jeudi 9 août 2007

Mes livres de l’été (03/11)




Du lourd, maintenant : la poupée sanglante de Gaston Leroux. Grâce aux adaptations jubilatoires du Mystère de la chambre jaune et du Parfum de la dame en noir de Bruno Podalydès (avec sa brochette d’acteurs croquante dont son frère Denis), l’œuvre de Leroux aurait dû être exhumée, redécouverte. Ça n’arriva pas. Leroux reste pourtant le roi du roman-feuilleton, des histoires populaires et ingénieuses comme on n’en trouve plus maintenant (je n’ai pas lu le Da Vinci Code, un ami m’a juste dit que c’était prenant mais très mal écrit). Un égal d’Edgar Poe – c’était aussi un rival dans la mise à mal des plus grands mystères.
Sa vie, aussi, a été mouvementée : grand reporter habitué à débusquer le scoop, il est devenu un auteur à succès dont les livres étaient souvent adaptés en film. Loin de Rouletabille, de Chéri-Bibi ou du Fantôme de l’opéra, La Poupée sanglante a été écrit et publié en 1923, un an après que Landru a été guillotiné. Cette affaire criminelle a sans doute servi de point de départ à Leroux mais il tord la réalité toute proche en l’enrichissant de thèmes encore bien plus fantastiques : ceux de l’ « empouse » (vampire), du Frankenstein de Mary Shelley.
Les premières pages, campant le décor de l’île Saint-Louis, éblouissent par le style. Certes, Leroux abusait des points d’exclamation (les lois typographiques du feuilleton). Il maniait cependant la langue française avec un soin, une précision qu’on peut lui envier plus de quatre vingt ans plus tard. Trois cent pages flippantes où les coups de théâtre s’accumulent jusqu’à laisser pantois, hagard. Car oui, il y a une suite, La Machine à assassiner. A suivre, donc.

PS D’instinct, je verrais bien l’excellent Olivier Gourmet dans un des rôles principaux. Oui, il avait joué dans les deux films de Bruno Podalydès.

Deux sites officiels, celui tenu par les ayants droit http://www.gaston-leroux.net/ et http://www.gastonleroux.com/ Malheureusement, aucun texte à se mettre sous la dent

Une biographie synthétique
http://www.polars.org/article62.html

4 commentaires:

Li-An a dit…

J'adore Gaston Leroux. Le Fantôme de l'Opera est un grand chef d'oeuvre. Ça fait longtemps que je n'ai pas lu la Poupée Sanglante mais ça m'avait foutu les jetons.

Vincent Brunner a dit…

ça, je savais que c'était ta came. Je suis en train de finir la suite... Quel talent, ce Leroux. Un comble qu'il soit moins connu qu'un Dumas...

Li-An a dit…

Je trouve ça plutôt logique: la violence de son écriture le réserve à un public plus adulte, ce qui le rend moins populaire.

Vincent Brunner a dit…

En même temps, mon père se rappelait qu'il lisait du Leroux au séminaire (oui, il a fait le séminaire mais n'a pas fini curé).