Avec regret, je ferme le rideau de Playback jusqu’à la mi-août sans avoir rendu compte des joies et émotions complexes procurées par ce que vous voyez.
Soit :
(1) L’Arleri de Baudoin, une histoire d’amour entre peintre et modèles, l’histoire d’un homme qui a peint des femmes pour mieux les séduire. En couleurs. Chez Bayou/Gallimard.
Voir ici la chronique de Totoche...
(2) The Last Shadow Puppets...
Comment des gamins de 20 ans ont pu écrire ces compositions (certes influencées par quarante de pop music) avec une telle aisance, une conviction aussi énorme et des mélodies qui resteront ? Mystère. Mais The Last Shadow Puppets restera comme le miracle du premier semestre, réussite de rock orchestral que l’on doît à Alex Turner des Arctic Monkeys et Miles Kane des Rascals un groupe de Liverpool encore un peu vert.
Une petite vidéo quand même.
(3) Pas un seul, le délire graphique à quatre mains de Killofer et Duhoo. Un projet de fou qui fait du bien aux yeux. Quant à la tête, elle reçoit une flopée de messages subliminaux…
(4) La réédition de l’album solo de Dennis Wilson (des Beach Boys, of course) à la délicieuse mélancolie. Un bel objet, d’ailleurs.
(5) L’Idole dans la bombe de Jouvray et Presle, de l’espionnage iconoclaste, le retour de la guerre froide entre deux blocs. Une série à suivre…
(6) 73304-23-4153-6-96-8 de Thomas Ott ; récit conçu à la carte à gratter, sombre et envoûtant comme si Johnny Cash s’était mis, au crépuscule de sa vie, à la numérologie.
(7) Le goût du paradis de Nine Antico, autobio adolescente d’une jeune fille de bourge dans le 93. Ça pourraît être lassant mais son dessin, à l’italienne, emporte l’affaire. Un joli premier album…
(8) Filles perdues de Melinda Gebbie et Alan Moore. Quand la pornographie (la vraie, pas l’érotisme pseudo chic et toc) verse dans l’art et devient exigeante, quand les récits pour enfants (les trois héroïnes viennent de Peter Pan, Le Magicien d’Oz et d’Alice au pays des merveilles) sont vigoureusement déflorés. Alan Moore et sa femme au crayon, l’impressionnante Melinda Gebbie, soufflent la subversion mais avec intelligence.
(9) Le Tricheur de Ruppert et Mulot. Les deux dynamiteurs ont canalisé leur énergie dévastatrice le temps d’un récit complet qui –c’est dingue – suit une intrigue. Ça ne signifie pas que leur travail se soit normalisé, loin de là. Puissant. Mention spéciale pour le format.
(10) 21st Century Boys...
La publication de 20th Century Boys, le manga de Naoki Urasawa, est devenue elle-même une sorte de feuilleton. La nouvelle que la série se poursuivrait avec deux tomes de 21st Century Boys n’était pas très bonne en soi : on sentait que Urasawa, qui avait tenu de main de maître de Monster, se perdait dans les fils de son intrigue et noyait le poisson en mutlipliant renversements etc. Le premier tome de 21st Century Boys sorti depuis des semaines ne rassure pas complètement : bien que l’intrigue continue d’avancer, on peut se demander s’il y a vraiment quelqu’un aux commandes, si on ne va pas hériter d’une conclusion pourrie et vaguement ouverte. Mais Urasawa reste très fort et les fans liront les deux cent pages avec fièvre avant de refermer le petit volume en espérant que le prochain (et a priori le dernier, juré craché) mette un point final à l’histoire. Personnellement, complètement ferré, je croise les doigts...
Comment des gamins de 20 ans ont pu écrire ces compositions (certes influencées par quarante de pop music) avec une telle aisance, une conviction aussi énorme et des mélodies qui resteront ? Mystère. Mais The Last Shadow Puppets restera comme le miracle du premier semestre, réussite de rock orchestral que l’on doît à Alex Turner des Arctic Monkeys et Miles Kane des Rascals un groupe de Liverpool encore un peu vert.
Une petite vidéo quand même.
(3) Pas un seul, le délire graphique à quatre mains de Killofer et Duhoo. Un projet de fou qui fait du bien aux yeux. Quant à la tête, elle reçoit une flopée de messages subliminaux…
(4) La réédition de l’album solo de Dennis Wilson (des Beach Boys, of course) à la délicieuse mélancolie. Un bel objet, d’ailleurs.
(5) L’Idole dans la bombe de Jouvray et Presle, de l’espionnage iconoclaste, le retour de la guerre froide entre deux blocs. Une série à suivre…
(6) 73304-23-4153-6-96-8 de Thomas Ott ; récit conçu à la carte à gratter, sombre et envoûtant comme si Johnny Cash s’était mis, au crépuscule de sa vie, à la numérologie.
(7) Le goût du paradis de Nine Antico, autobio adolescente d’une jeune fille de bourge dans le 93. Ça pourraît être lassant mais son dessin, à l’italienne, emporte l’affaire. Un joli premier album…
(8) Filles perdues de Melinda Gebbie et Alan Moore. Quand la pornographie (la vraie, pas l’érotisme pseudo chic et toc) verse dans l’art et devient exigeante, quand les récits pour enfants (les trois héroïnes viennent de Peter Pan, Le Magicien d’Oz et d’Alice au pays des merveilles) sont vigoureusement déflorés. Alan Moore et sa femme au crayon, l’impressionnante Melinda Gebbie, soufflent la subversion mais avec intelligence.
(9) Le Tricheur de Ruppert et Mulot. Les deux dynamiteurs ont canalisé leur énergie dévastatrice le temps d’un récit complet qui –c’est dingue – suit une intrigue. Ça ne signifie pas que leur travail se soit normalisé, loin de là. Puissant. Mention spéciale pour le format.
(10) 21st Century Boys...
La publication de 20th Century Boys, le manga de Naoki Urasawa, est devenue elle-même une sorte de feuilleton. La nouvelle que la série se poursuivrait avec deux tomes de 21st Century Boys n’était pas très bonne en soi : on sentait que Urasawa, qui avait tenu de main de maître de Monster, se perdait dans les fils de son intrigue et noyait le poisson en mutlipliant renversements etc. Le premier tome de 21st Century Boys sorti depuis des semaines ne rassure pas complètement : bien que l’intrigue continue d’avancer, on peut se demander s’il y a vraiment quelqu’un aux commandes, si on ne va pas hériter d’une conclusion pourrie et vaguement ouverte. Mais Urasawa reste très fort et les fans liront les deux cent pages avec fièvre avant de refermer le petit volume en espérant que le prochain (et a priori le dernier, juré craché) mette un point final à l’histoire. Personnellement, complètement ferré, je croise les doigts...
Quand soudain, je me rends compte que le 2e volume est sorti, je cours dans la librairie la plus proche… Verdict : pas de déception et la certitude qu’il va falloir se retaper toute la série pour en apprécier la chute à sa vraie valeur. Scoop : Ami c’est moi.
(11) Pauline et les loups-garous d’Apollo et Stéphane Oiry, à la fois road book fantastique, récit d’initiation, livre sur l’adolescence à l’ambiance rock’n’roll (le vrai, celui qui donne la trique). Et en plus les images s’impriment dans la rétine. Rdv au prochain Méli Mélo rock, mates ! Je remets ici la couverture, éclipsée par le Thomas Ott…
(11) Pauline et les loups-garous d’Apollo et Stéphane Oiry, à la fois road book fantastique, récit d’initiation, livre sur l’adolescence à l’ambiance rock’n’roll (le vrai, celui qui donne la trique). Et en plus les images s’impriment dans la rétine. Rdv au prochain Méli Mélo rock, mates ! Je remets ici la couverture, éclipsée par le Thomas Ott…
Ici, une interview instructive d'Appollo par Li-an.
(12) Rising Down de The Roots, le militantisme funky et bagarreur avec du hip hop bien viscéral et des chansons entêtantes.
Une vidéo en passant
(13) Zazie de Clément Oubrerie, adapté de Queneau. Oui, les adaptations représentent une part de plus importante dans l’édition de BD et l’on peut s’interroger sur la pertinence de certaines entreprises. Mais pas de celle-ci*. En vacances d’Aya ou du dessin animé Moot-Moot, Clément Oubrerie m’a personnellement régalé. Je n’avais que le vague souvenir d’un récit loufoque ; lui s’en est emparé, prêtant son trait vif à cette fable contemporaine fantasque qui n’a pas perdu sa singularité.
*Ni, désolé pour certains de ses détracteurs et amis de la maison, celle du Petit Prince par Joann Sfar. On y reviendra en septembre.
Et puis j'allais oublier le premier Lock Groove comic de JC Menu, aussi savoureux que les Claudiquant sur la dance-floor (à la base des fanzines photocopiés) de Luz. En plus punk.
Une vidéo en passant
(13) Zazie de Clément Oubrerie, adapté de Queneau. Oui, les adaptations représentent une part de plus importante dans l’édition de BD et l’on peut s’interroger sur la pertinence de certaines entreprises. Mais pas de celle-ci*. En vacances d’Aya ou du dessin animé Moot-Moot, Clément Oubrerie m’a personnellement régalé. Je n’avais que le vague souvenir d’un récit loufoque ; lui s’en est emparé, prêtant son trait vif à cette fable contemporaine fantasque qui n’a pas perdu sa singularité.
*Ni, désolé pour certains de ses détracteurs et amis de la maison, celle du Petit Prince par Joann Sfar. On y reviendra en septembre.
Et puis j'allais oublier le premier Lock Groove comic de JC Menu, aussi savoureux que les Claudiquant sur la dance-floor (à la base des fanzines photocopiés) de Luz. En plus punk.
Voilà, à bientôt. Ah, juste une chose : on peut consulter ici les chroniques que Siné envoie à Charlie Hebdo et ne sont pas publiées (astuce juridique pour ne pas être considéré comme démissionaire). Conséquence de cette affaire absurde (sanctionnons quelqu'un pour quelque chose qu'il n'est pas parce que l'on a peur de se faire sanctionner nous-mêmes - attention, voilà Gnafron) et indigne d'un journal qui se veut attaché à la liberté d'expression : la pétition. Avec des signataires qui ont quand même plus de valeur que les chantres du politico-économiquement correct (Nouvel Obs et consorts) qui ont aboyé avec la meute...
12 commentaires:
Bonnes vacances.
N'oublie pas de nous envoyer une carte postale !
oh, j'allais passer à coté du nouveau Killofer, d'ailleurs y'a pas mal de trucs sur lesquels je vais jeter un coup d'oeil.
J'ai été aussi envouté par le Thomas Ott ...
Bonnes vacances donc !
stan
C'est pas "le tricheur" le Ruppert et Mulot ? En tout cas, il sont toujours aussi bon ces deux là.
Et sinon, "Filles perdues" c'est vraiment étonnant, et assez réussi.
Merci les amis. Hé oui, c'est le Tricheur, Lyaze !
A bientôt
En tant que Gnafron, je vais tâcher de sortir mon gourdin. Il FAUT que je lise Rupert et Mulot, je peux éviter le Moore qui est très laid quoiqu'en en dise les aveugles (perso, je préfère le porno chic qui se prête aux détournements. Parce que le cul intello... pffff). L'affaire Siné vs Val me laisse de marbre. Si j'ai bien compris, on reproche à un rédac chef de virer un type qu'il n'aime pas. La fin du monde est proche. Je connais mal Philippe Val (enfin, je pipeaute un peu parce que je l'ai entendu parler) mais d'après les lectures de commentaires sur l'affaire glanées ici et là, je viens brusquement de comprendre qu'on autorisait en France la publication d'un magazine dirigé par un fasciste à côté duquel Goebbels n'était qu'une petite fille pleurnicharde. Il était temps que les vraies forces de la Gauche Unie dénonce ce scandale (tiens, ça va te faire un peu de commentaires, Oslav :-))
C'est vrai que cette affaire Siné est étrange et innatendue de la part de Charlie Hebdo. Sans transition, tant que j'y pense, merci pour "l'horreur est humaine" que je n'aurais que feuilleté si tu n'en avais pas parlé ici, très très beau livre.
goed vakantie en tot ziens meneer Oslav !
Bonne vacances (il est temps) !
Du coup je regrette juste de pas avoir vu ton post avant de partir faire mes courses de BD annuelles, on dirait que je suis passé à côté d'un Killofer !
L'idole dans la bombe j'avais déjà lu les grands formats marketés étrangement, donc j'attendais la suite depuis un moment et je trouve que ça continue très bien. Le dessin de Jérôme Jouvray a bien évolué depuis les premiers lincoln et son rendu crayonné est super vivant.
J'ai lu le dernier Ott hier soir. Il est fabuleux. :)
Le Rupert et Mulot est très bien (comme toujours mais en plus long)
hello, vu que je suis de retour, je réponds.
Déjà à Li-an. Vu que le conflit Val-Siné ça n'est pas seulement un licenciement, il est apparemment justifié par l'antisémitisme de la chronique de Siné. Si tu las lis, tu verras qu'elle traite davantage d'opportunisme que de religion ou de race. Quant à Lost Girls, le dessin séduit ou repousse, c'est selon...
Hello Stan, oui l'Horreur est un beau livre, une belle initiative.
Quant à toi Glorb, je crois que tu n'as pas besoin de moi pour tes lectures...
(Je suis à Paris depuis cinq heures et je me paye déjà deux orages, pas mal !)
Il existe aussi une 21st Century Girl, mais je crois que c'est de la JPOP/DANCE...
Hors sujet mais j'ai eu une petite pensée pour ton blog devant l'épisode de Twin peaks d'hier soir où en pleine tourmente, à l'instant le plus dramatique, accroché au canapé pour ne pas sombrer dans la folie à mon tour, j'ai eu le droit à un joli gros plan de tourne-disque sacrément familier. :)
C'est pas du tout hors sujet. hé oui, l'image vient de là. Je crois que tu es le premier à avoir trouvé.
Bravo
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