dimanche 3 juin 2007

Wanted : Joseph Arthur



Parfois, quand on écoute beaucoup de musique qui n’a rien à voir, on se lève un dimanche avec un bout de mélodie, une empreinte vocale imprimée dans la mémoire et quelques mots, quelques paroles transformées en « yaourt » perso. Ce matin, j’avais ça « on my owwwn », l’impression de chœurs sur une voix d’homme un peu mélancolique et en même temps plein de force. Le but du jeu est alors de trouver d’où ça vient, vite, avant de devenir fou.
Ce matin, j’étais content, la connexion a eu lieu au bout de cinq minutes, c’est “Nothing To Hide“ de Joseph Arthur que j’avais dans la caboche en faisant de la vaisselle pour le petit-déj.
Signé par Peter Gabriel au milieu des années 90 sur son label Real World, l’Américain Joseph Arthur est arrivé en musique comme on fait irruption dans une soirée où l’on est pas vraiment invité : avec panache, personnalité, culot et l’air d’être né avec sa guitare. Pour son premier album, il donnait des showcases dans les supermarchés culturels, je l’avais vu à Bordeaux. Une copine était arrivée à la bourre et avait manqué la courte prestation. En revanche, elle s’était fait draguer (elle me l’avait raconté cinq minutes plus tard) par un grand chevelu qui parlait anglais. Bien sûr, c’était Joseph Arthur.
A la fois classique dans ses références de songwriters (Dylan, Springsteen) et porté vers la singularité (utilisation de pédales pour s’auto-sampler, notamment en live), Arthur, touche-à-tout, évolue loin d’un Ryan Adams et autres tacherons du néo-folk qui dupliquent sans y toucher des recettes qui ont quarante ans d’âge. Et puis lui, comme Conor Oberst de Bright Eyes (qui ne fait pas partie des tacherons précités) donne l’impression de mettre sa vie en jeu sur chaque chanson…
Bien sûr, à partir de 2002, il s’est fait lourder. Deux ans plus tard, Our Shadows Will Remain, composé d’un alliage guitares-machines, a quand même eu droit à une vraie distribution. Mais c’était sa dernière chance sur une major. De toute façon, il se débrouille très bien tout seul via son label Lonely Astronauts Records. L’année dernière, Nuclear Daydream (qui s’ouvre par ce “Nothing To Hide“ que j’avais donc en tête) était une merveille, assez classique mais prenant au cœur. Cette année, il revient avec Let’s Just Be, album plus « stonien » enregistré avec un groupe de rock orthodoxe. Comme s’il était un caméléon, ce costume lui va pas mal.
Je n’ai pas tout dit, il est aussi peintre dans un style abstrait influencé par Basquiat, son blog ressemble à de la poésie improvisée…

Tout ça vous pouvez le constater par vous-mêmes sur son site http://www.josepharthur.com/.

Sur son myspace, (http://www.myspace.com/josepharthur) il y a deux extraits du nouvel album, “Diamond Ring” (face rock) et “Take Me Home” (ballade acoustique qui sonne comme du Sparklehorse)…
Et puis il faut écouter et même télécharger “ A River Blue” enregistré avec des centaines d’enfants ougandais orphelins ou dont les parents ont été déportés dans des camps. C’est gratuit et après on peut donner de l’argent.
http://www.ariverblue.org/

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Great work.