le 7 mars, deux jours après la sortie de Neon bible, la grosse machine (c’est relatif, c’est pas encore U2) des Canadiens qui a du mal à m’émouvoir, sortira Sounds Of Silver, deuxième album de LCD Soundsystem. Apôtre le plus pur d’une fusion electro-punk-funk digérée et limpide, le New-yorkais James Murphy possède un savoir-faire de producteur mais sait aussi écrire des chansons en sortant des formats pop éculés. Pour être honnête, il faut préciser que Sounds Of Silver finit par la ballade “New York I Love You”, interprétée dans la grande tradition (limite Sinatra). Mais on lui pardonne vite tant ce morceau s’avère touchant (oui, une chanson d’amour adressée à une ville). C’est la force de Murphy : chanteur à la base limité, il progresse de disque en disque et parvient par émouvoir. Sa démarche ne vise pas à fédérer à tout prix, au contraire il reste dans ce qui lui tient à cœur, l’intime, pour provoquer l'empathie. De toute façon, il prend les formes pour rallier à sa cause, visant parfois la transe mais ne s’arrêtant pas aux facilités du genre. Mes morceaux préférés (“Someone Great”, “All my friends”) évoluent d’ailleurs dans une zone intermédiaire, entre la mélancolie et le crescendo, la pop et la sueur. Il écrit de la dance music qui se chante et reste dans la tête. Un putain de grand disque dont certains idiots critiqueront la variété. La pochette est dans le bon sens.

jeudi 8 février 2007

Chicago Blues (fin)


Rappel des faits : je me fais chier dans cet aéroport de Chicago. Quand soudain le livre de recettes d’Alex Kapranos, le chanteur de Franz Ferdinand, ouvre en moi une fenêtre tout sourire. Je vais donc l’acquérir à tout prix, oui, je le prends pour l’acheter avec de vrais dollars, quel suspense. QUAND SOUDAIN, une bande dessinée me tend les bras, posée sur le comptoir. La seule de l’endroit, j’ai tout inspecté. Je feuillette, format comics, dessin plaisant comme du Charles Burns en beaucoup plus léger, mise en page qui capte l’œil, j’achète et j’attends le moment du vol où mon taux de saturation s’envole, quand je me rends compte que les somnifères (sans ordonnance) ont fait effet dix minutes. Sur la couverture, ces mots écrits en verticale : « Pizzeria kamikaze ». Derrière cette jolie assonance (si je ne me trompe pas) la vie après le suicide. Une société qui se construit avec ses morts, enfin, ceux de l’autre vie. Il ne faut pas en dire plus, l’ambiance et le thème saisissent par leur originalité, pas le genre de bande dessinée que je mettrais en tête de gondole pour ne pas recevoir d’insultes de fan de Garfield. Est-ce que remarquer le livre sur le comptoir donne le droit de faire partie du club ? Y a-t-il dans ce magasin anonyme une faille spatio-temporelle pour l’amateur d’histoires dessinées proche de l’écoeurement de trop de vide (les seules personnes à qui j’ai parlé sont une vendeuse de Star$$$$$, deux d’une sandwicherie et heureusement mon amie grâce au tribande, une des plus grandes inventions de l’humanité, une récompense technologique, de quoi sauver de la crise de tétanie bordomite ou d’une asphyxie par le néant).
Ultime surprise : cette bd mortelle est traduite de l’hébreu, les auteurs s’appellent Etgar Keret et Asaf Hanuka. Je ne sais pas qui dessine, écrit, invente ou encre mais chacun à son site. Donc, j'arrête de m'épancher comme un ivrogne : http://www.etgarkeret.com/ et http://www.asafhanuka.com/
Aaaah, en fait Asaf Hanuka a dessiné plein d'albums dont un avec Didier Daeninckx. Et Etgar Keret est un écrivain repéré par le LA Times, Pizzeria Attack est adapté d'une histoire de The Bus Driver Who Wants To Be God and other stories. Gaspature.

mardi 6 février 2007

Five easy pieces

Prié par Udner de prendre le relais du coming out sur 5 choses insignifiantes et personnelles, je m’exécute, honteux.

1 Je me suis retrouvé une fois dans des toilettes d’un studio de musique installé dans un parking. Il n’y avait pas de papier et je l’ai su trop tard. Non, plus tard que ça.

2 A un moment de ma vie, j’ai listé tous les musiciens de James Brown, poste par poste, année par année.

3 J’ai eu la tuberculose (j’ai eu du mal à l’écrire, putain) mais en fait c’était le microbe du même nom. Du coup, ma salive s’est solidifiée en une énorme chique qui me défigurait complètement du côté droit. Double coup du sort, le copain qui était avec moi n’a pas cru bon de me prévenir des proportions que ça avait pris.

4 Un jour, j’étais à Amsterdam et je devais chercher l’ancien port. Je ne l’ai jamais trouvé mais j’ai vu un mec en canot revenir d’une manif à quelques jours d'un referendum. Il était opposé à quelque chose, il ramait avec un ballon de baudruche accroché à la rame sur lequel il était marqué "non" (en hollandais), mais je ne sais plus à quoi.

5 Pendant une représentation en ombres chinoises de la Petite fille aux allumettes, je suis passé à travers le drap. Je jouais le père alcoolique. J’ai toujours accusé les machinistes d’avoir vu trop court. Je suis remonté sur scène sous les applaudissements et on posé un autre drap.

Et maintenant je donne le relais à Remy qui ne m’en voudra pas ou s'en foutra.

vendredi 2 février 2007

Chicago Blues (1)


Qu’est-ce qu’on se fait chier dans un aéroport. Je suis resté à celui de Chicago pendant des heures. Je ne vais même pas essayer de me la péter, c’est une telle perte de temps ces correspondances qui n’en finissent pas. A un moment, en pleine lecture d’un excellent et copieux livre sur le post punk qui sort chez Allia, j’ai eu besoin de m’aérer (je venais de finir le chapitre sur Throbbing Gristle) et je me suis retrouvé dans la petite librairie de l’aéroport, pleine de romans d’avions (forcément) mais pas mal fournie quand même. Tout à coup, un code couleur m’attire l’œil, celui de Franz Ferdinand. J’ai la faiblesse d’adorer ce groupe qui pour moi représente ce qu’il y a de mieux en pop. Les mecs sont loin d’être cons, il y a assez d’ambiguïté et d’attitude maligne dans leurs chansons pour qu’on ne le jette pas après utilisation comme des kleenex. En plus, ils font danser les filles (normalement constituées). Tout ça pour dire que je suis tombé sur le bouquin d’Alex Kapranos, figure de proue du groupe. Un livre sur ses émotions gastronomiques. Lui qui a travaillé dans des restaus de Glasgow a dressé pour le Guardian un journal intime qui concerne principalement les papilles et est alimenté par ses voyages en tournée. Pour saisir toutes les nuances, il faut posséder un minimum de vocabulaire gastronomique (moi, je ne l’ai pas). On saisit vite combien ces chroniques possèdent d’humour. Quel garçon brillant (ne dites pas de mal de Franz Ferdinand, ça ne me touchera jamais). Le livre s’appelle Sound Bites.