mercredi 2 janvier 2008

La topgraphie interne du M(enu)


Un de mes derniers achats de 2007, compulsif, indispensable…
Si Jean-Christophe Menu est un grand éditeur (l’Association, qui quoi on en dise, garde une pertinence salvatrice et inchangée vis-à-vis de la bande dessinée), un théoricien et polémiste de première* (voir les volumes de l’Eprouvette, parfois chiants mais d’une ténacité viscérale), un maquettiste à saluer, je le préfère quand même quand il dessine. Car toutes les facettes du bonhomme (que je ne connais que par pages interposées) s’y retrouvent synthétisées de manière assez drôle et entière…
Donc La topographie interne du M, sorti chez les excellents Requins Marteaux, comme ça, par surprise et présélectionné pour Angoulême. Déjà, un bel objet au dos toilé comme Chaland les aimait, un livre à l’ancienne qu’on a plaisir à avoir dans les mains.
A l’intérieur, rien de classique : une histoire à tiroirs dont la gestation interne et les contraintes très réelles jouent un rôle très actif. Menu commence d’ailleurs à retracer devant nous les fils chronologiques via une « Intropoduction ».
94 : il est chargé de dessiner une planche mensuelle pour le magazine SVM MAC consacré au Mac Intosh. Au bout de trois planches, le voilà qu’il quitte le registre du gag informatique (comme a pu le pratiquer un Trondheim à la même époque) pour imaginer la vie des octets, se mettant en scène mais aussi l’univers vivant dans son ordinateur. Entre le conte bêta et le SAV tragicomico-onirique, ça donne un feuilleton inventif…malheureusement arrêté une première fois en 1996. Le récit de La topographie interne intègre ainsi ses propres déboires de publication (2 interruptions, gestation sur 13 ans…), adressant des clins d’œil et provocations aux « décideurs ». Les 24 dernières planches inédites - bien que Menu ait fait semblant (avec l’aide de son interlocuteur habituel de SVM) de soumettre ces planches à publication comme si de rien n'était, une ruse pour se motiver et boucler ça – sont les meilleures vu que l’auteur, décharché des contraintes précédentes –essayer d’être compris par un possesseur de Mac lamda - s’y lâche complètement.
Les pages de garde, très jolies.


Pour chaque planche, Menu réinvente son titre (oui, en 2008, les photos seront toujours un peu floues).


Oh, une planche !


1 commentaire:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.