Début mai, Björk et Arctic Monkeys lâchent dans l’espace leurs nouveaux albums – notion désuète pour les moins de 20 ans à notre ère digitale qui s’avère néanmoins encore pratique.
1 Volta = 10 x B + ( 1/5A + 1/5T + 10 h + k…..)
Même si elle se montre parfois exigeante jusqu’à la pose, Björk mérite toujours une filature rapprochée. Medùlla sa dernière expérience long format - en mettant de côté l’ardue BO du film Drawing Restraint 9 de Matthew Barney, son mari) a gardé toute son originalité trois ans après (les voix humaines contribuaient à 90 % de la matière première). Elle ne tient pas en place, multiplie les collaborations, les dosages de projet en projet. Au contraire d’un Bowie qui a souvent investi les genres avec légèreté, elle semble les avoir assimilés, ingérés pour ne recracher que dans son style, le BDL (Björk Dans la Langue – elle est la seule à parler ce langage couramment et dans les moindres subtilités).
Parce que le producteur Timbaland fait partie du casting (pour deux morceaux dont “Earth Intruders”, morceau le plus accessible depuis Post), les rumeurs maladroites annonçaient un disque hip hop. Mais Björk n’est pas Nelly Furtado ou friande de featurings. C’est naïf de croire qu’elle va jouer dans un décor seulement préparé par d’autres. Donc pas de morceaux stricto hip hop (c’est le moins qu’on puisse dire). Au contraire des rencontres (Timbaland avec la formation electro-afro Konono n°1, Björk et Antony lors de deux duos énamourés), la constitution d’un mini-orchestre de dix joueuses de cuivres, “Declare” hymne teigneux techno-punk (Mark Bell de LFO doit en partie être derrière). Plus Toumani Diabaté à la kora, des batteurs fous. Volta, donc. Suis impatient, bordel, Björk excite le cerveau. Avec elle, on attend même avec impatience de voir la pochette.
2 Favorite Worst Nightmare
La semaine dernière à l’Elysée Montmartre, les jeunots d’Arctic Monkeys ont montré que leur formation on the road et sur le tas porte ses fruits (et des fruits de moins en moins verts pour aller au bout du marché). L’énergie juvénile durcie par de la lourdeur sonore, du brit rock musclé mais pas gonflette. Les petits singes, même soufflés par un succès foudroyant donc suspect, ne se sont pas révélés baudruches. Le premier single de Favorite Worst Nightmare, "Brianstorm" reste dans la continuité (mais en plus compact) du premier album mais le reste réserve des surprises, des touches de sophistication et de tendresse comme “505” en clôture ou “Fluorescent Adolescent”. Ils ont appris à mieux jouer, le chanteur Alex chante bien – mais ils ne sont pas rentrés dans le moule FM comme les Killers (qu’ils soient maudits ceux-là). Faut les prendre au sérieux. Et on sent qu’ils ont flashé sur l’énergie des Queens of A Stone Age – moi pas mentir.
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