Non, fallait pas. Payback ayant tendance à servir honteusement la soupe, voici deux coups de gueule ridicules qui ne changeront rien mais soulageront temporairement la conscience du zélé élogiateur.
1 Milo Manara.
Si on dresse la liste des derniers vieux grands maîtres de la BD, il en fait assurément partie. Il dessine comme un dieux et ses filles sont belles comme des déesses. Malheureusement, il a oublié une contrainte, celle de suivre une histoire intéressante. Si bien que ses livres ne sont plus que des recueils de dessins à admirer (non, je n’ai pas dit pour se rincer l’œil). Dernier exemple en date, Les Yeux de Pandora aux Humanos. La faiblesse du scénario ne lui est pas imputable puisqu’il est dû à un écrivain italien, Cerami. Imaginez un téléfilm en forme de thriller troué (suspense quasi-inexistant, quête du père, blabla), ça ressemble à peu près à ça. Pourtant, pour une fois, aucune scène de sexe ou suggestive, rien que le récit. Mais c’est encore raté et l’on est condamné à admirer le trait de Manara chez les libraires (il n’y pas que les femmes qu’il dessine comme un dieu, les planches des Yeux de Pandora, en noir et blanc, sont vraiment admirables). Car qui voudrait s’embarrasser de ça ?
2 Miriam Engelberg.
Playback prend un tour particulièrement ignoble puisqu’il s’attaque à une inconnue de manière gratuite et scandaleuse. Cette Américaine a attrapé le cancer comme des millions de gens, ma tante, vos proches. Dans Comment le cancer m’a fait aimer la télé et les mots croisés (éditions Delcourt), elle raconte les soins, le regard des autres, etc. Bref, une autobiographie en forme de thérapie avec des bouts d'humour, la découverte du corps, de la maladie, le courage, le désespoir, blabla. Quelque chose de salutaire en théorie. Désolé, moi, ce livre me tombe des mains. Peut-être parce que pour m’intéresser à sa vie, il faudrait qu’elle l’enrobe avec plus de poésie (ça serait plus efficace)au lieu de rester terre-à-terre. Peut-être aussi que, initialement, ça n’a jamais été destiné à publication et que ça échoue comme ça dans nos rayons pour des raison socioculturelles. Je ne parlerai pas du dessin, par charité athée. Entendons nous bien, c’est horrible que des gens souffrent mais doivent-ils sacrifier du papier ? Si un jour – je touche mon écran – ça m’arrive, je ne me prendrai pas pour un dessinateur. Par rapport, Les pillules bleues que des amis m'ont fait découvrir pour mon anniv' est cent fois plus réussi.
1 Milo Manara.
Si on dresse la liste des derniers vieux grands maîtres de la BD, il en fait assurément partie. Il dessine comme un dieux et ses filles sont belles comme des déesses. Malheureusement, il a oublié une contrainte, celle de suivre une histoire intéressante. Si bien que ses livres ne sont plus que des recueils de dessins à admirer (non, je n’ai pas dit pour se rincer l’œil). Dernier exemple en date, Les Yeux de Pandora aux Humanos. La faiblesse du scénario ne lui est pas imputable puisqu’il est dû à un écrivain italien, Cerami. Imaginez un téléfilm en forme de thriller troué (suspense quasi-inexistant, quête du père, blabla), ça ressemble à peu près à ça. Pourtant, pour une fois, aucune scène de sexe ou suggestive, rien que le récit. Mais c’est encore raté et l’on est condamné à admirer le trait de Manara chez les libraires (il n’y pas que les femmes qu’il dessine comme un dieu, les planches des Yeux de Pandora, en noir et blanc, sont vraiment admirables). Car qui voudrait s’embarrasser de ça ?
2 Miriam Engelberg.
Playback prend un tour particulièrement ignoble puisqu’il s’attaque à une inconnue de manière gratuite et scandaleuse. Cette Américaine a attrapé le cancer comme des millions de gens, ma tante, vos proches. Dans Comment le cancer m’a fait aimer la télé et les mots croisés (éditions Delcourt), elle raconte les soins, le regard des autres, etc. Bref, une autobiographie en forme de thérapie avec des bouts d'humour, la découverte du corps, de la maladie, le courage, le désespoir, blabla. Quelque chose de salutaire en théorie. Désolé, moi, ce livre me tombe des mains. Peut-être parce que pour m’intéresser à sa vie, il faudrait qu’elle l’enrobe avec plus de poésie (ça serait plus efficace)au lieu de rester terre-à-terre. Peut-être aussi que, initialement, ça n’a jamais été destiné à publication et que ça échoue comme ça dans nos rayons pour des raison socioculturelles. Je ne parlerai pas du dessin, par charité athée. Entendons nous bien, c’est horrible que des gens souffrent mais doivent-ils sacrifier du papier ? Si un jour – je touche mon écran – ça m’arrive, je ne me prendrai pas pour un dessinateur. Par rapport, Les pillules bleues que des amis m'ont fait découvrir pour mon anniv' est cent fois plus réussi.
4 commentaires:
J'avoue ne pas savoir ce qui de votre crasse ignorance ou de votre naïve méconnaissance l'a emporté en bafouillant ces quelques mots sur le livre de Miriam Engelberg.
Mais peut-être que trop pressé de jouer au critique, vous en avez oublié d'en faire le plus élémentaire travail : la collecte d'information. Et je ne parle même pas de votre méconnaissance honteuse (vu les propos que vous tenez) de la réalité de ce livre et des raisons pour lesquels il a "échoué" comme vous le dites sur les rayons.
Je ne parlerai pas non plus de votre incapacité à comprendre la différence fondamentale entre les pillules bleues et le livre de Miriam Engelberg. Interrogez-vous sur la position du narrateur des pillules bleues face à la maladie et celle de Miriam Engelberg. L'argument de la "poésie" ne tiendra pas bien longtemps.
Avez-vous seulement lu la presse américaine au sujet de ce livre ? Plus encore, avez-vous seulement une idée de ce qu'est cette maladie ?
"Entendons nous bien, c’est horrible que des gens souffrent mais doivent-ils sacrifier du papier"
J'ai vraiment honte pour vous à la lecture de cette phrase.
D'abord, je m'excuse de la légèreté avec laquelle j'ai écrit certaines phrases effectivement honteuses. Mais j'avais prévenu, i y avait de la provocation gratuite.
Mais pas seulement. Oui, malheureusement, même si je ne sais pas, dans ma chair, ce qu'est cette maladie, plusieurs personnes de mon entourage en ont souffert, quelques-unes en sont mortes. Est-ce que ça me donne la légitimité de parler d'une bande dessinée qui parle du cancer de son auteure ? A vous de voir.
Quant à la collecte d'informations dont vous reprochez l'absence (comme la lecture de la presse américaine), elle ne palliera pas l'absence d'émotions que je ressens, en tant que lecteur lambda, devant les pages de ce livre. De manière bête et pas très charitable, le dessin de Miriam Engelberg m'empêche complètement
de me mettre à sa place et compatir. Je l'avoue également : je suis peu sensible à ce genre de récit autobiographique clinique. Ai-je encore le droit ?
Quant à la différence du point de vue entre l'auteur des Pillules bleues et le sien, je ne suis pas assez bêta pour ne pas voir que l'un parle de la maladie qui touche sa compagne et son enfant alors que M.Engelberg parle d'elle-même.
C'est la maladie qui a déclenché en elle ce besoin de raconter en dessins sa souffrance, le regard des autres, etc. Je m'interroge seulement : est-ce que la bande dessinée était le bon médium ? Ou suis-je (apparemment) un bloc de pierre entouré par de la chair ?
Merci en tout cas pour votre (ta) réaction. J'aimerais seulement, afin de partage, qu'à votre tour vous m'expliquiez quelles émotions il vous a procurées.
Je ne connaissais pas Miriam Engelberg. Je suis allé sur le blog. J'ai trouvé ses petites histoires très justes, très touchantes et non dénuées de poésie... et drôles.
Mais sur le débat un peu vif de ces commentaires, la question revient à se demander si on peut se permettre d'être cinglant vis-à-vis d'oeuvres si personnelles, en particulier quand l'auteur(e) est décédé(e), en l'occurence des suites de ce qu'il(elle) racontait. Et ben, je ne sais pas ! En théorie, oui bien sûr... mais en pratique, non pas du tout. Parce que ce ne sont pas seulement ses proches que l'on touche mais aussi, en l'occurence, ses lecteurs qui suivaient ses histoires sur le blog...
Un critique doit-il toujours prendre en compte les conditions de création de l'oeuvre ? Ben j'en sais rien. C'est à la fois tentant de ne considérer que l'oeuvre en elle-même, détachée de son contexte, c'est beaucoup plus noble. Mais en même temps on perd une dimension sociologique, et ludique. Qui fait ça, comment, pourquoi...?La question se pose nécesairement.
Bon, tout ça pour dire que les blogs c'est pas plus facile que le papier, c'est les mêmes questions, les mêmes contraintes, quoiqu'on en dise, et puis bon je me tais passque ça en me regarde pas finalement.
Oui, Zongo, tu as raison, c'est pas plus facile. J'en viens à me demander si je suis le seul à rester insensible à son récit. Mais ça ne m'a pas touché et je suis resté en dehors. Tellement que je ne savais même pas qu'elle était morte de cette foutue maladie.
ça n'empêche, je pense qu'on n'est pas obligé de connaître le pourquoi du comment pour apprécier un livre. En revanche, dans ce cas, ça m'aurait peut-être aidé à apprécier plus le livre de Miriam Engelberg ? Maybe (Je ne vais pas non plus continuer à me confondre en excuses...) J'imagine que si j'avais suivi au jour le jour son blog, j'aurais senti de plus en plus de compassion.
Sans vouloir injurier personne, je ne regrette pas ma légèreté de la semaine dernière - ça a donné lieu à un débat plutôt intéressant... et loin d'être clôt.
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