N’étant pas * le président de son fan-club, je ne vais pas me lancer dans une dissection live du dernier carnet de Joann Sfar, Maharadjah que je lis paresseusement un soir sur deux – je dirais juste que des passages drôles, ceux où il croque ses enfants, voisinent avec d’autres où Sfar s’écoute parler et met par exemple en avant ses « petits secrets de fabrication »... qu'importe).
Ce qui justifie ce petit billet tient au récit donné par le dessinateur de sa non-participation à l’émission de Taddéi, "Ce soir (ou jamais)" du 9 janvier dernier. Invité comme Jean-Jacques Beineix, des romanciers (Jacques-Pierre Amette ou Antoine Vitkine) et d’autres à participer à une discussion sur l’islam, Sfar a appris le jour même que sa présence n’était plus très souhaitée (motif officiel, la crainte qu’il s’ennuie !). De peur qu’il s’emporte contre Tariq Ramadan, universitaire suisse un peu louche (Sfar utilise les mots de « fondamentaliste en costume») devenu porte-parole des Musulmans de France et également invité ? On n’en saura rien. On ne va pas sortir les grands chevaux, parler de censure (Taddéi gère son émission comme il l’entend) mais, quand même, se dégage de ce non-événement un fumet pas très ragoûtant (*2). Apparemment, seul l’Express et Philippe Val avaient évoqué cette drôle d’affaire et je la découvre avec dix mois de retard, pantois.
Maharadjah, sortie demain le 27 septembre, Shampooing/DelcourtCe qui justifie ce petit billet tient au récit donné par le dessinateur de sa non-participation à l’émission de Taddéi, "Ce soir (ou jamais)" du 9 janvier dernier. Invité comme Jean-Jacques Beineix, des romanciers (Jacques-Pierre Amette ou Antoine Vitkine) et d’autres à participer à une discussion sur l’islam, Sfar a appris le jour même que sa présence n’était plus très souhaitée (motif officiel, la crainte qu’il s’ennuie !). De peur qu’il s’emporte contre Tariq Ramadan, universitaire suisse un peu louche (Sfar utilise les mots de « fondamentaliste en costume») devenu porte-parole des Musulmans de France et également invité ? On n’en saura rien. On ne va pas sortir les grands chevaux, parler de censure (Taddéi gère son émission comme il l’entend) mais, quand même, se dégage de ce non-événement un fumet pas très ragoûtant (*2). Apparemment, seul l’Express et Philippe Val avaient évoqué cette drôle d’affaire et je la découvre avec dix mois de retard, pantois.
PS Ah, il y a aussi dans Maharadjah la retranscription d’une interview par téléphone, effectuée par un « journaliste du service culture d’un grand quotidien parisien », assez désespérante. Après, c’est sûr, comment voulez-vous que les journalistes bénéficient d’un peu de considération ?
* Non, Li-an, je t’assure.
*2 Et encore, c’était avant la dernière élection présidentielle…
5 commentaires:
T'as un lien où on peut en lire un peu plus ? (ce qui est déroutant c'est qu'il fut invité puis décommandé).
Hello. J'ai trouvé le papier de l'Express sur le site, faut juste que tu fasses défiler un peu ( le titre est "Pas de dessinateur pour Mahomet").
http://www.lexpress.fr/info/indiscrets/Default.asp?ida=0&p=87
Bonne idée de relancer l'info en tous les cas. Merci.
je ne connais pas l'émission de taddei ni le personnage, mais je dirais qu'il faut éviter de s'emballer trop rapidement dans ce genre d'histoire. Quand on organise un plateau pour un débat, on préfère parfois éviter certaines personnes non pour les censurer mais pour "équilibrer" les forces en présence. Donc il s'agit peut être d'une censure, mais peut être aussi qu'il y avait déjà un autre invité très remonté contre le Tariq. D'autre part, en ces temps d'islamophobie permanente, le fait d'avoir laissé un peu plus d'air dans le débat à Tariq (ne serait-ce que pour le laisser s'enferrer dans ses justifications absurdes et souvent condamnables) n'est pas forcément une mauvaise idée.
Encore une fois, pour éviter les quiproquos fréquents quand on poste sur un blog, je ne prend pas la défense de Taddei : je lui accorde le bénéfice du doute.
Non Zongo, ne t'inquiète pas, ici pas de conclusion hâtive.
L'émission de Taddéi est plutôt intéressante et un vrai espace télévisuel où l'on parle de culture. Les invités, c'est lui qui les choisit, on est d'accord. Qu'il choisisse de revenir sur son invitation à la dernière minute tient d'abord du manque de courtoisie. Mais ce sont les arguments invoqués, selon Sfar, qui sont bizarres : "peur qu'il s'ennuie", volonté de laisser les invités discuter "entre arabes" (alors que sur le plateau, il y avait des penseurs et politologues arabes mais aussi Beneix et plein d'autres).
Il ne faut pas crier à la censure (actuellement il y a bien pire) mais les raisons de ce volte-face ne semblent pas très claires. D'où le droit de se montrer suspicieux...
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