mercredi 26 décembre 2007

James Brown : Love Power And Peace



Il y a un an et un jour James Brown est mort. Playback lance donc une semaine JB ("a JB week"). L'occasion de se replonger dans la discographie pantagruélique de celui qui se comparait volontiers, niveau production, à Beethoven ou Gershwin plutôt qu'à Curtis Mayfield ou Isaac Hayes.
Sans véritable chronologie, on n'est pas là pour s'endormir.
1 Love Power And Peace

Sorti dans le commerce il y a une quinzaine d'années*, ce live de 1971 est ébouriffant, amazing, les tables de la loi du heavy funk. Indépassable. Et dire que ça s'est passé à l'Olympia !
A la fin de l'année 69, les sidemen de James, ceux qui lui ont permis de transformer des jams en bombes de groove - "Cold Sweat", "Cold Sweat", "Cold Sweat", "Funky Drummer", "Funky Drummer", "Funky Drummer" ! - ont en eu marre de se faire sucer la moelle par un patron tyrannique qui les maltraitait. Le saxophoniste Maceo Parker, le bassiste Charles Sherrel, le guitariste Jimmy Nolen, notamment, se cassent - et reviendront plus tard. James Brown qui a du flair, dispose encore de St Clair Pickney et de Fred Whesley aux cuivres et de l'immense batteur John "Jabo" Starks mais il lui manque une section rythmique digne de ce nom, des moulins à riffs sudoripares. Il recrute alors des jeunots, deux frères, Bootsy (basse) et Catfish Collins, leur fait passer un baptème du feu express... et avant le méga funk électrique. C'est avec cette formation incendiaire (on oubliera pas l'aboyeur et frère de soul Bobby Byrd) que James enregistre "Sex Machine". Et qu'il vient à l'Olympia.
Je reste étonné par le contraste entre les images plutôt sages (voir en dessous) et l'intensité, la furia funky qui sort des baffles. Reliftant selon un tempo maboule (deux batteurs, Starks et un cetain Don Juan "Tiger" Martin !) et la guitare de Catfish (qui s'y connaissait pour dévider des soli bondissants), James Brown est au sommet. Dont il redescendra progressivement.
A voir donc : "It Ain't Funky Now", à l'Olympia parisien.
PS J'allais oublier, ce live aurait dû sortir en 1971 sous la forme d'un triple album. Ce qui n'a pas été le cas. Restent-ils des bandes inédites ? Mystère.
* Merci à Philippe Manoeuvre pour sa chronique justement dithyrambique parue à l'époque.





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