Peut-on jouer au frisbee avec tout ?
En tant que lecteur de bande dessinée, je me sens souvent insulté par la manière dont ce medium épatant est considéré. A un film au scénario gamin ou trop fantaisiste, on reproche ainsi son « côté BD », telle personnalité raconte dans son enfance avoir lu des BD avant d’être passée à d’autres lectures bien plus sérieuses… les exemples de comparaisons et d’appréciations inopportunes ne manquent pas. Comme si dans la tête de la plupart de nos contemporains, la bande dessinée en était resté au stade du strip d’Hagar Dünor (ce qui, en soi, ne serait pas honteux, mais dans leurs cerveaux étroits, si). Sans sortir des conneries de justifications artistiques, il serait bien que les trois-quarts de nos contemporains se rendent compte de la richesse des thèmes et approches présentes dans la bande dessinée actuelle. Déjà, ça les rendrait moins cons.
Un exemple parmi des milliers d’autres : le festival d’Angoulême commence la semaine prochaine mais on connaît déjà les lauréats du prix du public 2007. Olivier Ka (scénario) et Alfred (dessin) pour Pourquoi j’ai tué Pierre (éditions Delcourt). Un livre autobiographique qu’on ouvre le sourire aux lèvres avant que surgisse un nuage d’appréhension, corroboré par un final en forme d’entonnoir – je me comprends. A sa manière, subtile mais pas niaise, Pourquoi j’ai tué Pierre parle de pédophilie et mieux qu’un témoignage brut, cet album expose les dégâts causés chez la victime (Olivier Ka, donc, auteur jeunesse) de manière lumineuse. Honnêtement, je ne suis pas sûr d’avoir envie de le relire un jour mais cet album constitue néanmoins une expérience marquante. Et la couverture est habile. Enfin, je me permets de mentionner la série du dessinateur Alfred, sur scénario de Peyraud, Le désespoir du singe, inaugurée par un premier volume intrigant (faut confirmer vite les gars).
jeudi 18 janvier 2007
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2 commentaires:
Je lis régulièrement les nouvelles d'Olivier Ka dans le Psikopat, je ne les trouve pas géniales !
(commentaire qui n'amène rien au schmillblick, mais bon, j'ai une de ces créves !)
Ah, oui, il paraît que c'est le fils de Paul Carali. Bon, ça fait longtemps que je n'ai pas lu le Psikopat. Et là tu comprends qu'il n'a pas eu à se creuser la tête pour son scénario.
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