Je reviens juste de la Maison de la Radio où Bloc Party, dans le cadre des Black Sessions de Bernard Lenoir, vient de donner son premier concert depuis l’arrêt en pleine course de leur tournée américaine, il y a quelques mois, le batteur, l’énergique Matt Tong s’étant décollé la plèvre (même si c’est rock’n’roll, ça causait problème). L’autre jour, il y avait débat à la maison : tandis qu’Udner était partagé, RV Love l’affirmait : trop de jeunes groupes anglais se confondaient, entre clones des Strokes et petit-fils éloignés de la new wave. Il a raison, il suffit de regarder une demi-heure de clips sur MTV2, vers deux ou trois heures du matin, pour vaciller sous la déferlante de groupes au nom tarabiscotés essayant de faire croire qu’ils sont en 1978 ou ont découvert les Smiths en premier. Ils s’agitent mais restent encore trop au niveau de la copie, repompent les plans mélancoliques des aînés (alors que leur plus grand moment de souffrance reste cette fois où ils ont été privés de dessert parce qu’ils avaient mis Oasis trop fort dans leur chambre sans entendre leur maman les appeler pour le dîner). Mais RV Love a tort parce qu’il citait en premier lieu Bloc Party, un des groupes anglais les plus attachants des dernières années. Selon lui, à part s’inspirer de The Cure, la bande de Kele Okereke n’avait rien de transcendant. On lui pardonnera, c’est un ami et il a d’autres qualités (et un goût plus affûté en ce qui concerne la cold wave et d’autres choses). Bloc Party a de la valeur (réellle) ; même si leur premier album présentait quelques réminiscences (sans doute accidentelles, en plus) des années post-punk, il possédait une énergie et une conviction dans le lyrisme qui emportait la mise. A Week End In The City, le deuxième album (sortie le 7 février) montre que Kele Okereke, chanteur-compositeur a de l’ambition, que ce soit au niveau de ce qui l’inspire en tant que parolier (pourquoi nos vies modernes sont régies par la culture du plaisir et de l’évasion, par les drogues, la danse, l’alcool ou la violence) ou du son. En raison du jeu sur les textures (guitares maquillées, bidouillées, rythmes tirés du hip hop ou de l’electro) on pense finalement plus à TV On The Radio qu’à Arctic Monkeys (un bon groupe réaliste par ailleurs mais moins singulier). Ce qui n’empêche que Bloc Party affiche une facilité mélodique, une cohésion de groupe bluffante (le guitariste ne sort pas des plans éculés brit-pop, loin de là) et une énergie salvatrice. Il faut écouter ce disque, reflet distordu et enthousiasmant de l’Angleterre d’aujourd’hui. Et voir le clip de “The Prayer”, premier single et appel à la transe à la fois morne et euphorique. Bref, cette Black Session a été assez énorme, malgré un son un peu crapoteux et les chœurs maladroits du bassiste. Plein de gens émettaient des doutes sur le futur de Bloc Party. Bientôt, à ceux-là, on rira au nez.Sur le site français du groupe, le clip de “The Prayer” http://www.v2.fr/artistes/blocparty
mardi 23 janvier 2007
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3 commentaires:
Oslav, débloque pardi !
Tu préfères RV Love, c'est ça ?
Vu à Bourges mais pas convaincu par le second opus alors que le premier est impeccable à mon oreille.
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