lundi 22 septembre 2008

Hommage à James Crumley



Pour rendre hommage à l'écrivain James Crumley disparu la semaine dernière, personne n'était à mes yeux plus qualifié que Nicolas Richard, écrivain et traducteur (de Richard Brautigan à Woody Allen en passant Hunter S.Thompson, Philip K.Dick et j'en oublie des énormes) qui a aussi traduit du Crumley, justement (Un pour marquer la cadence, Le Canard siffleur mexicain)
Le voici qui nous donne sa vision de Crumley.

"J'ai été d'abord un lecteur fan, avant de le traduire. J'ai lu, relu et adoré La Danse de l'ours, Fausse piste, Le Dernier baiser".


"Les considérations météo de Crumely sont uniques : quand il parle de l'automne, c'est toujours merveilleux ; l'automne était sa saison préférée : inutile d'espérer des jours meilleurs, il faut goûter les dernières journées de soleil, avant la désolation finale de l'hiver - pour un type du Montana, ce ne sont pas des paroles en l'air. Crumley m'a embarqué dans son ouest farouche, ironique, alcoolisé, défoncé.
"Angry hippie". . . j'ai lu la formule sous sa plume, je ne sais plus où. Pour décrire un de ses personnages, peut-être ? Ou pour se définir lui-même dans sa jeunesse, plutôt. Un hippy en colère, oui, voilà ce qu'était le jeune Jimmy Crumley.

Question traduction, James Crumley m'a fait apprendre plein de choses, grâce à lui je suis entré dans le monde de l'armée, il a fallu que j'aprenne le jargon du gars qui a été sur le terrain, je pense en particulier à son premier roman, sorti en France sur le tard :
Un pour marquer la cadence. Un drôle de livre".



"Crumley a-t-il fait école? Je me demande s'il n'y a pas un peu une paresse française à décréter l'existence d'une "école du Montana". Je ne sais pas, dans la mesure où lui s'inscrivait déjà dans toute une tradition. Ce que je sais, c'est qu'inversement James Crumley doit beaucoup au poète Richard Hugo, qui enseignait le creative writing à l'université de Missoula. Il le reconnaissait à chaque fois que l'occasion se présentait, et en lisant les poèmes de Richard Hugo on retrouve effectivement une sensibilité, une puissance, des paysages qui sont avant tout mentaux, évidemment. . . Tiens, Hugo, voilà un autre gars qu'il faudrait traduire en français!"




"A chaque fois que j'ai rencontré James Crumley, j'ai été fasciné par son regard : un mélange d'étincelles et de reflets humides; il avait toujours l'air de vouloir attendre encore un peu avant de balancer la chute d'une blague graveleuse ou de fondre en larmes".

Merci Nicolas !

2 commentaires:

Li-An a dit…

Il faudrait que j'en lise un pour le coup...

Anonyme a dit…

Tu peux commencer par un de ceux cités par Nicolas. Des livres qui ont de l'épaisseur et qui sentent le vécu.