vendredi 12 janvier 2007

Dodoudoum doudoudoum doudoum

A l’heure de la consommation digitale de la musique, sortir un mini-album ça constitue un peu une aberration. Quoique. De toute façon, The Article 3 vaut surtout pour un morceau, à mettre dans l’ipod direct (ou tout autre baladeur, téléphone portable, grille-pain). Le nom de l’artiste vaut 172 points au scrabble, un score rare (refiler le tuyau à vos mamies) : Meshell Ndegeocello. Prononcez Michelle (pour son nom, débrouillez vous). Initialement (1993) signée sur le label de Madonna, parlant de (bi)sexualité ou de racisme en allant droit au but, elle représente l’anti-Monica ou l’anti-Amerie (vous savez, ces jolies chanteuses de R’n’B aussi vivantes que des marionnettes *). Bref, c’est une forte personnalité de la musique noire américaine. Mais, à force de sophistiquer compositions et arrangements, cette chanteuse soul qui parle autant qu’elle ne chante (limite rappe) s’est peu à peu éloignée du groove brut et de la sueur pour intellectualiser son discours et s’inspirer du jazz spirituel, les envolées à la Miles, etc. Grand bien lui fasse. Mais à part quand elle invitait Missy Eliott pour des remixes, j’ai eu l’impression ces dernières années d’être face à la casseuse d’ambiance. Le comble pour une fan de Prince.
Sur The Article 3, maxi de cinq titres, on retrouve cette tendance un peu chiante, ces grooves compliqués (donc inefficaces, absurdes). Elle part un peu dans tous les sens, la mère Meshell (j’ai honte, si, si), même en Afrique avec la chanteuse Oumou Sangara et Pat Metheny à la guitare. Et, puis, perdu en deuxième position, “The Sloganeer”, basse new wave jouée par Meshell, batteur qui essaye de semer ses baguettes. Comme si The Organ avait été infiltré par des accompagnateurs de Miles ou d’Herbie Hancock. Cinq minutes puissantes qui voit Meshell envahir le terrain d’Interpol. Bien joué. Plus loin, “The Article 3” s’avère un peu trop heurtée pour recommencer le hold-up. En avril l’album, maintenant “The Sloganeer” à écouter sur sa page myspace. Comme là (et c'est une version live, hé ouais, c'est dingue) : http://www.myspace.com/officialmeshellndegeocello.

* Je suis sûr que certains aimeraient jouer à Gepetto, hein, Udner.

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