L'autre jour, après avoir lu le portrait hagiographique de Pedro Winter dans le Monde 2, je me suis un peu énervé. Pas contre Pedro Winter (manager de Daft Punk, découvreur de Justice, etc), ni les deux journalistes (très respectables, je les connais chacun un peu, des gens bien) mais contre cette tendance à laquelle ils ont néanmoins cédé : celle de dépeindre le groupe Simian, auteur de la chanson "We Are Your Friends" que Justice remixera avec le succès qu'on connaît, comme "fadasse". Comme si pour relever l'éclat de Justice, il fallait ternir celui des Anglais et réécrir la petite histoire musicale.
Alors que ni l'un ni l'autre ne le mérite.
2001, sortie du premier album de Simian, un drôle de mariage entre folk et electronica à la Warp. Rien de très accessible mais quelque chose de passionnant, des hybrides monstrueux et beaux.
2002, la suite, effectivement plus pop. Le quartet, excité par les rythmiques syncopées du R'n'B, se met dans l'idée d'écrire des chansons pop et les confronter à des beats un peu dansants à la Missy-Timbaland-Neptunes. Les Anglais commencent d'ailleurs à faire des remixes en pagaille, des mixes, des bootlegs. Ils découvrent leur corps et affolent la petite scène branchée parisienne.
Plus tard, la moitié du groupe poursuivra l'aventure sous le nom de Simian Mobile Disco, projet dance sympathique
Donc, non, rien de fadasse là-dedans. On pourrait même dire qu'ils étaient un peu en avance sur leur temps (le mélange de cliquetis R'n'B et de mélodies).
C'était ma petite croisade inutile du vendredi.
2 commentaires:
En tous les cas, ce billet donne envie de les découvrir au moins par pure curiosité.
Ah, ça me fait plaisir - même si ça ne m'étonne pas de ta part.
Je trouve vraiment qu'il y a injustice, ce groupe était un peu en avance et ne mérite pas des années après d'être rabaissé.
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