mercredi 19 septembre 2007

Rétrospective Joe Henry Partie 2


Episode 6


Et puis soudain, Joe Henry n’a plus été un chanteur américain empêtré dans les traditions, prisonnier de son songwriting.

« Je devenais complètement frustré par les disques que je sortais. J’avais l’impression de ne pas savoir comment faire, d’être perdu dans le noir. J’avais l’impression de passer à côté, j’étais malheureux. Prenons l’exemple de Kindness Of The World, un disque que certains apprécient beaucoup, je ne pouvais pas arrêter son enregistrement pour le recommencer, je n’avais pas assez d’argent. J’ai donc dû le finir. Mais je me suis promis que je ne continuerais jamais plus à travailler de la même manière. Il fallait que j’apprenne une nouvelle méthode. Avec Trampoline, j’ai eu un home studio, je travaillais chez moi, je ne regardais pas l’heure tourner comme avant, quand je payais la location du studio. J’ai repensé mon songwriting d’un point de vue rythmique. Avant, je laissais les paroles me mener. Sur Trampoline, ce sont les dernières choses auxquelles je me suis attaqué. Je m’intéressais surtout aux rythmes, aux textures ».


De fait, Trampoline (1996) n’a presque rien à voir avec ce qui le précédait. Rythmiques originales, palette sonore aggrandie, structures minimales ou déconstruites : Henry devient seul maître à bord et s’éloigne de l’americana pur jus, des sentiers country-folk-rock déjà balisés. Les paroles prennent une touche impressioniste, Henry se libère, reprenant même avec ferveur “Let Me Have It All” de Sly Stone. Et dans son groupe d’accompagnateurs, on trouve Page Hamilton d’Helmet ! « C’est un fantastique guitariste rythmique. C’est aussi un fan de Miles Davis, et on a le même manager. Ce qui m’excitait avec lui c’est d’essayer d’imiter le Miles Davis électrique avec des rythmes lourds, des ambiances métalliques… »

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