jeudi 24 mars 2011

Killoffer, Megan Abbott, Tyler the Creator

Ouh là, ça fait quatre mois que je n’ai pas honoré ce blog fourre-tout d’une petite bafouille. J'ai des raisons valables - des livres dans les tuyaux - mais pas d'excuse. J'avais pourtant plein de choses à raconter (notamment sur le festival d'Angoulême où j'ai animé des tables rondes et des "rencontres dessinées"). Tant pis, ça reviendra dans le fil de la conversation, encore plus décousue qu'avant.


Aujourd’hui même a lieu le vernissage au Point Ephémère du maestro Killoffer à partir de 18h30 (quai de Valmy dans le 10e à Paris).

Je risque d’être méchamment à la bourre car, avant, je serai à l’Arbre à lettres, 14 rue Boulard dans le 14e, pour assister à une rencontre avec Megan Abbott.


Il y a pas dix jours, je ne connaissais pas encore cet auteur américain mais j’ai été alerté par Nicolas Richard, l’homme de goût qui a traduit son dernier roman paru chez nous, Adieu Gloria (éditions du Masque).

Le week-end dernier, petite session de rattrapage express entamée par Absente, publié il y a deux ans chez Sonatine et maintenant dispo en Livre de poche. The Song Is You (titre original) est du pur roman noir qui nous emmène à Hollywood à la toute fin des 40's.Quelques années avant l’intrigue de L.A. Confidential auquel on pense presque immanquablement (c’est un compliment).

Une starlette qui disparaît, des acteurs soupçonné d’avoir commis des horreurs…Docteur en littérature anglais et américaine, Megan Abbott n’a aucun de mal à plonger le lecteur dans l’atmosphère du roman noir à l’ancienne tout en se réappropriant ses codes.




Elle y arrive encore mieux avec Queenpin qui vient de sortir sous le titre d’Adieu Gloria. Raconté à la première personne. Une jeune fille de bonne famille partie pour être comptable saisit la première occasion pour connaître une vie tumultueuse et devient la « pouliche » de Gloria Denton, femme fatale qui bosse pour le milieu. Là (merci Nicolas !), le style de Megan Abbott s’épanouit complètement, des images en peu de mots, des raccourcis qui ont de la gueule, une musique qui reste gravée dans la mémoire.

« Joue-la en douceur et avec élégance, m’intimai-je. Bing Crosby dans un hamac ».



Autre citation. « Cette femme est destinée au panthéon des auteurs de romans noirs. Peut-être même ira-t-elle plus loin encore ». Ça, c’est d’Ellroy à propos d’Abbott.


Finissons avec quelque chose qui n’a rien à voir, le clip de Tyler The Creator et son passage chez Jimmy Fallon il y a un mois. Du hip hop californien qui ne ressemble pas à du hip hop californien, des jeunes qui ne respectent rien et écrivent leur histoire. Gracias.




4 commentaires:

Li-An a dit…

Tu sais que Ellroy est connu pour écrire des mots gentils sur des romans qu'il ne lit même pas ? Il se contente d'encaisser l'argent :-)

Vincent Brunner a dit…

Hé bien, peut-être, mais cette citation ne figure pas dans le livre comme préface ou je ne sais quoi.

Li-An a dit…

À cause de toi, j'ai attaqué Absente et après un début assez faiblard, j'avoue que j'accroche bien.

Vincent Brunner a dit…

Cool pour "Absente". Le suivant est encore meilleur...