mercredi 16 mai 2007

RG



N’importe quel spectateur de fictions télé est conscient de la suprématie des productions américaines ou anglaises sur ce qui est conçu en France. Il suffit de comparer ce qui existe dans le genre policier. En France, on peut avoir au mieux des décalques moins bien branlés, des trucs pas très réalistes (loin d’une réussite cinéma comme 36, quai des orfèvres, un exemple à suivre).
Pourquoi en venir là ? Parce que RG pallie selon moi la faiblesse de la production audiovisuelle. Intrigue serrée, détails réalistes, scénario vraisemblable (on n’est pas dans 24h, série bien prenante mais complètement absurde). L’association de Pierre Dragon, qui appartient vraiment aux RG (on peut parier qu’il ne s’appelle pas Dragon dans la vraie vie, ha ha) et du dessinateur Frederik Peeters fonctionne à plein régime. Si bien que Riyad-sur-Seine est un bon polar qui se lit fébrilement. Un livre qui va foutre la misère à tous ces albums de BD mal fichus et dus à des mecs qui ont trop regardé les séries américaines (et croient qu’à Paris et à Los Angeles les choses se passent de la même manière).


Par ailleurs, le nouveau tome de Koma, série poétique de Peeters avec Wazem, est dans les tuyaux. Est-ce pour les enfants, les adultes ? On ne sait pas et c'est très bien comme ça.

PS Pinaillage en bonne et due règle : je suis le seul à trouver que sur la couve, RG est écrit un peu trop gros. J'avais prévenu : pinaillage.

6 commentaires:

Glorb a dit…

Bon j'avais lu ta chronique avant, mais c'est vrai que j'ai tout de suite pensé à 36, quai des orfevres en lisant RG. Meme souci du réalisme sans en rajouter dans la violence, le suspence, ou la comédie.

Je trouve le dessin de Peters moins marqué que sur ses précédents bouquins (dont certains sont en noir et blanc, d'où le trait qui ressort), ça laisse plus de place aux couleurs et c'est toujours chouette.

Koma sort là je crois, genre cette semaine, et ça fait bien plaisir aussi parce qu'on ne sait pas où on va dans cette série, on se croirait presque dans le garage hermétique. Y a eu un univers posé, ç'aurait pu se faire en 1 ou 2 tomes et hop mais non l'intrigue se complexifie et prend d'autres dimensions.

Enfin pour répondre au vrai problème de ce billet, c'est vrai qu'RG est écrit sacrément gros. Je pense que c'est pour pallier le fait qu'ils auraient pu faire mieux comme titre.

Vincent Brunner a dit…

Tu dois avoir raison pour le titre. Quant à Koma, ta comparaison avec le Garage Hermétique est aussi osée que la mienne, ha ha. C'est vrai qu'on ne sait pas sur quel pied danser, c'est intrigant. Je crois n'avoir pas lu le premier, faudra que j'y remédie.

Li-An a dit…

C'est chouette ce blog, il parle de tous les albums dont j'ai eu la flemme de parler...
J'aime bien le dessin de Peteers ici (je ne suis pas fan en général) et j'ai été très intéressé par sa représentation de l'univers contemporain. Quant à l'histoire, y'en a pas (et il s'en vante). C'est le gros défaut du bouquin qui est vraiment branlant du point de vue construction (et pourtant je suis un fan encarté du Major).

Vincent Brunner a dit…

C'est marrant ça, tu n'es pas le premier à écrire que l'histoire de RG est légère. Et pourtant je la trouvais finalement trépidante (bien qu'ancrée dans un quotidien pas très Jack Bauer).

Li-An a dit…

L.627 sur un thème comparable était beaucoup plus intéressant. J'aime beaucoup le concept "réalité brute de décoffrage" mais même un documentaire peut se construire. Là, c'est les montagnes russes tout le temps et ça tue l'intérêt de la chose de point de vue purement artistique (ceci est mon avis à moi. Il est interdit de le partager sans autorisation écrite).

Vincent Brunner a dit…

L627 est effectivement un très bon film (français, de surcroit ce qui constitue un exploit - j'exagère un peu, Ok...)En tout cas, je suis d'accord avec toi, je préfère Peeters quand il retranscrit l'univers de RG.