mercredi 18 avril 2007

Cassadaga


Problématique du jour : un jeune songwriter d’une vingtaine d’années peut il faire de la musique excitante tout en endossant le costume de son grand-père ? Conor Oberst est cet Américain prodige qui enchaîne les disques depuis bien avant sa majorité, des disques de folk à la mélancolie viscérale. Il y a un an et demi, il avait exposé un début de schizophrénie avec le diptyque I’m Wide Awake It’s Nothing/Digital Ash In A Digital Urn. D’un côté, il s’affirmait comme l’héritier du Neil Young d’Harvest ou de Gram Parson, le héraut martyr du country-rock. De l’autre, il s’essayait à des arrangements plus modernes, mariant son spleen bichrome aux couleurs d’un electro biscornu. Cassadaga, du nom d'une ville de Floride qui l'a inspiré, montre qu’il a choisi (aidé par sa nouvelle grosse maison de disques ?) la voie du classicisme avec un orchestre à cordes (comme dans Harvest, again), des chœurs bien country et une bonne bande de potes venus jouer ici de la guitare, là de la voix (M.Ward, Gillian Welch, Rachel Yagamata, John Mc Entire de Tortoise…l’orchestre du splendid indie ). Seul motif décalé : la présence du chanteur Hassan Lemtouni (on ne peut pas accuser Oberst de flatter les oreilles redneck). Que faire face à ce disque d’un autre âge (à côté les Klaxons sont des voyageurs du futur) ? L’adopter parce qu’Oberst reste un chanteur touchant qui rajeunit le folk à papy. Sur le clip de “Four Winds”, il fait encore plus jeune que prévu et finit, lui et son groupe, bombardés de projectiles comme les troubleurs de fête qu’ils sont.
http://www.youtube.com/watch?v=XaV-nGQ5yqw

Signalons la pochette du digipack d’un gris dégueulasse qu’un « décodeur spectral » permet de transpercer – effet garanti – pour découvrir un charmant dessin naïf.

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